Le parti (plus exactement mouvement politique, n'ayant pas à l'époque les qualifications requises pour être reconnu en tant que parti politique, tout particulièrement le fait d'avoir au moins cinq parlementaires) est officiellement créé le , en réaction à la situation de crise parlementaire créée par la division de la Diète entre une Chambre des représentants largement dominée par la coalition gouvernementale PLD-Nouveau Kōmeitō depuis sa victoire écrasante aux élections législatives de 2005, et une Chambre des conseillers, certes moins puissante mais pouvant retarder le travail législatif, dominée depuis le renouvellement de la moitié de ses membres en 2007 par l'opposition non-communiste structurée autour du PDJ. Les membres fondateurs du Club Kaikaku reprochent notamment à cette dernière de s'être engagée dans une stratégie d'opposition systématique et donc de contribuer à un blocage de la situation, tout en regrettant que : « La Chambre haute est maintenant utilisée comme un outil de contre-pouvoir de la Chambre basse ». Hideo Watanabe explique ainsi la démarche du nouveau mouvement : « Il y a eu beaucoup de spéculation, mais notre fondement principal dans la formation du parti est de poursuivre le véritable but de la Chambre haute et d'accroître la valeur du système bicaméral ». Il entend ainsi à l'époque mettre en œuvre un dialogue permanent entre les différents partis afin de faire évoluer la situation.
Ses quatre membres fondateurs, tous des conseillers jusque-là de l'opposition, sont :
deux démissionnaires du PDJ, tous deux étant allés à l'encontre la consigne de leur parti lors du vote du sur le choix du gouverneur de la Banque du Japon (la direction démocrate ayant appelé à votre contre le candidat du gouvernement, Hiroshi Watanabe, parce qu'il s'agit d'un ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances[1]) :
Hideo Watanabe, membre de la Chambre des représentants de 1976 à 1993 et de la Chambre des conseillers à la proportionnelle nationale depuis 1998, ancien ministre des Postes et Télécommunications sous les couleurs du PLD de 1991 à 1992, il avait finalement quitté ce mouvement en 1997 pour rejoindre le principal parti d'opposition de l'époque, le Shinshintō. Après l'éclatement de ce dernier en , il avait suivi son président, et lui aussi ancien du PLD, Ichirō Ozawa dans la formation de son nouveau parti, le Parti libéral, de tendance libérale économique et réformatrice sur le modèle de la révolution conservatrice de Margaret Thatcher ou Ronald Reagan. Il a par la suite fermement soutenu la fusion de ce parti avec le PDJ en 2003. Artisan des victoires démocrates lors des deux renouvellements tricennaux de la chambre haute de 2004 (au cours duquel il est lui-même réélu avec l'un des meilleurs scores des candidats du parti) et de 2007, il est à la suite de cela porté à la présidence de la Commission de l'Économie et de l'Industrie de la Chambre des conseillers de 2007 à 2008. Il s'est toutefois montré à plusieurs reprises très proche des positions de la majorité, notamment concernant la réforme de la Constitution, et vote ainsi le , contre la position officielle de son parti, en faveur de la loi référendaire permettant le recours systématique au référendum pour les projets de révisions constitutionnelles[2]. Il s'est également de plus en plus montré hostile à la stratégie d'opposition dure mise en place par Ichirō Ozawa[3]. Il critique également son positionnement en matière d'affaires étrangères, notamment une attitude jugée trop complaisante à l'égard de la république populaire de Chine[4]. Il est depuis sa création jusqu'à sa transformation en NPR le président du Club Kaikaku.
Hiroyuki Arai, ancien représentantlibéral-démocrate de 1993 à 2003 avant d'être élu à la Chambre des conseillers à la proportionnelle nationale sur la liste du PLD en 2004, il était membre au sein du PLD du Shisuikai, l'une des plus conservatrices sur le plan des valeurs et de la vision de la société. Ancien partisan de Jun'ichirō Koizumi dont il fut l'un des organisateurs de la campagne lors de sa première tentative de prendre la présidence du parti en 1995 ou en étant le chef de la communication du PLD lors des élections à la Chambre des conseillers de 2001, il s'oppose toutefois à son projet de privatisation de la poste japonaise de 2005 et fait donc partie cette année-là des « rebelles postaux » ayant quitté le parti majoritaire de l'époque. Membre fondateur et secrétaire général à partir d' du Nouveau parti Nippon de l'ancien gouverneur libéral, et pourtant lui-même plutôt réformiste, de NaganoYasuo Tanaka. Il quitte toutefois ce petit mouvement et rompt avec Tanaka en afin de protester contre la modification récente par ce dernier de la constitution interne du parti visant à l'orienter plus vers ses thèses libérales et réformatrices que sur l'opposition conservatrice à la privatisation de la poste. Il siège ensuite comme indépendant jusqu'à la création du Club Kaikaku l'année suivante, dont il devient le secrétaire général, poste qu'il conserve dans la direction du NPR.
