Au Québec, les obsèques nationales sont décrétées par le gouvernement du Québec. Deux types d'obsèques sont originellement définis par le service du protocole, soit les funérailles d'État et les funérailles nationales[1]. Un troisième type d'obsèques constitue depuis plus récemment une possibilité, soit la cérémonie d'hommage nationale, une cérémonie laïque. Les proches du défunt possèdent toujours la possibilité de décliner l'offre du gouvernement et de s'en tenir à des funérailles privées[2].
Histoire
Liste des obsèques
Funérailles d'État
Les funérailles d'État sont réservées aux premiers ministres et aux présidents de l'Assemblée nationale. Le salon rouge du Parlement est rendu accessible au public pour la chapelle ardente. Le drapeau du Québec est mis en berne dès l'annonce du décès jusqu'au crépuscule du jour des funérailles. Des agents de la Sûreté du Québec portent le cercueil, lequel est recouvert du fleurdelisé.
Funérailles nationales
Quant à elles, les funérailles nationales sont offertes aux différentes personnalités ayant joué un rôle majeur dans la société en ayant marqué leur domaine d'activité. Le drapeau est mis en berne le jour des funérailles, de l'aube au crépuscule[2].
Cérémonie d'hommage national
Ou commémoration national.
Discrétion gouvernementale
Parfois les demandes de funérailles nationales de la part de familles de grandes personnalités décédées leur sont refusées pour des raisons discrétionnaires, par ex. au motif que l'État ne devrait pas payer avec de l'argent public des célébrations destinées à être un recueillement purement privé où le public n'aurait même pas accès à la chapelle ardente. Puisque la demande de funérailles nationales est une demande publique, les médias québécois annoncent souvent le refus de funérailles nationales d'une personne célèbre au moyen de titres d'actualité comme « Pas de funérailles nationales pour [nom de la personne décédée] ». La demande de funérailles nationales comporte donc le risque qu'un refus du gouvernement soit rendu public. Pour la journaliste et femme politique Christine Saint-Pierre, il est par contre difficile de comprendre l'absence de critères rigoureux quant à l'octroi de funérailles nationales; ainsi, elle s'explique mal comment des funérailles nationales peuvent être accordées d'un côté à Guy Lafleur mais refusées peu de temps après à Jean Lapointe, alors que leur degré de notoriété publique était comparable dans leurs domaines d'activité respectifs[3]. C'est ainsi que des funérailles nationales n'ont pas été organisées pour Pierre Bourgault[4], Michel Côté[5], Jean Lapointe[6], Claude Léveillée[7], Alys Robi[8] et Janine Sutto[9], notamment.
Funérailles généralement non accessibles au public
En règle générale, les funérailles d'État ne sont pas accessibles au public, bien que le caractère public des funérailles d'État fait en sorte qu'elles sont souvent télédiffusées ou webdiffusées à l'ensemble de la population par des médias publics tels que Radio-Canada. Par contre, lors de l'exposition en chapelle ardente avant les funérailles, « le public peut s’y présenter pour rendre hommage au défunt et offrir ses condoléances à la famille »[10]. Bien qu'elles relèvent du protocole fédéral de funérailles d'État, les funérailles de Brian Mulroney à la basilique Notre-Dame de Montréal illustrent le fait que le public peut typiquement rendre ses derniers hommages au défunt lors de la chapelle ardente, mais que ce ne sont généralement que les personnes invitées par la famille et non pas les membres du public qui peuvent participer à la cérémonie de funérailles d'État en tant que telle. Les funérailles d'État sont donc en règle générale des rassemblements d'amis et de membres de la famille, de dignitaires, de personnalité politiques ou d'autres personnes célèbres plutôt qu'un rassemblement incluant le peuple[11].
Toutefois, les circonstances individuelles des obsèques nationales peuvent varier, chaque cas étant un cas d'espèce. C'est ainsi que lors de la cérémonie d'hommage de Karl Tremblay, des billets gratuits au Centre Bell ont été rapidement distribués au public en l'espace d'une trentaine de minutes, plusieurs billets ayant ensuite été revendus à fort prix (500 $)[12].
Références
- ↑ Ministère des Relations internationales et de la Francophonie, « Cérémonial d’État et funérailles », sur mrif.gouv.qc.ca (consulté le ).
- ↑ a et b Gouvernement du Québec, « Cérémonial d'État et funérailles », sur quebec.ca, (consulté le ).
- ↑ Christine St-Pierre, « L'État gère mal ses morts », L'Actualité, (consulté le ).
- ↑ Clairandrée Cauchy, « Funérailles à la basilique pour un athée », Le Devoir, (consulté le ).
- ↑ « Une chapelle ardente pour Michel Côté, mais pas de funérailles nationales », Radio-Canada, (consulté le ).
- ↑ Marc-André Gagnon, « Pas de funérailles nationales pour Jean Lapointe », Le Journal de Québec, (consulté le ).
- ↑ Patrice Bergeron, « Pas de funérailles nationales pour Claude Léveillée », La Presse, (consulté le ).
- ↑ « Pas de funérailles nationales pour Alys Robi », Radio-Canada, (consulté le ).
- ↑ Stéphanie Vallet, « Pas de funérailles nationales pour Janine Sutto », La Presse, (consulté le ).
- ↑ Gouvernement du Québec. « Cérémonial d'État et funérailles ». En ligne. Page consultée le 2024-03-24
- ↑ Gouvernement du Canada. « Funérailles d'État du très honorable Brian Mulroney, C.P., C.C., G.O.Q. ». En ligne. Page consultée le 2024-03-24
- ↑ Radio-Canada. 24 mars 2024. « Cérémonie d’hommage à Karl Tremblay : les billets s’écoulent en 30 minutes ». En ligne. Page consultée le 2024-03-24
Articles connexes