Après la bataille de la Boyne en 1690 et la chute de Limerick fin 1691, l’Irlande est perdue pour le catholique Jacques II qui se réfugie en France. Il est suivi par les soldats qui ont combattu pour sa cause comprenant une grande majorité d’Irlandais. Par dérision, cet épisode est appelé Flight of the Wild Geese (Vol ou Fuite des oies sauvages) par les Anglais.
Patrick Sarsfield, premier comte de Lucan, le défenseur de Limerick obtint une capitulation honorable en octobre 1691. Cet accord permettait aux soldats jacobites d’émigrer, 5 000 Irlandais embarquèrent immédiatement sur une flotte de secours française arrivée trop tard ils furent rejoints par 5 000 autres amenés par des bateaux anglais.
Patrick Sarsfield mourut le 21 août de blessures reçues à la bataille de Neerwinden le .
Il est enterré à l'église Saint-Martin de Huy (Belgique - Province de Liège)
L'envol des oies sauvages
Les émigrés irlandais ont constitué des régiments de mercenaires dans de nombreux pays, qu'ils soient catholiques ou non.
C'est l’Assemblée nationale française qui a prononcé la dissolution des régiments irlandais (suspects d'être fidèles au Roi) en 1791. Le service des émigrés irlandais aura donc duré une centaine d'années de 1692 à 1792. Le comte de Provence, futur Louis XVIII, a prononcé en 1792 un discours de remerciement pour honorer la très longue fidélité des émigrés irlandais.
Le régiment Irlanda[1] est constitué en 1698 et rejoint en 1709 par deux autres, Hibernia et Ultonia. En 1758, ils représentaient un total de 4 200 hommes.
Des descendants d'émigrants irlandais se sont retrouvés dans d'autres pays (Argentine, Chili...) où ils ont pris des parts importantes aux événements.
On peut citer :
Amiral William Brown (Guillermo Brown) (1777–1857), fondateur de la marine de l'Argentine, originaire du comté de Mayo,
Piers Butler vicomte de Galmoy (1652-1740), comte de Newcaste a servi le roi de France pendant vingt ans à la tête d’un régiment d’infanterie de son nom, le régiment Butler. Il est promu maréchal de camp (1702), puis lieutenant général (1705), le plus haut grade de l’armée de terre[2].
Nicolas Cusack, lieutenant des gardes du corps de Jacques II,
Charles O'Brien de Thomond (1699 – 1761), lieutenant général ayant commandé la brigade irlandaise à Fontenoy, maréchal de France en 1757, fils du précédent,
Cornelio O'Ryan, ( - 1707), capitaine au régiment de Berwick,
Patrick Sarsfield, (1660–1693), 1er comte de Lucan, général irlandais puis français,
Phillip Walsh (1666-1708), capitaine corsaire malouin d'origine irlandaise, ami proche du roi d'Angleterre Jacques II, qu'il aide à fuir en France après la Glorieuse Révolution.
Jean Pantaléon comte de Butler (1753-1815) capitaine aux Royal dragons, chef d'escadrons, colonel de cavalerie (1792), chevalier de Saint-Louis.
Jean-Raymond de Butler (1839-1907), de la même famille que le précédent, général de cavalerie, commandeur de la Légion d'honneur.
On peut aussi compter dans les descendants actuels :
de nombreuses familles d'exploitants des vins de Bordeaux tels que Château Clarke, Château Dillon, Château Kirwan, Château Mac Carthy, Pontac-Lynch, Marquis de McMahon, etc.
Maria Begoña Villar Garcia, Irish migration and exiles in Spain : refugees, soldiers, traders and statesmen, actes du colloque « Irish Communities in Early-Modern Europe », 14 et 15 mai 2004, St Kieran's College, Kilkenny, FOUR COURTS PRESS, p. 172-199.
Notes et références
↑ abc et dChaussinand-Nogaret, Guy, « Une élite insulaire au service de l'Europe : les jacobites au XVIIe siècle », Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 28, no 5, , p. 1097–1122 (DOI10.3406/ahess.1973.293410, lire en ligne, consulté le ).