modifier - modifier le code - modifier Wikidata
Nikolaus Heidelbach, né le 5 décembre 1955 à Lahnstein, est un artiste peintre, illustrateur et auteur d'ouvrages jeunesse allemand.
Nikolaus Heidelbach est le fils du peintre Karl Heidelbach (de)[1] (1923-1993), qui a été soldat durant la Première Guerre Mondiale. Nikolaus Heidelbach précise : « A 19 ans, comme soldat, il a été blessé et ne s'en est jamais remis. Il se déplaçait lentement. Pour gagner sa vie, il enseignait la géographie et le dessin[2]. » En 2000, il évoque ainsi sa jeunesse : « mon enfance idyllique. Libres, nous passions notre temps à jouer dans les rues, à nager dans le fleuve, à grimper sur la colline. J'ai grandi à Braubach, au bord du Rhin, dans une famille de cinq enfants. Ma mère était ménagère. Mon père, un peintre réaliste, s'est montré très attentif à mes dessins d'enfant[2]. »
Il suit des études de littérature allemande à Berlin[2], d'histoire de l'art[3] et de théâtre[1].
Il a reçu de nombreux prix[1], dont le Prix BolognaRagazzi de la Foire du livre de jeunesse de Bologne en 1995[4] pour l'album Au Théâtre des filles, qu'il a écrit et illustré.
Il est fortement influencé et admiratif des travaux de Edward Gorey[5], Wilhelm Busch, Jean-Marc Reiser ou Roland Topor[1]. Il indique : « Les albums de Tomi Ungerer m’ont appris qu’il est permis de dessiner pour les enfants sans se forcer à la douceur[6]. »
Son premier ouvrage jeunesse Das Elefantentreffen est publié en 1982[1]. En France, ses premières publications datent de 1993 « par Christian Bruel, le découvreur de talents décapants des éditions Le Sourire qui mord[2] ».
Il a illustré des contes des Frères Grimm[5],[1] : ils paraissent en 2003 en France, neuf années après la publication allemande[7]. « Ce recueil de 220 contes choisis par l'illustrateur[7] » lui a demandé un travail de « deux ans (dont trois mois consacrés à la lecture des textes dans leurs différentes versions)[7] » Il illustre ensuite des contes de Hans Christian Andersen[8],[9].
« En fin de compte, le travail de Nikolaus Heidelbach consiste à installer des pièges à requins sous les lits des enfants. Pour qu'ils dorment en paix[10] », selon Jean-Noël Blanc dans le catalogue de l'exposition de la rétrospective de 1997.
Il réalise deux abécédaires, « l'un sur les filles, l'autre sur les garçons[2] » : Au théâtre des filles, puis Que font les petits garçons ?. Toutefois, à propos de ces deux albums, il précise : « Franchement, trois quarts des situations que je dépeins pourraient avoir pour protagoniste un garçon ou une fille. La différence tient aux apparences, un habit, une coiffure. Je parle de l'enfance, pas de différences entre les sexes[2]. » Pour le journal Le Temps, dans le second abécédaire, l'auteur-illustrateur « excelle dans les mises en scène d'enfants qui, saisis dans un moment de liberté, révèlent la complexité de leur présence au monde[2]. »
Nikolaus Heidelbach déclare en 2000 :
« Le livre d'enfant reste un domaine très conservateur, plein d'images conventionnelles et d'histoires kitsch. Le jeune public mérite mieux que cela[2]. »
En effet, son travail « aborde des sujets sensibles comme la sexualité, la mort, la jalousie et la violence[11] ». Selon Sophie Van der Linden, dans le catalogue de la Biennale des illustrateurs de Moulins (Allier) 2019, où Nikolaus Heidelbach était invité et exposait ses originaux, il « offre un reflet puissant de l’enfance authentique qui dérange[1] ». Pour exemple, en 2000 est traduit en France son album Que font les petits garçons ?[2]. L'ouvrage est recommandé par l'Académie de Nantes du Ministère de l'Éducation nationale en 2006, qui « admettait en conséquence que cet album « dérange », notamment en raison du fait qu'il aborde « deux sujets tabous dans la littérature de jeunesse […] : la mort et la sexualité » et « propose un catalogue assez scandaleux de l'activité des petits garçons ». En conséquence, les responsables de l'Académie auront estimé que les enfants pouvaient le lire à l'école, mais en prenant garde à ce que le livre ne tombe entre les mains de leurs parents[12]. » Les réseaux sociaux s'emparent de l'affaire, qui suscite « l'indignation de certains parents d'élèves[12] », et l'Académie supprime ses commentaires sur l'ouvrage[12]. L'album connaîtra « une version remise au goût du XXIe siècle »[12] avec la publication de Que font les petits garçons aujourd'hui ?[13] en 2014.
La Reine Gisèle est publié en 2006. Pour le site Ricochet, dans son avis de lecture, c'est « un vrai plaisir de retrouver l'univers de Nikolaus Heidelbach qui flirte avec les styles, mélangeant humour, burlesque, rêverie, dérision, poésie, imaginaire et absurde. Car cet auteur d'origine allemande possède cette rare capacité à désarçonner et surprendre son lecteur[14]. »
En 2011, l'album L'Enfant-Phoque est, selon l'avis de lecture de La revue des livres pour enfants, « un petit chef-d’œuvre de délicatesse, de tendresse et d'intense mélancolie[15]. » En 2011 en France, deux albums publiés dans les années 1990 Tout petits déjà et Papa-Maman sont réédités dans le recueil L'Avenir de la famille[16],[17].
Pour l'année 2024, il est sélectionné pour la sixième année d'affilée (depuis 2019) pour le prestigieux prix suédois, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[18].
En 2024, il est également l'illustrateur allemand sélectionné au Prix Hans-Christian-Andersen[19] dans la catégorie Illustration, prix international danois, prix pour lequel il était déjà sélectionné pour les trois prix précédents, en 2018, 2020 et 2022 (prix biennal).
Lokasi Pengunjung: 3.22.68.2