La référence la plus souvent évoquée comme étant l'inspiration de ces mots est le Convivio : « Le point culminant de cet arc [de la vie terrestre] se trouve je crois entre la trentième et la quarantième année et je crois qu'il est parfaitement naturel qu'elle soit dans la trente-cinquième année »[1]. Cette conception se fonde bibliquement sur un psaume[2] : « Les jours de notre vie arrivent à soixante-dix ans et, pour les plus forts, à quatre-vingts. »), et sur Isaïe[3] pour ce qui concerne l'issue de cette échéance : « Ego dixi in dimidio dierum meorum : vadam ad portas inferi »[4].
Dante s'imagine « dans une forêt obscure » (v. 2), dans un moment de confusion intérieure (« la diritta via era smarrita » : « la route droite était perdue », v. 3), exactement dans la phase médiane de sa vie, dans laquelle il a initié la description de sa vision mystique de la Commedia.
Le « nostra » est indice de l'exemplarité de cette expérience.
La « vie » comme « chemin »
L'origine biblique de la définition de la « vita » comme « cammino » a également été soulignée[5] : « Nous cheminions sur la route de la foi » dit saint Paul[6]. Dante reprend cette idée du « chemin de cette vie » dans le Convivio, lorsqu'il indique le danger pour l'âme de perdre la route du bien[7], comme cela lui est en effet arrivé à l'intérieur de cette vision poétique (selon Guido da Pisa un « sonno mistico », un « songe mystique »), imaginée dans la nuit du Vendredi saint de l'année 1300.
↑« lo punto sommo di questo arco [della vita terrena] ne li più io credo [sia] tra il trentesimo e il quarantesimo anno, e io credo che ne li perfettamente naturati esso ne sia nel trentacinquesimo anno » (IV 23, 6-10)
(it) Umberto Bosco et Giovanni Reggio, La Divina Commedia - Inferno, Le Monnier 1988 ;
(it) Andrea Gustarelli et Pietro Beltrami, L'Inferno, Carlo Signorelli éditeur, Milan 1994 ;
(it) Francesco Spera (sous la direction de), La divina foresta. Studi danteschi, D'Auria, Naples 2006 ;
(it) autres commentaires de la Divina Commedia : Anna Maria Chiavacci Leonardi (Zanichelli, Bologne 1999), Emilio Pasquini e Antonio Quaglio (Garzanti, Milan 1982-2004), Natalino Sapegno (La Nuova Italia, Florence 2002).