Olympia Brown

Olympia Brown
Biographie
Naissance
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Prairie Ronde Township (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
BaltimoreVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Mound Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Antioch (en)
Theological School of St. Lawrence University (en)
Mount Holyoke College
Antioch College
Université de St. LawrenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Fratrie
Arthur Brown (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Henry Parker Willis (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction
Archives conservées par

Olympia Brown, née le à Prairie Ronde Township (en) dans le comté de Kalamazoo de l'État du Michigan, et morte le à Baltimore dans l'État du Maryland, est une femme pasteur et une suffragette américaine.

Olympia Brown est la première femme diplômée d'un institut de théologie et la première à être officiellement ordonnée ministre du culte en 1863.

Elle fait également partie de la première vague féministe, ensemble de femmes qui ont contribué à l'adoption du Dix-neuvième amendement de la Constitution des États-Unis entré en vigueur le .

Olympia Brown est une des fondatrices de American Equal Rights Association, elle participe à la création de la New England Woman Suffrage Association ainsi qu'à la National American Woman Suffrage Association, elle est également membre de la Congressional Union for Woman Suffrage (en) devenue le National Woman's Party.

Biographie

Jeunesse et formation

Une famille universaliste

Portrait photographique de Horace Greeley.

Olympia Brown est l'aînée des quatre enfants, un fils et trois filles, de Asa B. Brown et de Lephia Olympia épouse Brown. Ses deux parents, après leur mariage célébré en 1834, décident de quitter les Montagnes Vertes du Vermont pour s'installer dans le Territoire du Michigan, où ils rejoignent des membres de leur famille qui habitent le village de Schoolcraft près de Kalamazoo. Asa Brown y achète une ferme dans un endroit nommé « Prairie Ronde ». Ses parents sont de confession universaliste, cette appartenance joue un rôle fondamental quant à l'éducation de leurs enfants, notamment de leur fille Olympia. Par ailleurs, sa mère adhère totalement à l'idée de l'égalité des droits civiques entre les hommes et les femmes et sa tante maternelle Pamela Nathan ainsi que son mari Thomas Nathan sont acquis à la cause abolitionniste. Sa mère comme sa tante lui lisent régulièrement les articles réformistes du New-York Tribune dirigé par Horace Greeley Olympia Brown apprendra que Pamela Nathan et Thomas Nathan font de leur résidence une étape du Chemin de fer clandestin [1],[2],[3],[4],[5].

Scolarité et études universitaires

Portrait photographique de Lucy Stone.

Olympia Brown fait ses études primaires dans une école élémentaire construite par ses parents. Puis, en 1849, comme sa sœur Oella Brown, elle suit ses études secondaires au sein du Cedar Park Seminary, un établissement proche, situé à Schoolcraft. Olympia Brown y développe des aptitudes à parler en public avec aisance. Malgré des conférencières célèbres comme Lucy Stone, Angelina Emily Grimké et Sarah Grimké, les mœurs de l'époque estiment qu'il est inconvenant pour une femme de parler en public[1],[3],[5].

Le Holyoke Female Seminary

En 1854, une fois diplômées, Olympia et sa sœur Oella Brown sur les conseils de leur mère Lephia Brown, entrent à un séminaire féminin le Holyoke Female Seminary connu plus tard, en 1895, sous le nom de Mount Holyoke College. Cet établissement est fondé en 1837 par Mary Lyon, cela en allant à contre courant d'une opinion défavorable à l'accès des femmes aux études supérieures[6],[7],[1],[3],[5].

L'Antioch College
Portrait d'Antoinette Brown Blackwell.
Portrait de Horace Mann par daguerréotype par le studio Southworth & Hawes.

En 1856, Olympia Brown est acceptée par un établissement universitaire récemment créé par Horace Mann, l'Antioch College, elle y obtient le Bachelor of Arts en 1860. C'est pendant ses études au sein de l'Antioch College, qu'elle écoute des conférences ayant pour sujet l’abolition de l'esclavage, les droits des femmes et également pour la première foi un sermon prononcé par une pasteur Antoinette Brown Blackwell, une de ses professeures avec Matilda Joslyn Gage. Bien qu'elles ne soient jamais rencontrées Antoinette Brown Blackwell devient pour Olympia Brown l'exemple à suivre[1],[2],[3],[5].

