Au , Nernier est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle appartient à l'unité urbaine de Messery[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant quatre communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[3],[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[4]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[5],[6].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le Léman, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[7]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (43,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (46,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (40,4 %), zones urbanisées (34,5 %), forêts (20,5 %), zones agricoles hétérogènes (3 %), eaux continentales[Note 4] (1,5 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
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Sur le site de Nernier, existait une cité lacustre préhistorique et une bourgade existait au temps des romains. La vigne et le blé y étaient alors cultivés.
La seigneurie de Nernier
Le château relève des seigneurs de Gex jusqu'à ce que ces derniers le vendent aux Savoie, au cours du XIIIe siècle[11]. Une partie du château revient, en 1302, à la famille noble de Nernier, puis totalement en 1343[11]. En 1428, Girard, coseigneur de Nernier, teste en faveur du duc de Savoie[11]. Ce dernier vend la moitié du fied, en 1432, au seigneur de Neuvecelle, et donne le château et la juridiction l'année suivante à Nicod de Menthon[11]. Lors de la mort du seigneur de Menthon, le château retourne au domaine ducal[11].
Au cours de l'occupation de la partie nord du duché de Savoie par les Bernois, au XVIe siècle, le château et le bourg sont pris. La seigneurie est de nouveau partagée. La famille de Neuvecelle conserve une moitié de la seigneurie, tandis que la partie ducale est donnée à François de Saint-Jeoire, dit d'Antioche[11].
La seigneurie appartient à différentes familles, les Fornier, les Chissé, les Costa de Beauregard, etc.[11]. Le château appartient à la famille de Brotty par mariage de Percevaude de Saint-Jeoire, dite d'Antioche avec Charles de Brotty[11]. En 1895, le château était toujours au sein de cette famille, dont le représentant est le comte Adhémar de Brotty d'Antioche[11].
De 1451-1517, Nernier est le centre d'une châtellenie. Dans le comté de Savoie et la région, le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[12],[13]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie ou mandement, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[14].
- : Claude de Verdun, veuve de Humbert de la Ravorée, seigneur d'Ivoire, châtelain et receveur ;
- : Mermet Cornut et Gabriel Burges ;
-.. .. 1517 : François Vulliet et Guillaume Nicod.
Période contemporaine
Au XVIIIe siècle, le duc de Savoie fait construire le clocher de la commune, et à la fin du XIXe siècle.
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 651 signatures[Note 5], dont 30 pour la paroisse[18]. Le duché est réuni à la France à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[19].
Durant les derniers siècles, le village a vécu d'une importante activité de tannage des peaux, de la pêche et d'une activité de contrebande avec la Suisse.
Ses habitants sont appelés les Néroniennes et les Néroniens[1].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2022, la commune comptait 424 habitants[Note 6], en évolution de +10,99 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Dans la commune, appelée « La perle du Léman », se sont installés de nombreux artistes de 22 nationalités. Près de cinq cents habitants y vivent lors de la belle saison.
Église Saint-Martin. On la trouve mentionnée au XIIIe siècle dans une bulle du pape Innocent IV (1250) dans laquelle la paroisse est placée sous l'autorité de l’abbaye de Filly. On estime cependant qu'elle puisse être plus ancienne. Reconstruction, au bord du lac, en 1840[28] ;
Les maisons à arche ouvertes directement sur le lac.
Le port de plaisance peut accueillir 250 bateaux dont le Calypso, voilier de 1911, appartenant à l'association Amerami et classé monument historique en 1991.
Le sentier romantique relie l'entrée du village, au port et au château. Il rend hommage aux artistes qui ont séjourné dans la commune en étant jalonné de fresques et de poèmes inclus dans la pierre.
Personnalités liées à la commune
Famille de Brotty, famille noble, possédant de nombreux biens dont le château.
Mary Shelley, inspirée par le lac, écrivit quelques pages de son célèbre roman Frankenstein lors d'un séjour à Nernier.
Enrico Vegetti : peintre et graveur (1863 Turin - 1951 Nernier). Mère d'origine savoyarde. Peintre, dessinateur, graveur, son œuvre comporte des paysages de Savoie, des scènes de la vie quotidienne, des dessins et eaux-fortes.
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p. 283-285, « Canton de Douvaine », 333-335, « Nernier ».
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Messery comprend deux villes-centres (Chens-sur-Léman et Messery) et deux communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 18
↑Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe -début XVIe siècle) », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN978-2-85944-438-9), p. 237-257.
↑Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe – XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du moyen âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
↑Brigitte Zisset, « Marie-Pierre Berthier réélue maire de Nernier : L’actuelle maire du village lémanique va attaquer son deuxième mandat a la tête de la mairie. », Le Messager, (lire en ligne)
↑La Rédaction, « Nernier : Christian Breuza, nouveau maire du village », Le Messager, (lire en ligne)