La principale filiale de la société Naspers est Media24 au travers de laquelle elle détient plus de 80 journaux et 60 magazines en afrikaans et en anglais comme le Daily Sun, City Press, Beeld, Die Burger, Volksblad et Rapport. Naspers contrôle ainsi 60 % des titres de magazines en Afrique du Sud. Sa branche électronique contrôle plusieurs chaines de télévisions câblés (M-net, DSTV et Supersport). Grâce à sa filiale Media 24 Digital, elle gère également plusieurs sites Web dont News24.com, le site d'informations le plus visité d'Afrique du Sud.
En un siècle, la petite société d'édition de journaux est devenue un géant du web et un conglomérat international, présent dans plus de 130 pays sur tous les continents.
Depuis 2016, Naspers est la deuxième entreprise du continent par le chiffre d'affaires, et la plus grande entreprise d'Afrique en matière de capitalisation boursière avec une valeur estimée à 1 trillion de rands (64 milliards de dollars)[1].
Un trillion de rands (en comptage anglo-saxons Échelles courte), correspond à un millier de milliards de rands (en comptage francophone avec Échelles longue).
Historique
Le groupe Naspers est fondé au Cap sous le titre De Nasionale Pers le par Pieter Malan, Fred Dormehl et Willie Hofmeyr, des nationalistes afrikaners dont l'objectif est de défendre et promouvoir la cause du peuple Afrikaner par le biais d'un groupe de presse. Sa première publication est alors le journal nationaliste Die Burger dont la rédaction est confiée à Daniel François Malan.
L'année suivante, il sort son premier magazine, De Huisgenoot puis en 1918, fonde une compagnie d'édition appelée De Burger Boekhandel.
Proche de la branche capitaliste du Parti national, Naspers accompagne la montée du parti au pouvoir, d'abord en 1925 puis encore en 1948. Son conseil d'administration compte alors des personnalités de premier plan du parti comme Hendrik Verwoerd puis plus tard Pieter Botha. Il constitue ainsi l’un des piliers qui mènera les promoteurs de l’apartheid au pouvoir[2].
Si durant la période d'apartheid, le groupe continue d'éditer des revues et journaux favorables au gouvernement nationaliste, il diversifie son activité et publie également des journaux non politiques de langue anglaise. En 1985, il lance en Afrique du Sud sa première chaine de télévision câblée, M-Net, qui se révèle un véritable succès commercial. Le groupe ne prend ses distances avec l’idéologie raciste qu’au début des années 1990[2].
En 1993, M-Net est divisée en deux compagnies, la première axée sur la télévision payante, la seconde, MIH Holdings Limited, sur la téléphonie mobile.
En septembre 1994, Nasionale Pers entre sur le marché des cotations de la bourse de Johannesburg et en 1998, abrège son nom en Naspers alors que ses filiales se développent avec succès dans le domaine de l'internet, en particulier dans les pays émergents, notamment en Asie[1].
Ainsi, durant les années 2000, Naspers développe ses activités en Chine où il acquiert 9,9 % des titres de Beijing Media Corporation (“BMC”). Naspers entre également dans le capital de Tencent (2001) et possède en 2016 34 % des parts du développeur de WeChat[1].
En 2005, Naspers acquiert les droits de Tiscali pour l'Afrique du Sud, continue son développement à l'étranger, notamment en Europe et aux États-Unis et effectue une percée en Russie où elle possède, en 2016, 29 % des parts de Mail.ru, le propriétaire de VKontakte et est actionnaire majoritaire d'Avito, une entreprise de vente en ligne[1].
Si l'essentiel de ses bénéfices provenait il y a quelques années de son activité en Afrique du Sud (72 %), ses activités sur Internet, selon la compagnie elle-même, représentent 68 % de son chiffre d'affaires sur l'année 2015/2016[1].
En , Naspers annonce l'acquisition de la moitié de la participation de Rocket Internet dans Delivery Hero pour 660 millions d'euros, pour faire passer sa participation à 23,6 %[3].
Le groupe rassemble en 2019 ses investissements internationaux dans Prosus N.V., Liste des actifs de Naspers.