Ainsi malgré les préjugés négatifs de l'époque quant l'accès des femmes à l'ordination, Olympia Brown décide de devenir pasteur. En attendant qu'elle soit acceptée par un séminaire, elle écrit des articles et chroniques sur la religion et le droits des femmes. À la fête de Noël de l'année 1860, elle est invitée par des amis à se rendre à Cleveland dans l'État de l'Ohio. Pendant son séjour, elle est sollicitée pour participer à la rédaction d'une pétition sur les droits de propriété des femmes qui sera soumise à la législature de l'Ohio. Le texte rédigé par Olympia Brown reçoit le soutien des chefs d'entreprises, elle est invitée par les leaders politiques à se rendre à Columbus où ils lui annoncent qu'ils l'accompagneront lors de la remise de sa pétition à la législature de l'Ohio[3].

La Theological School of St. Lawrence University

Enfin, à la suite de ses différents courriers pour être admise dans un séminaire, Olympia Brown reçoit en 1861 une réponse positive de la Theological School of St. Lawrence University (en) située dans à Canton dans l'État de New York, un établissement rattaché à l'Association universaliste unitarienne. Durant ses études, elle développe ses dons oratoires, elle répond avec une vivacité cinglante ses condisciples qui se moquent de sa voix haut perchée. Lors d'une fête de Noël, elle est chargée de prononcer le sermon[1],[2],[3].

L'ordination

Le Olympia Brown est la première femme ordonnée pasteur de façon officielle, la cérémonie a lieu à Malone dans l'État de New York dans les locaux de la branche locale de l'Association universaliste unitarienne[1],[2],[3].

Carrière religieuse

Premières charges pastorales

Suite à son ordination, Olympia Brown parcours différentes villes du Vermont où elle prononce des sermons tout en étudiant l'art oratoire auprès de Diocletian Lewis (en), dit Dio Lewis. En juin 1864, elle est nommée enfin pasteur à Weymouth dans l'État du Massachusetts. Puis en 1870, elle accepte de diriger la paroisse de Bridgeport dans l'État du Connecticut, paroisse affiliée à l'Église universaliste, jusqu'en 1876. C'est durant cette période, en , qu'elle épouse John Henry Willis, un propriétaire d'un magasin alimentation de vente de thés[1],[2].

Puis après Weymouth, Olympia Brown exerce son ministère auprès de diverses congrégations du Connecticut, du Wisconsin et de l'Ohio comme Bridgeport, Racine, Mukwonago, Neenah, Columbus[2].

La féministe

Photographie de Susan B. Anthony.
Portrait photographique de Lucy Stone.
La New England Woman Suffrage Association

En 1866, Olympia Brown est présente à son premier meeting sur le droit des femmes, conférence donnée par Susan B. Anthony ; convaincue, elle adhère au féminisme et devient l'une des membres fondatrices de l'American Equal Rights Association. En 1867, à la demande pressante de Lucy Stone et de Henry Browne Blackwell, Olympia Brown part pour le Kansas pour y mener une campagne en faveur du droit des femmes et en 1868 devient l'une des fondatrices de la New England Woman Suffrage Association[2].

La National Woman Suffrage Association du Wisconsin

En 1878, Olympia Brown et sa famille quittent Bridgeport dans l'État du Connecticut pour s'installer à Racine dans l'État du Wisconsin car elle est appelée à tenir la charge de pasteur de l'église universaliste dite du Good Shepherd (« Bon Pasteur »), tandis que son mari devient l'un des actionnaires principaux du Racine Journal Times (en). Olympia Brown prend une place déterminante dans le mouvement féministe du Wisconsin ; ainsi, en 1884 elle est élue présidente de la National Woman Suffrage Association du Wisconsin, charge à laquelle elle est régulièrement réélue jusqu'en 1912, soit pendant 28 années[1],[2],[5].

La présence au sein des affaires scolaires du Wisconsin

En 1885, la législature d'État du Wisconsin fait passer un décret garantissant aux femmes le droit de poser leur candidature pour tout ce qui concerne les affaires scolaires de l'État. Olympia Brown demande à que toutes les femmes se mobilisent et présentent leurs candidatures à toutes les élections, autant locales qu'au niveau de l'État. En 1887, sa candidature à Racine est refusée ; aussitôt, elle entame un procès au civil contre la municipalité de Racine, son action échoue, mettant en difficulté la Woman Suffrage Association du Wisconsin, qui a tenu grâce à la force de caractère d'Olympia Brown[1],[2].

Vie privée

En 1873, Olympia Brown épouse John Henry Willis mais choisit de garder son nom de jeune fille. Ils ont deux enfants, un fils Henry Parker Willis (en), né en 1874, qui sera un professeur des finances à l'université de Columbia, directeur de la publication du New York Journal of Commerce et l'un des rédacteurs du Federal Reserve Act (en) ; puis une fille Gwendolyn Brown Willis, née en 1876, qui sera professeure de lettres classiques auprès du Collège Bryn Mawr[1].

