Dans la mythologie nordique, Náströnd (« rive des cadavres »[1]) est la partie septentrionale de Helheim, le royaume des morts[2]. Dans certaines versions des textes, ce lieu est au pluriel, Nástrandir (« rives des cadavres »[1]). Il est dit que le serpent Nídhögg y suce le sang des corps des morts, et particulièrement des parjures (le parjure est le pêché capital dans cette religion[2]). La halle de Náströnd aurait des murs faits de serpents et leur venin coulerait à flots de sorte que les condamnés marcheraient dans un fleuve de venin.
Völuspá
Voici les strophes 38 et 39 du poème eddique la Völuspá, qui décrivent Náströnd :
« 38. Sal sá hon standa sólu fjarri Náströndu á, norðr horfa dyrr. Fellu eitrdropar inn um ljóra, sá er undinn salr orma hryggjum.
39. Sá hon þar vaða þunga strauma menn meinsvara ok morðvarga ok þanns annars glepr eyrarúnu. Þar saug Niðhöggr nái framgengna, sleit vargr vera — vituð ér enn, eða hvat[3]? »
« 38. Elle[4] vit se dresser une salle Loin du soleil À Náströnd Portes tournées au nord ; Des gouttes de poison Tombent par les lucarnes, Cette salle est tressée D'échines de serpents.
39. Elle y vit patauger Dans des fleuves épais Des hommes parjures Et des loups criminels[5] Et celui qui d'autrui Séduit la femme ; Là, Nidhöggr, Suçait les cadavres des trépassés. Le loup[6] dépeçait les hommes. En savez-vous davantage ? — ou quoi[2] ? »
Edda en prose
Ce lieu est décrit dans le chapitre 52 de la partie Gylfaginning de l’Edda de Snorri en tant que demeure des morts qui existera encore après la fin du monde prophétique du Ragnarök :
« Sur les rivages des Nastrandir s'élève une halle grande et sinistre, dont les portes sont orientées au nord. Elle est entièrement tressée de dos de serpents, et leurs têtes, qui toutes sont tournées vers l'intérieur, crachent du venin, en sorte que le long de la halle coulent des fleuves de venin, dans lesquels marchent les parjures et les meurtriers[7]. »
Suivent un extrait des deux strophes de la Völuspá citées précédemment.