Entre les deux guerres, il enseigne les mathématiques à West Point et est promu major en 1924. Après un bref séjour à Hawaï, il suit les cours de l'école de commandement général de Fort Leavenworth entre 1928 et 1929. Puis, il retourne enseigner à West Point. Élevé au grade de lieutenant-colonel en 1936, il travaille au département de la guerre à partir de 1938. En février 1941, il est promu général de brigade et obtient le commandement de Fort Benning en Géorgie. En février 1942, il prend le commandement de la 82e division d'infanterie — avant qu'elle ne soit convertie en division parachutiste — avant de passer en juin à la 28e.
En raison de l'empathie qu'il suscite auprès de ses troupes, on lui donne le surnom de GI General[2]. Issu d'une famille pauvre du Missouri, il n'avait pas l'allure martiale, mais il était soucieux de mener à bien les missions qui lui étaient confiées avec pragmatisme, imperturbable et sans ambition personnelle[3].
Seconde Guerre mondiale
Il ne reçoit pas d'affectation au front avant 1943. Lors de l'opération Torch, il sert sous les ordres de Dwight D. Eisenhower. Il est nommé chef du IIe corps en avril et le commande lors des batailles finales d'avril et mai 1943. Il conduit ensuite son corps en Sicile en . Pendant la préparation de la bataille de Normandie, il est choisi pour commander l'important 1er groupe d'armées. Lors du débarquement de Normandie — l'opération Neptune — il dirige trois corps sur les plages de Utah Beach et Omaha Beach, réservées à l'armée américaine. En , il planifie l'opération Cobra, la percée d'Avranches car elle permet de pénétrer dans le Cotentin, à partir des plages du débarquement. En , le tout nouveau 12e groupe d'armées des États-Unis est renforcé pour atteindre 900 000 hommes.
Normandie
Bradley utilise cette force sans précédent pour réaliser un plan ambitieux d'encerclement des forces allemandes en Normandie, les piégeant dans la poche de Falaise. Les armées allemandes y subissent un affaiblissement considérable. Bien que l’opération soit partiellement réussie, les Alliés atteignent la ligne Siegfried à fin et marquent le pas.
Ardennes
Les troupes sous le commandement de Bradley et de son subordonné, George Patton, subissent l'essentiel du choc initial lors de la bataille des Ardennes, puis font refluer la contre-attaque allemande.
Bradley utilise la faiblesse de l'ennemi après la reprise des combats pour enfoncer ses défenses et ainsi traverser le Rhin puis conquérir la Ruhr, le cœur industriel de l'Allemagne. La prise chanceuse du pont de Remagen est rapidement exploitée pour conduire à un énorme mouvement en tenaille qui permet la capture de 300 000 soldats ennemis.
Allemagne
Lorsque le groupe d’armées qu'il commande rencontre l'Armée rouge près de l'Elbe, au milieu du mois , il est alors composé de quatre armées — les 1re, 3e, 9e et 15e armées — pour un effectif total dépassant 1,3 million d'hommes.
Mauthausen
Omar Bradley et ses troupes libèrent le camp de concentration de Mauthausen le 5mai 1945.
Après guerre
Bradley est à la tête de l'administration des vétérans pendant les deux années qui suivent la guerre. Il est fait chef d'État-Major en 1949 et premier coordinateur des forces armées. À ce poste, il gère le début de la guerre froide et de la guerre de Corée.
Le 21 septembre 1950, il est nommé général « cinq étoiles » (le 5e homme à atteindre ce rang) pour combiner l'autorité du grade et du poste[4].
Il publie ses mémoires en 1951 sous le titre Histoire d'un soldat (A Soldier's Story en anglais), où il se montre critique vis-à-vis du maréchal britannique Bernard Montgomery.
Il prend sa retraite militaire en août 1953 et est ensuite appelé à siéger au conseil d’administration de diverses sociétés importantes, dont la société Bulova Watch Company.
En 1969, il contribuera au film Patton comme consultant historique.
Comme un général cinq étoiles est toujours membre de l'armée des États-Unis d'Amérique, pendant ses dernières années, il séjourne dans le centre médical William Beaumont à Fort Bliss au Texas.
↑Antony Beevor, D-Day et la bataille de Normandie, Calmann Levy 2009, p. 18
↑ En effet, plusieurs de ses subordonnés avaient également un grade de « cinq étoiles », et il aurait été malvenu qu'un général 4 étoiles donne des ordres à un officier d'un rang supérieur.