Olympia Brown passe les dernières années de sa vie avec sa famille, à Racine (Wisconsin). Elle continue à soutenir les droits des femmes, notamment avec la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté. Elle meurt à Baltimore le [1].

Hommages

En 1963, pour honorer le centenaire de l'ordination d'Olympia Brown, la faculté de théologie de l'université de St. Lawrence inaugure une plaque sur l'église où elle prêchait à Racine. L'inscription mentionne : « La flamme de son esprit brûle encore aujourd'hui ». En 1989, l'église est rebaptisée Olympia Brown Unitary Universalist Church.

En 1975, une école primaire de Racine est nommée en son honneur.

En 1999, elle entre au musée du Michigan Women's Hall of Fame. de Lansing[8].

Archives

Ses archives sont conservées à la bibliothèque de Schlesinger de Cambridge (Massachusetts), à la Wisconsin Historical Society et enfin à la bibliothèque du Congrès pour ce qui concerne son militantisme au National Woman's Party.

Ouvrages

Directrice de publication

Anthologie de sermons

Anthologie publiée à titre posthume

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j et k (en-US) Edward T. James (dir.), Janet Wilson James (dir.) et Lawrence R. Graves (rédactrice), Notable American Women 1607-1950, vol. 1 : A-F, Cambridge, Massachusetts, Belknap Press of Harvard University Press (réimpr. 1974, 1982, 2014) (1re éd. 1971), 687 p. (ISBN 9780674288362, lire en ligne), p. 256-258
  2. a b c d e f g h et i (en-US) John A. Carnes (dir.), Mark C. Garraty (dir.) et Sheryl A. Kujawa (rédactrice), American National Biography, vol. 3 : Blatchford - Burnet, New York, Oxford University Press, USA, , 973 p. (ISBN 9780195127829, lire en ligne), p. 723-724
  3. a b c d e f et g (en-US) Anne Commire (dir.), Deborah Klezmer (dir.) et Margaret L. Meggs (rédactrice), Women in World History, vol. 3 : Brem - Cold, Waterford, Connecticut, Yorkin Publications / Gale group, , 903 p. (ISBN 9780787640620, lire en ligne), p. 115-120
  4. (en-US) Charlotte Coté, Olympia Brown : The Battle for Equality, Racine, Wisconsin, Mother Courage Press, , 244 p. (ISBN 9780941300117, lire en ligne), p. 5-9
  5. a b c d et e (en-US) Charles E. Neu, « Olympia Brown and the Woman's Suffrage Movement », The Wisconsin Magazine of History, vol. 43, no 4,‎ , p. 277-287 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  6. (en-US) « Mount Holyoke College » Inscription nécessaire, sur Britannica
  7. (en-US) « Mary Lyon » Inscription nécessaire, sur Britannica
  8. (en-US) « Olympia Brown », sur Michigan Women's Hall of Fame

Pour approfondir

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notices dans des encyclopédies et manuels de références

  • (en-US) Edward T. James (dir.), Janet Wilson James (dir.) et Lawrence R. Graves (rédactrice), Notable American Women 1607-1950, vol. 1 : A-F, Cambridge, Massachusetts, Belknap Press of Harvard University Press. (réimpr. 1974, 1982, 2014) (1re éd. 1971), 687 p. (ISBN 9780674288362, lire en ligne), p. 256-258. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) John A. Carnes (dir.), Mark C. Garraty (dir.) et Sheryl A. Kujawa (rédactrice), American National Biography, vol. 3 : Blatchford - Burnet, New York, Oxford University Press, USA, , 973 p. (ISBN 9780195127829, lire en ligne), p. 723-724. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Anne Commire (dir.), Deborah Klezmer (dir.) et Margaret L. Meggs (rédactrice), Women in World History, vol. 3 : Brem - Cold, Waterford, Connecticut, Yorkin Publications / Gale group, , 903 p. (ISBN 9780787640620, lire en ligne), p. 115-120. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,

Essais et biographies

  • (en-US) Charlotte Coté, Olympia Brown : The Battle for Equality, Racine, Wisconsin, Mother Courage Press, , 244 p. (ISBN 9780941300117, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,
  • (en-US) Beverly Zink-Sawyer, From Preachers to Suffragists : Woman's Rights and Religious Conviction in the Lives of Three Nineteenth-Century, Louisville, Kentucky, Westminster John Knox Press, , 260 p. (ISBN 9780664226152, lire en ligne),

Articles

  • (en-US) Charles E. Neu, « Olympia Brown and the Woman's Suffrage Movement », The Wisconsin Magazine of History, vol. 43, no 4,‎ , p. 277-287 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article,

Liens externes