Nabya Haidara, née d'un père libanais et d'une mère guinéenne soussou.
Lutte
Très tôt elle devient l'une des combattantes les plus audacieuses du RDA, organisée par Mafory Bangoura[1]. Au début, elles gardaient le quartier de Sandervalia à Conakry où vivait Sékou Touré[2]. EIles ont dirigé des groupes armés dans la région de 1954 à 1958[3].
Haidara avait une réputation particulièrement féroce car elle se battait souvent avec des sabres gravés à son nom[1]. Lors de son arrestation, la police a trouvé trente sabres dans sa maison[4]. Aissatou N'Diaye a affirmé avoir vu Haidara sauter en l'air et saisir l'arme d'un membre du parti rival, qui s'apprêtait à tirer dans la foule, afin de le désarmer[4]. L'homme a été blessé et Haidara a été condamnée à cinq mois de prison[4]. À une occasion, elle a contribué à sa libération de prison[5].
Plus tard dans sa vie, Haidara a fait le hajj, ce qui l'a profondément marquée[6]. Elle a estimé qu'elle devait expier la violence de sa vie antérieure, selon une interview en 1991 avec N'Diaye[4].
Engagement
Au cours de sa vie, Haidara était considérée comme un « homme à qui on avait donné le mauvais sexe[4] ». Il y avait aussi une rumeur au sein de la RDA selon laquelle Haidara s'habillait en homme[7]. De nombreuses femmes de la RDA ont contesté les rôles de genre, et cela a été un élément clé de leur succès[8]. Il est également clair que pendant la période RDA, Haidara était considéré par la plupart des gens comme adoptant une apparence et un caractère traditionnellement masculins[6].
↑Sidiki Kobélé Keita, Le P.D.G., artisan de l'indépendance nationale en Guinée (1947-1958): La prise du pouvoir (1956-1958), I.N.R.D.G., Bibliothèque nationale, (lire en ligne)
↑Steady, Filomina Chioma., Women and leadership in West Africa : mothering the nation and humanizing the state, New York, 1st, (ISBN978-1-137-01039-1, OCLC778698426)
↑ a et bSchmidt, Elizabeth, 1955-, Mobilizing the masses : gender, ethnicity, and class in the nationalist movement in Guinea, 1939-1958, Portsmouth, NH, Heinemann, , 142 p. (ISBN0-325-07031-8, OCLC57283662)
↑Muriel, G. P. (2019). Femmes d'Afrique et émancipation. Entre normes sociales contraignantes et nouveaux possibles, Karthala Editions, p. 90.
↑Mairi MacDonald, The Challenge of Guinean Independence, (lire en ligne)