Il est l'arrière-arrière-arrière-grand-père du premier président américain George Washington, et un ascendant de l'actuel souverain britannique Charles III.
Biographie
Jeunesse et débuts
D'une riche famille d'armateurs et négociants rétais, Nicolas Martiau est né vingt ans après la Saint-Barthélemy et sept ans avant l'édit de Nantes ; on ne sait rien de sa jeunesse à part qu'il a appris à lire par l’étude des Évangiles et de la Bible[2].
En même temps qu’il s’imprégnait de la doctrine de Calvin, il apprit à parler l’anglais comme la plupart des membres des familles aisées[3].
Mais il est probable que, du fait du contexte politico-religieux du temps, il dût s'exiler en Angleterre car on y retrouve sa signature sur un registre d'une église huguenote de Threadneedle Street où il est le témoin de baptême de deux Français : Richard Toche et Perette Durant. Le 11 janvier 1619, il fut naturalisé anglais.
Le comte de Huntington[4] le nomma fondé de pouvoir de ses plantations en Virginie avec la mission d'y construire des palissades pour défendre les implantations des colons contre les Indiens.
Son départ vers la Virginie
Le 16 mai 1620 Martiau, âgé de 29 ans, quitte l'Angleterre sur le Francis Bonaventure avec 152 autres passagers, et arrive à Jamestown en août 1620. Installé à Elizabeth City Hampton, il construisit les palissades de défense de Jamestown, ce qui permit à la cité d'être épargnée lors d'un massacre par les Indiens le 22 mars 1622.
Le succès de cette mesure lui valut le titre de « capitaine ingénieur en palissades »[3].
Fort de ce succès, il eut aussi la responsabilité de protéger les autres colonies de Yorktown, Fort Story, Old Point Comfort et Fort Monroe.
Sa vie en Virginie
En 1630 Martiau s'installe comme vigneron et planteur de tabac. Sur sa recommandation, de nombreux huguenots venus de France pour la vigne, l'élevage du ver à soie et le traitement du sel débarquèrent en Virginie .
En octobre 1631 Martiau s'installe à Yorktown et y dresse des fortifications qui lui vaudront le surnom de « Father of Yorktown ». Il fut élu à la Maison des Bourgeois (l’assemblée qui votait les lois de la colonie de Virginie) de la ville et le gouverneur lui alloua 600 ha à l’emplacement même où 150 ans plus tard, le 19 octobre 1781, son arrière-arrière-petit-fils George Washington obtint la capitulation de l’armée anglaise de Lord Cornvallis[5].
Le 28 avril 1635, il se révolta contre le gouverneur, Sir John Harvey, qui avait autorisé le débarquement de colons catholiques : Harvey fit arrêter Martiau dans l'intention de le pendre, mais le colonel George Reade(en), secrétaire de la colonie et qui deviendra le gendre de Martiau, devint gouverneur en remplacement de Harvey qui, destitué, dut rentrer à Londres.
En 1649 Martiau devient membre de la Maison des Bourgeois de James City.
Martiau mourut à Yorktown en 1657 après avoir affranchi ses deux esclaves (Phil et Nicolas) et leur avoir légué un terrain, une maison, une vache et trois barils de grains.
Sa descendance : George Washington et Charles III du Royaume-Uni
en février 1623, Nicolas Martiau épouse Jane Berkeley, jeune veuve de son ami anglais le Lieutenant Edwards Berkeley tué par les Indiens en 1622. Il eut d'elle quatre enfants ; l'aînée s'appelle Elisabeth, elle se marie en 1641 avec le colonel George Reade(en) ; ils ont une fille, Mildred Reade arrière-grand-mère de George Washington ;
Élisabeth II Queen of the United Kingdom (1926-2022)
Nicolas Martiau est donc l'arrière arrière arrière-grand-père du premier Président des États-Unis.
Signalons aussi qu'une autre fille de Mildred Reade, Mary Warner, grand-tante de George Washington, est l'ancêtre d'Elizabeth Bowes-Lyon épouse du roi d'Angleterre George VI et grand-mère du roi Charles III[3].
Commémorations
Aujourd’hui on peut voir à Nuits-Saint-Georges les statues en bronze de Nicolas Martiau et de George Washington dues au sculpteur Désiré Bardot en hommage au Château du Clos de Vougeot, siège de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, ses statues inaugurées par l’ambassadeur des États-Unis en France[7],[8],[9]. Un buste en bronze à son effigie se trouve à La Flotte (Île de Ré).
Bibliographie
Nicolas Martiau (Île-de-Ré, France, 1591, Yorktown, Virginie, 1657), ancêtre français de George Washington (en anglais, Nicolas Martiau (Île-de-Ré, France, 1591, Yorktown, Virginia, 1657), french ancestor of George Washington, de Wailly Philippe, 1999, vol. 72, no3, pp. 69-72, INIST-CNRS, Cote INIST : 815, 35400009778128.0080