Il ne faut toutefois pas longtemps au jeune mouvement pour pouvoir officiellement atteindre le quota de parlementaire requis pour être reconnu par la loi en tant que parti politique, avec le ralliement le d'un député indépendant ex-PDJ :
Aux élections législatives du , le Club Kaikaku fait campagne avec pour slogan « Les conservateurs qui réforment » (改革する保守, Kaikaku suru hoshu?), mais ne présente qu'un seul candidat, son unique sortant, Shingo Nishimura, à la fois au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans le 17e district de la préfecture d'Ōsaka, où il affronte la détentrice libéral-démocrate de la circonscription qui l'avait battu en 2005, Nobuko Okashita, et le nouveau candidat démocrateMegumu Tsuji, et à la proportionnelle en constituant seul une liste dans le bloc de Kinki. Il est battu aux deux scrutins : au vote majoritaire, il arrive en troisième et avant-dernière position avec 36 650 voix et 17,5 % (contre 43,11 % à Tsuji, qui est élu, et 30,27 % à Okashita)[9] ; à la proportionnelle, il obtient à peine 58 141 votes et 0,52 des voix, soit le plus mauvais score du bloc[10]. Le Club Kaikaku se retrouve donc une nouvelle fois réduit à seulement quatre parlementaires, et perd momentanément son statut de parti politique.
À la suite de ce scrutin, le mouvement confirme son rapprochement avec le PLD, désormais relégué dans l'opposition à la suite de la victoire du PDJ. Le , les quatre conseillers rejoignent ceux libéraux-démocrates pour former un groupe commune « PLD - Club Kaikaku ». Cinq jours plus tard, à l'occasion de l'élection du nouveau Premier ministre, ils votent tous en faveur du candidat libéral-démocrateMasatoshi Wakabayashi contre le président du PDJYukio Hatoyama, qui est élu.
Le , il retrouve un cinquième parlementaire avec le ralliement d'un député élu comme indépendant au scrutin du 30 août, une personnalité de poids quoique qu'à l'image sulfureuse :
Kishirō Nakamura, député de 1976 à 1994, de 1996 à 2003 et depuis 2005, successivement représentant de l'ancien 3e district de la préfecture d'Ibaraki de 1976 à 1994 puis de la nouvelle 7e circonscription de cette même préfecture de 1996 à 2003 et depuis 2005. Élu tout d'abord sans étiquette en 1976, il adhère très vite au PLD et en son sein au « Club du Jeudi » (木曜クラブ, Mokuyō kurabu?), la faction dominante de l'ancien Premier ministreKakuei Tanaka, puis au « Groupe d'études d'Heisei » (平成研究会, Heisei Kenkyūkai?) ou Heiseikai qui lui succède en 1987. Membre du Cabinet à la fin des années 1980 et au début des années 1990, il est Ministre d'État et directeur de l'Agence des Sciences et des Technologies en 1989 (il est alors le premier membre d'un gouvernement japonais à être né après la guerre) puis ministre de la Construction de 1992 à 1993. Il fait partie au début des années 1990 d'un quartet de jeunes réformateurs alliés pour prendre les rênes du parti et modifier sa pratique du pouvoir, « NYKK » (d'après les initiales de ses membres), avec Taku Yamasaki, Kōichi Katō et Jun'ichirō Koizumi. Il est condamné une première fois pour trafic d'influence en 1994, mettant un terme à ses ambitions politiques et réduisant le quartet « NYKK » à un trio « YKK ». S'étant pourvu en appel puis devant la Cour suprême du Japon, il revient pour les élections législatives de 1996 et remporte largement sa circonscription avec le soutien tacite du PLD dont il n'est plus membre. Il est réélu par la suite à chaque fois qu'il s'est représenté, comme indépendant et avec face à lui des candidats de tous les grands partis. En , la Cour suprême du Japon confirme la peine d'emprisonnement de 1994 : il doit à nouveau abandonner son siège pour être incarcéré, et ne peut participer aux élections législatives de 2003. Après 18 mois de prison, il est relâché en et se représente donc, toujours sans étiquette, pour être réélu aux législatives de 2005. Il a par la suite été un ferme soutien des réformes structurelles de son ancien allié Koizumi et tout particulièrement de la privatisation de la poste. Il a été réélu en 2009 avec toujours le même programme réformateur et pour slogan « Réhabilitation du Japon ». Après son ralliement au Club Kaikaku, il rejoint le groupe parlementaire des libéraux-démocrates pour former, comme à la Chambre des conseillers, un « groupe PLD - Club Kaikaku ».
