Naaja Hjelholt Nathanielsen, née à Tasiilaq, est une femme politique groenlandaise membre du parti Inuit Ataqatigiit. Elle est élue au Inatsisartut (le parlement groenlandais) de à et réélue en .
Elle est également directrice du service correctionnel du Groenland entre et puis ministre des ressources naturelles en .
En tant que ministre des Ressources naturelles, elle interdit l’exploitation de l’uranium au Groenland.
Elle est élue à l'Inatsisartut entre et [1]. Elle était alors membre de l'Inuit Ataqatigiit mais devient indépendante en avant son départ de l'Assemblée législative[5] et déclare avoir quitté le parti parce qu'elle n'avait pas été consultée sur les changements de politique[6]. Elle se présente à nouveau aux élections de l'Inatsisartut en 2021, à nouveau avec le parti Inuit Ataqatigiit[6] et est réélue[7].
Ministre
En , elle est nommée ministre des ressources naturelles du pays[3]. Dans le cadre de ses fonctions, elle approuve une expansion de l’exploitation minière – notamment afin d'explorer l’étendue des éléments radioactifs souterrains – mais refuse d’autoriser l’exploitation de l'uranium[3]. Elle propose ainsi une interdiction totale de l’exploitation de l’uranium, ce qui nécessite l’adoption d’un projet de loi de l’Inatsisartut[8], l’interdiction rentrant en vigueur après l'adoption de la loi[9]. Bien qu'elle ait cherché à obtenir des évaluations juridiques sur l'interdiction de l'extraction d'uranium, elle a refusé de les partager lorsqu'on lui a demandé[10]. Elle a également révoqué la licence d'une entreprise chinoise d'exploitation de minerai de fer près de Nuuk, affirmant que l'entreprise n'avait pas respecté les délais liés aux salaires et aux activités[9].
Prises de position
Féminisme
Elle est féministe et affirme qu'il existe de profondes divisions du pouvoir en politique en raison du patriarcat[11]. Elle a soutenu que la violence contre les femmes au Groenland n'est pas uniquement imputable à l'abus d'alcool puisque la violence « touche plus les femmes que les hommes »[12].
Indépendance du Groenland
Bien qu’elle estime qu’il existe des similitudes entre tous les peuples inuits, elle estime que les appels à l'autodétermination des Inuits au Groenland – tout comme l'indépendance du Groenland – est problématique, car il n’est pas possible de généraliser une vision du monde inuite, même à l’intérieur du pays[13]. Elle a déclaré que l'indépendance est le but ultime de son travail, « sous une forme ou une autre », tout en continuant à œuvrer en attendant vers un « accord plus large ou plus vaste avec le Danemark »[14]. En fin de compte, a-t-elle déclaré, « l’autodétermination est une question de liberté face à la violence et à la peur de la violence »[15].
(da) Malik Brøns, « Naaja Nathanielsen om borgermøder: Det bliver samme som sidst, bare med os » [« Naaja Nathanielsen on citizen meetings: It will be the same as last time, just with us »], KNR, (lire en ligne, consulté le )
(en) Jacob Gronholt-Pedersen, « Greenland strips Chinese mining firm of licence to iron ore deposit », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
(en) Rauna Johanna Kuokkanen, Restructuring relations: Indigenous self-determination, governance, and gender, New York, NY, Oxford University Press, (ISBN9780190913281)
(en) Rauna Johanna Kuokkanen, Violence and indigenous communities: Confronting the past and engaging the present, Northwestern University Press, (ISBN9780810142961), « Holding ourselves responsible: Dismantling the binary between violence against women and self-determination in indigenous communities »
(da) Bibi Nathansen, « Naaja Nathanielsen stiller op for IA » [« Naaja Nathanielsen is running with IA »], KNR, (lire en ligne, consulté le )
(da) Thomas Munk Veirum, « Notat om uran-erstatning forbliver hemmeligt » [« Notes on uranium remain secret »], Sermitsiaq.AG, (lire en ligne, consulté le )