En 1981, Muriel Moreno s'installe à Rennes pour y suivre des études d'histoire de l'art. Elle rencontre le musicien Daniel Chenevez, qui tient les claviers dans différents groupes. Ensemble, ils forment un premier groupe, Les Espions, et sortiront un 45-tours, Mata Hari. En 1982, ils forment le groupe L'Ombre jaune, avec Moreno au chant, Chenevez aux claviers, et José Tamarin à la guitare. Le trio se produit dans les salles de la région et joue notamment aux Trans Musicales[1]. Le groupe est rebaptisé Niagara en 1984, en référence au film d'Henry Hathaway avec Marilyn Monroe. L'année suivante, ils prennent part à la branche bretonne de l'opération « Coup de talent dans l'hexagone », organisée par le ministère de la Culture. Niagara, qui fait partie des artistes sélectionnés par le jury rennais, enregistre le 45-tours intitulé Tchiki Boum et signe chez Polydor. Le disque est un succès populaire et entre au Top 50[2],[3],[4].
Le deuxième album, Quel Enfer ! paraît en . Les titres Assez ! et Soleil d'hiver qui en sont tirés figurent au Top 50[6]. Pour promouvoir l'album, distribué dans treize pays[7], Niagara effectue une tournée européenne de cinq mois commanditée par la chaîne musicale MTV Europe. Ils composent à ce moment le générique de l'émission Drevet vend la Mèche, de Patrice Drevet sur FR3[8].
Le troisième album, Religion, sort en 1990 et comporte un son plus axé rock avec notamment le single J'ai vu, classé au Top 50 français. Le groupe repart en tournée en Europe. Ils jouent notamment au Zénith de Paris, et attirent 15 000 personnes dans un stade moscovite[6].
Leur dernier album, La Vérité, paraît en 1992. Enregistré à Bruxelles et New York, il ne rencontre pas le même succès que ses prédécesseurs et le duo se sépare. Muriel Moreno et Daniel Chenevez poursuivent ensuite leur carrière en solo[1],[6].
En 2002, Niagara reçoit un nouveau disque d'or pour Flammes, compilation comprenant 18 titresremastérisés, qui se vend à plus de 100 000 exemplaires en deux mois[2],[9].
José Tamarin meurt à 68 ans le à Brest[10],[11] des suites d'un AVC.
Style musical et thèmes abordés
Niagara est d'abord perçu comme un groupe pop aux paroles insouciantes. Leurs premiers singles, Tchiki Boum et L'Amour à la plage, sont influencés par la musique afro-cubaine qu'ils écoutent à l'époque[3],[12]. Ils adoptent ensuite un style plus rock, inspiré de formations comme Led Zeppelin, et abordent des sujets plus graves sur des titres comme J'ai vu[3],[12].
J'ai vu est censurée pendant la guerre du Golfe en 1991 : elle est interdite de radio, ses textes prenant une signification angoissante durant le conflit. Un autre extrait de Religion : Pendant que les champs brûlent, est également censuré pour les mêmes motifs[13].
Identité
Le duo construit son image grâce à ses clips vidéo, réalisés par Daniel Chenevez[14], qui s'occupe également des arrangements et de la production des disques[7]. Muriel Moreno développe un personnage sexy, qui évoque l'héroïne de bande dessinée Barbarella[3],[15].
(14 clips dont 2 commentés par Daniel Chenevez, 2 Storyboards et Chemin de croix documentaire sur le « Religion Tour 91 » inclus 5 titres live / durée totale 1h20)