Après une licence en mathématiques et physique à l'université du Caire, il démarre une carrière d'acteur dans son pays grâce à un second rôle dans le film Le Démon du désert (1954) de Youssef Chahine. C'est sur le plateau de ce film qu'il s'attribue le nom d'« Omar Sharif », qui deviendra son pseudonyme d'acteur. Il commence une collaboration avec son compatriote Chahine qui s'étalera sur pas moins de six films.
Devenu une vedette internationale, Omar Sharif devient l'un des acteurs étrangers les plus demandés de son époque, devenant la tête d'affiche de superproductions hollywoodiennes à succès comme, entre autres, Le Docteur Jivago (1966) (pour lequel il obtient un second Golden Globe), mais aussi Mayerling (1968) ou encore la comédie musicale Funny Girl (1964) avec Barbra Streisand. En 2004, il est récompensé du César du meilleur acteur pour son rôle dans le film Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003).
Après avoir obtenu une licence[7] en mathématiques et physique à l'université du Caire, il travaille pendant cinq ans dans l'entreprise de bois précieux de son père avant d’aller étudier le métier d’acteur à la Royal Academy of Dramatic Art de Londres.
Vedette égyptienne
En 1954, de retour en Égypte, il est découvert par son compatriote le cinéaste Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Le Démon du désert, où il incarne un jeune bédouin répondant au nom d'« Omar El Sharif ». Deux ans plus tard, Youssef Chahine lui donne le rôle vedette, face à la star égyptienne de l’époque Faten Hamama dans Les Eaux noires.
Les films s'enchaînent. Le film est présenté au festival de Cannes, où il obtient ses premières louanges. Il joue pour Atef Salem, Fatin Abdel Wahab, puis Salah Abou Seif. En 1961, il est une des vedettes du film d’Henry Barakat, Fi Baytina Rajul (Un homme chez nous), aux côtés de Zubaida Tharwat. Ce film est consacré à une famille égyptienne qui est conduite à cacher un jeune révolutionnaire accusé de l'assassinat d'un homme politique. Ce thème de la résistance égyptienne contre l'occupation anglaise, avant la révolution du 23 juillet 1952, fait écho à la décolonisation en cours dans le continent africain[8]. Omar El Sharif devient une grande star du cinéma en tenant la vedette de vingt-six films égyptiens.
En 1955, il épouse Faten Hamama avec qui il a un fils en 1957, Tarek Sharif[9], ce qui augmente sa popularité dans le monde arabe. Ils divorcent en 1974 ; Omar Sharif ne se remariera pas.
En 1962, à trente ans, il joue le rôle du prince du désert Ali Ibn Kharish dans sa première superproduction internationale, Lawrence d'Arabie de David Lean, aux côtés de Peter O'Toole. Ce film consacre son nouveau nom « Omar Sharif » dans la partie occidentale du monde, car ce rôle lui vaut une célébrité mondiale immédiate, ainsi qu'un Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle 1963 et une nomination pour l'Oscar du meilleur second rôle en 1963. Ce film marque le début de sa carrière d'acteur international et lui confère une place dans l'histoire du cinéma. Il s'installe alors avec son fils à Hollywood, où il signe un contrat de sept ans avec les studios hollywoodiens Columbia Pictures. C'est à cette époque qu'il se sépare de sa femme, d'un commun accord malgré leurs sentiments, pour « incompatibilité de la vie de couple avec la vie d'acteur international[réf. nécessaire] ».
Sa vie privée, réelle ou supposée, a fait le régal des tabloïds. Dès son premier film, il flirte avec Yolanda Gigliotti, future Dalida. Après sa séparation d'avec son épouse, la liste de ses conquêtes comprend Ingrid Bergman, de dix-sept ans son aînée, Annette Stroyberg, ancienne épouse de Roger Vadim, qu'il emmène à Los Angeles, Barbra Streisand dont l'identité juive menace la nationalité égyptienne de Sharif qui attendra presque dix ans pour retourner dans son pays (Streisand lui a d'ailleurs rendu hommage à l'annonce de sa mort), Ava Gardner, Anouk Aimée, Andréa Ferréol avec qui il a vécu ses trente dernières années de 1984 à 2014[10].