Au mois de , à l'approche du renouvellement de la moitié de la chambre haute du , le Club Kaikaku connaît un « échange » de conseillers à quelques jours d'intervalle avec :
le départ le de Shinpei Matsushita pour adhérer le lendemain au PLD, dans l'espoir d'obtenir l'investiture de ce parti et ainsi augmenter ses chances d'être réélu dans la préfecture de Miyazaki aux élections du 11 juillet. Ainsi, l'arrivée de Toshio Yamauchi, qui a déjà annoncé qu'il ne se représentait pas, est vu comme un « geste » du PLD en faveur du Club Kaikaku pour lui permettre de conserver cinq parlementaires et donc son statut de parti politique.
Le Club Kaikaku se transforme alors en Nouveau parti de la réforme, dont Yōichi Masuzoe prend la présidence et Tetsurō Yano la présidence déléguée. Pour protester contre cette transformation, le représentantKishirō Nakamura (qui était jusqu'alors l'unique député du parti) et le conseillerYasuhiro Ōe (qui était jusqu'alors le président du Comité des Affaires générales et de celui des Affaires de la Diète du Club Kaikaku) démissionnent du mouvement tout en restant membre du groupe commun « PLD-Club Kaikaku ». Le , Yasuhiro Ōe rejoint le Parti de la réalisation de la joie tandis que le NPR forme un groupe parlementaire distinct.
Lors du renouvellement de la moitié de la Chambre des conseillers du , le NPR présente douze candidats dont quatre de ses cinq sortants (tous ses parlementaires sauf Masuzoe, dont le siège n'était pas en jeu, et Yamauchi qui ne se représentait pas) : sept au vote unique non transférable au niveau des préfectures et cinq à la proportionnelle à l'échelle nationale. Seul Hiroyuki Arai est réélu à la proportionnelle nationale (la liste du parti a totalisé 1 172 395,19 voix soit 2,01 % des suffrages exprimés et le huitième score du pays). Les candidats du parti au vote unique non transférable n'ont quant-à-eux totalisé que 625 431 bulletins et 1,1 % des suffrages exprimés. Avec désormais uniquement deux conseillers, le NPR est en dessous de la barre des cinq parlementaires requis pour être considérés comme un parti au regard de la loi de financement des organisations politiques. Il forme par la suite un groupe commun avec un autre jeune mouvement de droiteconservatrice et nationaliste issu de dissidences du PLD, Tachiagare Nippon.
Direction
Club Kaikaku
Du au , la direction du Club Kaikaku a été la suivante :
Il défend nettement une révision de la Constitution du Japon afin de supprimer ses dispositions pacifistes et son interdiction au recours à la force militaire posée dans son article 9, et doter le pays d'une armée conventionnelle afin qu'il devienne une « Nation normale ». Il défend une diplomatie d'indépendance nationale, notamment en ne dépendant plus des États-Unis sur le plan stratégique et de la sécurité, et offensive à l'égard des régimes autoritaires de la région (la république populaire de Chine et la Corée du Nord). Il met tout particulièrement l'accent sur une résolution rapide de la question des enlèvements de Japonais par le régime de Pyongyang et le maintien des sanctions à son égard et veut renforcer les liens avec Taïwan.
Dans le même temps, il soutient dans l'ensemble les réformes libérales engagées par Jun'ichirō Koizumi, ainsi que la décentralisation, la diminution du poids de l'État (avec par exemple une équipe gouvernementale restreinte), la réduction des impôts sur les sociétés et une dérégulation plus rapide afin de stimuler la reprise économique[15], mais veut dans le même temps en atténuer les effets sur le plan social[16].