L'oppidum de l’Étoile nous est connu au moins depuis le XVIIIe siècle par les travaux de l'abbé Fontenu, qui en 1734 datait sa construction du IVe siècle. Alexandre Louis d’Allonville[Note 1] attribua en 1828 sa construction à Jules César. En 1854, les fouilles archéologiques ont mis au jour plusieurs casques bombés en bronze, datant d'environ C'est O. de Vauvillé qui, à la fin du XIXe siècle, démontra que l'oppidum était antérieur à l'occupation romaine. Le site semble même avoir été occupé depuis le Néolithique, à l'âge du bronze, à l’âge du fer, à l’époque romaine et à l’époque mérovingienne, comme tendent à le prouver les vestiges archéologiques mis au jour in situ[1]. Des poteries, des monnaies romaines y ont été trouvées, de même que les vestiges d'un fanum.
Au Moyen Âge, le site était doté d'une motte castrale et dépendait du fief de l’Étoile, propriété des châtelain d'Amiens[Note 2]. À partir de 1644, il prit le nom de « Camp César »[2].
En majorité, les oppidums sont situés sur des hauteurs et bénéficient d'un relief naturellement défensif. Les Gaulois comme d'autres peuples, choisissaient des collines faciles à défendre, protégées sur une bonne partie de leur pourtour par de forts abrupts naturels.
L’oppidum de l'Étoile, un éperon grossièrement ovale de 94 m de haut, occupe une superficie d’une dizaine d’hectares sur la rive droite de la Somme, et mesure 525 m de long sur 300 m de large. Les vestiges du rempart culminent encore à 6 m au-dessus du niveau de l’enceinte. Les fossés aujourd’hui comblés ont laissé peu de traces. L’un était profond de 4 m et large de 8, le second large de 3,5 m et profond de 12.
Les flancs escarpés le protégeaient sur trois côtés, le quatrième était protégé par une levée de terre disposée en chicane dissimulant l’entrée.
A l’extrémité sud-ouest de l’oppidum, un tertre de 30 m sur 20 m avec un puits au milieu était protégé par un fossé de 4 m de profondeur et de 20 m de large. Ce tertre serait à l’origine d’une motte féodale[4]. Le site de l'oppidum est aujourd'hui boisé.
Notes et références
Notes
↑Préfet de la Somme qui publia un essai sur le site en s'appuyant sur les textes antiques, sans réaliser une véritable étude archéologique.
↑Leman Delerive, Germaine, « Oppida ou forteresses gauloises entre la Somme et la frontière belge : propositions de classement et de chronologie », Revue du Nord, Persée, vol. 62, no 247, , p. 791–804 (DOI10.3406/rnord.1980.3729, lire en ligne, consulté le ).
↑Agache, Roger, « Note préliminaire sur les camps protohistoriques et gallo-romains du bassin de la Somme », Revue du Nord, Persée, vol. 44, no 176, , p. 319–338 (DOI10.3406/rnord.1962.2448, lire en ligne, consulté le ).
Germaine Leman-Delerive, « Oppida ou forteresses gauloises entre la Somme et la frontière belge : propositions de classement et de chronologie » in Revue du Nord, 1980 n° 247 pp. 791-804 - Lire en ligne sur Persée