En mai 2015, son fils, Tarek El-Sharif, annonce dans une interview que Omar Sharif est atteint de la maladie d’Alzheimer[12]. Il meurt le des suites d'une crise cardiaque[13]. Ses obsèques ont lieu le dans une mosquée du Caire et il est inhumé au cimetière Sayyeda Nefisa dans le sud de la ville.
Autres activités
Passion du jeu
Omar Sharif est un des joueurs de bridge les plus célèbres du monde. Il a signé un livre de bridge ainsi que des commentaires sur des donnes pour plusieurs journaux, dont Le Figaro en France.
Aux Olympiades de Bridge de Deauville en 1968, il représente l'équipe d'Égypte, opposée à celle du champion du monde italien Giorgio Belladonna. Quelques années plus tard, c'est face à ce même champion mondial qu'Omar Sharif fait une tournée internationale avec la Lancia Team. Dans chaque ville, une voiture est offerte au vainqueur, il en a gagné vingt-quatre[14].
Il a été vice-champion d'Europe seniors par équipes en 1999 à Malte avec l'équipe de France (associé entre autres à Paul Chemla et Pierre Chidiac)[15].
Il a aussi donné son nom à plusieurs jeux vidéo, et fréquenté assidûment les casinos français. Il perd 80 millions de francs en une soirée au casino Palm Beach de Cannes en 1978, record de la plus forte perte[16], et précise qu'il a dû vendre son appartement à Paris pour payer ses dettes de jeu[17].
Il achète une villa luxueuse aux Canaries, sur l'île de Lanzarote. Il la perd au bridge le soir même. La villa qui a gardé son nom (Casa Omar Sharif) est ouverte à la visite. En 2021, elle est en vente pour la somme de 5M€ et cherche toujours preneur.
Passion du cheval
Omar Sharif est attiré très jeune par le monde du cheval[18]. Plus tard, il interprète des rôles de cavaliers, notamment dans Gengis Khan, La Belle et le Cavalier ou Les cavaliers[19]. À partir des années 1980, installé en France, il suit assidument les courses hippiques. Pour cette raison, il est choisi pour faire la publicité de Tiercé magazine pendant plusieurs années en rendant célèbre le slogan « Les courses, vous le savez, c'est ma grande passion ! ».
Propriétaire émérite, il explique alors que sa passion équestre est l'unique raison qui le pousse à continuer le septième art : « Je trouve le cheval noble. Et beau. C'est un geste magnifique, le geste du cheval. L’encolure d'un cheval [est] d'une beauté extraordinaire. J'ai même une passion pour les peintures et les sculptures de chevaux. Je trouve que les formes des lignes d'un cheval sont les lignes les plus harmonieuses qu'on trouve chez les animaux. Et puis j'aime ce tempérament un peu piaffeur ». « J'ai une douzaine de chevaux. J'en achète tous les ans. La raison pour laquelle je continue de travailler, c'est uniquement pour acheter plus de chevaux et pour pouvoir entretenir les chevaux, qui coûtent assez cher »[19].
Parlant couramment français, Omar Sharif s'est post-synchronisé en français dans certains des films qu'il a tournés en langue anglaise, comme Lawrence d'Arabie, Les Cavaliers ou encore Aux sources du Nil. Du fait de son accent, il a été doublé par différents comédiens lorsqu'il jouait des personnages non orientaux (anglophones ou européens), comme notamment Jacques Thébault à quatre reprises.
↑ ab et c« Catalogue général, Notice d'autorité personne », sur catalogue.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France (consulté le ) : « Sharif, Omar (1932-2015) pseudonyme forme courante. Šarīf, ʿUmar al- (1932-2015) pseudonyme forme internationale système ISO de translittération simplifiée (hébreu, arabe, etc.) arabe. شريف, عمر (1932-2015) pseudonyme forme internationale arabe ».
↑Tarek Sharif joue le rôle du Docteur Jivago enfant dans l'un des principaux films de la filmographie de son père, mais sa carrière d'acteur sera brève (voir (en) courte filmographie sur imdb
Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2015 : Omar Sharif », L'Annuel du Cinéma 2016, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2016, 780 p., p. 770-771, (ISBN978-2-902-51627-8)