Le groupe d'acides grasoméga-6, notés également ω6 (ou encore n-6) sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve dans la plupart des huiles végétales, graines et les céréales. On les retrouve dans les œufs ou certaines viandes en quantités variables selon l'alimentation des animaux. Ils sont également présents dans le lait humain.
Ces acides gras sont dits essentiels car ils sont nécessaires pour l'organisme, qui ne peut pas les synthétiser. Leurs besoins sont faibles et facilement remplis par une alimentation équilibrée. Aucune maladie de carence n'a été observée, hors de cas de dénutrition très prolongés[1]. Des doses excessives sont cependant à éviter, l'important étant le rapport oméga-6 sur oméga-3 ; un ratio compris entre 1 et 5 est conseillé ; l'alimentation occidentale (France et États-Unis) tend à inclure une trop grande proportion d'oméga-6[2],[3].
L'acide linoléique est le plus petit oméga-6, précurseur de la famille des oméga-6. Le terme « précurseur » signifie que les autres acides de la famille peuvent être synthétisés à partir de l'acide linoléique. Le corps humain peut ainsi métaboliser l'acide arachidonique (qui a un rôle physiologique important) si l'acide linoléique est suffisamment abondant dans l'alimentation.
On les trouve principalement dans les huiles alimentaires. Les plus riches sont, par ordre décroissant :
l'acide linoléique se trouve dans l'huile de carthame, de pépins de raisin, de tournesol, de germe de blé, de maïs, de noix, de soja et, de façon générale, dans les huiles végétales[4]. L'huile de carthame en contient par exemple trois fois plus que l'huile d'arachide[5] ;
On connaît le rôle bénéfique des gras polyinsaturés oméga-6 dans le traitement de l'hypercholestérolémie et celui des oméga-3 dans le fonctionnement du cerveau et celui du cœur[6],[7],[8],[9],[10]. Mais consommés de manière déséquilibrée, ils augmentent les facteurs favorisant l'obésité et peuvent avoir des conséquences graves, à long terme sur la santé humaine. Les recherches médicales ont confirmé l'hypothèse que des taux élevés d'oméga-6 par rapport au taux d'oméga-3 peuvent favoriser l'apparition de maladies, notamment cardio-vasculaires.
Selon une étude menée dans les années 1980[11] comparant l'alimentation d'un européen à celle d'un Inuit montrait que les Européens, qui avaient une alimentation plus riche en viande et acides gras (polyinsaturés de type oméga-6) apportés par les huiles végétales, mouraient de maladies cardio-vasculaires plus facilement que les Inuits. À contrario, chez les Inuits, une part plus importante des décès par hémorragie a été observée du fait de leur alimentation plus riche en poisson (voir la partie se rapportant aux risques connus ou suspectés des oméga-3).
Selon une récente étude française[12], un excès chronique d'oméga-6 couplé à un déficit en oméga-3 favoriserait l'obésité de génération en génération. Quatre générations de souris ont été exposées à un régime alimentaire de type européen, caractérisé par un rapport de 1 oméga-3 pour 28 oméga-6. Ils ont observé une augmentation progressive de leur masse adipeuse sur plusieurs générations. Ils ont également constaté l'apparition de troubles métaboliques comme l'insulinorésistance, première étape vers le développement du diabète de type 2 et la stimulation de l'expression de gènes de nature inflammatoire impliqués dans l'obésité[13],[14]. Ainsi, l'exposition à une alimentation rappelant celle des pays développés ou en voie de développement suffit à faire émerger une obésité transgénérationnelle, en accord avec les données collectées chez l'homme.
Selon une autre étude française[15], une alimentation trop riche en oméga-6 par rapport aux oméga-3 pendant la grossesse serait associée à de moindres capacités psychomotrices chez l'enfant.
Apports recommandés
Les recommandations américaines préconisent que les oméga-6 constituent environ 10 % de l'apport énergétique total chez l'adulte[16]. Les recommandations européennes fixent cette proportion entre 4 et 8 %[17].
L'AFSSA préconise un rapport de 5 oméga-6 pour 1 oméga-3. Ce rapport est de 18 pour 1 en France et 40 pour 1 aux États-Unis, ce qui peut favoriser l'obésité[2].
Notes et références
↑Cours de nutrition du Professeur Henri Bour à l'hôtel-Dieu à Paris / années 1970
↑Artemis P. Simopoulos, Importance of the Omega-6/Omega-3 Balance in Health and Disease: Evolutionary Aspects of Diet, (DOI10.1159/000327785, lire en ligne)
↑Lecerf JM, « Produits de la pêche et acides gras oméga 3. Intérêt en prévention cardio-vasculaire », Springer, vol. 5, no 1 suppl, , p. 14–21 (DOI10.1007/s10298-007-0229-3)
↑(en) Mueller BA, Talbert RL, « Biological mechanisms and cardiovascular effects of omega-3 fatty acids », Clinical pharmacy, vol. 7, no 11, , p. 795–807 (PMID3058376)
↑(en) Massiera F, Barbry P, Guenest P, Joly A, Luquet S, Moreilhon-Brest C, Mohsen-Kanson T, Amri E-Z, Allhaud G, « A Western-like fat diet is sufficient to induce a gradual enhancement in fat mass over generations », The journal of Lipid Research, vol. 51, no 8, , p. 2352–2361 (PMID20410018)
↑(en) Jonathan Y. Bernard, Maria De Agostini, Anne Forhan et Blandine de Lauzon-Guillain, « The Dietary n6:n3 Fatty Acid Ratio during Pregnancy Is Inversely Associated with Child Neurodevelopment in the EDEN Mother-Child Cohort », The Journal of Nutrition, vol. 143, , p. 1481-1488 (ISSN0022-3166 et 1541-6100, PMID23902952, DOI10.3945/jn.113.178640, lire en ligne, consulté le )