Il a été présenté dans un article du Management Science d', dénommé General Systems theory - The skeleton of science. Ce titre a été traduit par J-L Le Moigne en La théorie générale des systèmes, charpente de la science.
En 1985 dans The World as a Total System, Kenneth Boulding imagina un second modèle de la hiérarchie des systèmes à 11 niveaux.
Modèles de Boulding
Niveau
Modèle de 1956
Modèle de 1985
1
Canevas
Système mécanique
2
Horloge
Système cinématique
3
Thermostat
Système à rétroaction positive
4
Cellule
Système créodique
5
Plante
Système reproductif
6
Animal
Système démographique
7
Humain
Système écologique
8
Organisation sociale
Système évolutionnaire
9
Système transcendantal
Système humain
10
Système social
11
Système transcendantal
Canevas (1)
Le canevas ou la charpente sont des exemples de structure statique. À ce niveau, l'anatomie du système est décrite avec précision.
Extension à la théorie physique à des systèmes qui se maintiennent eux-mêmes par un flux de matière (métabolisme) ; stockage de l'information dans la séquence d'ADN
Organismes de bas niveau
Organismes du type végétal : différenciation croissante du système ("division du travail") ; distinction de la reproduction et de l'individu fonctionnel ("trace du germe et soma")
Le premier niveau représente un "système passif", identifiable et différentiable de son
environnement: il se contente d'être et l'on peut, même artificiellement, en définir les
contours.
Système actif (2)
Le deuxième niveau décrit un "système actif", il est présumé faire quelque chose, agit et
réagit en fonction des sollicitations de l'environnement: c'est le processeur boîte noire qui
reçoit, traite et émet uniformément.
Système régulé (3)
Le troisième niveau formalise un "système régulé", et dispose en principe d'une certaine
forme de régularité dans son activité. Cela suppose un mécanisme interne qui assure la
stabilité, quelles que soient les perturbations de l'environnement, mais il ne traite toujours
pas d'informations.
Système informé (4)
Le quatrième niveau définit un "système informé", capable de mémoriser de l'information et de l'utiliser pour modifier son comportement. Il traite l'information, ne l'interprète pas et se contente d'exécuter des commandes programmées.
Système décide (5)
Le cinquième niveau s'intéresse au "système décideur", doté non seulement d'une capacité de traitement mais aussi capable d'interpréter des situations et de décider des actions à conduire. Il y a donc échange entre le système opérant et le système de décision ce qui donne à ce système un caractère déterministe. Le niveau cinq fait émerger la nécessité de modéliser ces systèmes, machines ou êtres vivants, avec deux sous-systèmes de représentation: le sous-système d'opération et le sous-système de décision. On pénètre alors dans la cybernétique.
Système mémorise (6)
Le sixième niveau, le "système mémorisateur", agit et élabore ses décisions en fonction d'informations qu'il stocke au cours de la prise en compte et du traitement d'événements provenant de l'extérieur. Cela implique que l'on dispose dès lors d'un sous-système supplémentaire, le système d'information qui mémorise les actions et les décisions pour que le système global ait un comportement intelligible.
Système coordonné (7)
Le septième niveau postule que le "système coordonne" ses décisions d'actions en fonction des situations qui se présentent dans des activités différentiées. Dans ce cas, les processeurs décisionnels sont branchés directement sur les événements et agissent sur le système d'information pour déclencher des opérations: c'est le propre des systèmes informatisés classiques dont les capacités d'évolution sont limitées aux règles établies au départ.
Système auto-organisé (8)
Le huitième niveau très importante, le "système est intelligent", dispose d'une capacité d'imagination et élabore de ce fait de nouvelles formes d'action, conserve la trace des expériences passées et se fait comprendre. Son comportement est essentiellement heuristique, et caractérise aussi bien les animaux, les entreprises traditionnelles que les systèmes informatisés évolués tels que les systèmes experts, neuroniques ou à logique floue.
Système auto-finalisé (9)
Le neuvième niveau envisage qu'il y a conscience et que par conséquent le "système s'auto finalise": on touche alors à l'humain qui seul peut transformer les finalités ou l'identité.
Jean-Louis Le Moigne (préf. André Bénard.), Les systèmes de décision dans les organisations., Presses universitaires de France, coll. « Systèmes décisions. Section 1 / Systèmes, plans, contrôles », , 224 p. (OCLC1206332). (Page 17 et suivantes, présentation du modèle de Boulding).
Daniel Durand, La systémique, Paris, Presses universitaires de France/Humensis, coll. « Que sais-je ? » (no 1795), , 127 p. (ISBN978-2-13-079841-5, OCLC1013879761).
Yves Tabourier (préf. Jean-Louis Le Moigne), De l'autre côté de Merise : systèmes d'information et modèles d'entreprise, Paris, Ed. d'Organisation, , 241 p. (ISBN978-2-7081-0762-5, OCLC23231834).