Le musée se trouve à l'extrémité nord de île, face à Dakar.
Il a été aménagé dans le Fort d'Estrées, une citadelle construite par les Français entre 1852 et 1856 et qui porte le nom du vice-amiral Jean II d'Estrées qui enleva l’île aux Hollandais en 1677. Les embarcations en provenance de la capitale en contournent les remparts avant de pénétrer dans le port.
Le fort lui-même n'a jamais joué un rôle de premier plan, mais lorsque les troupes alliées ont tenté de débarquer sur l'île en 1940, elles ont été accueillies à coups de canons. Par la suite il a été utilisé comme prison civile jusqu'en 1976.
De fait Gorée avait déjà été dotée d'un premier musée (1954-1969), aménagé dans la demeure de la signareVictoria Albis, achetée à l'ancien maire. Il portait alors le nom de Musée historique de l'AOF. En 1960, avec l'indépendance du Sénégal, la référence à l'AOF perdait son sens et le nom fut abrégé en Musée historique. Il fut entièrement transformé en 1970. Mais cette maison bourgeoise s'avère bientôt trop exigüe.
En 1977 l'État attribue le fort à l'IFAN qui entreprend d'importants travaux de restauration dirigés par l'anthropologue belge Guy Thilmans. Douze années seront nécessaires et le nouveau musée est inauguré le , au moment où l'IFAN célèbre son cinquantenaire.
Alors qu'en 1989 le musée recevait 5 713 visiteurs (billets vendus), il en a accueilli 29 824 en 2004 à l'occasion de l'année de la commémoration de l'esclavage[1]. Le public est principalement constitué de touristes de passage à Gorée, mais aussi de nombreux élèves et étudiants accompagnés de leurs enseignants.
Collections
Treize salles encerclent la place d'armes et abritent plus de 500 objets, cartes et documents retraçant l'histoire du Sénégal.
Salle 2 : Le Paléolithique : Exposée est une collection d’outils microlithiques du Tiemassassien. Le Tiemassassien, rattachée au Paléolithique supérieur, qualifie les industries lithiques retrouvées le long du cours d'eau saisonnier Tiemassas, localisé à Nianing. Les principaux outils sont des racloirs, des denticulés et des grattoirs. Les datations radiométriques ont permis de situer la plus ancienne occupation à environ 43.000 ans BP[2].
Salle 3 : Le Néolithique : Exposée est une collection d’outils de l'industrie du Néolithique du marigot de Khant qui se trouve dans le nord du pays, près de Kayar. Les outils se caractérisent par l'emploi de l'os, de l'ivoire et du bois, utilisé a la confection de hameçons, harpons et hâches pour la pêche, la chasse et la récolte de coquillages[3].
Salle 4 : Les amas coquilliers : Exposée est une collection de poterie de l'île-amas de coquillages de Diorom Boumak, située dans l'embouchure du Saloum[4].
Salle 5 : Les sites de la vallée du fleuve Sénégal.
Salle 6 : Les monuments mégalithes : Les cercles mégalithiques de Sénégambie sont des cercles de pierre construits et disposés entre le Ier et les débuts du IIe millénaire. Exposée est la pierre lyre de Keur Alingane. Il s'agit d'un type de pierre sculpté toujours placé sur la ligne frontale d'un cercle mégalithique ou d'un tumulus, à l'Est de celui-ci[5].
Salle 7 : Les royaumes du Sénégal.
Salle 8 : Les résistances africaines : Exposées sont des cartes et des photos de la Colonisation française moderne et de la résistance anticolonial.
↑Laporte, Luc & Delvoye, Adrien & Bocoum, Hamady & Cros, Jean-Paul & Djouad, Sélim & Thiam, Djibi. (2015). Décorations et représentations symboliques sur les mégalithes du Sénégal et de Gambie.
(en) Abdoulaye Camara, « Senegal: Institutional Aims and Objectives. The Musée historique de Gorée » in Museums and History in West Africa. West African Museums Programme, 1999, p. 53-61
Abdoulaye Camara, « Autonomie financière, le cas du Musée historique du Sénégal à Gorée » in Actes des Rencontres, "Quels musées pour l'Afrique ? Patrimoine en devenir". Bénin, Ghana, Togo, 18-, ICOM 1992, p. 37-40
Abdoulaye Camara et J. R. de Benoist, Gorée, Guide de l'île et du Musée historique, Publication du Musée historique, Dakar, , 67 p.
Abdoulaye Camara, « Un musée historique pour une île-musée » in Colloque ICMAH, Thessaloniki, Grèce, 16-, p. 150-155
Abdoulaye Camara, « Gorée : Dynamique d’un musée vers ses communautés » in Musées et politique. Actes du 4e colloque de l’Association Internationale des musées d’histoire. Collection Museo. Musée de la civilisation ; Québec, 1999, p. 127-143
Cyr Descamps et Abdoulaye Camara, « Le Musée historique : cinquante ans de présence à Gorée (1954-2004) », Senegalia. Études sur le patrimoine ouest-africain, Saint-Maur-des-Fossés, Sépia, 2006, p. 150-160
A. Thiam et Guy Thilmans, « Gorée, l'île musée », Muséum, UNESCO, 1980, n° 32-3, p. 123-133
Guy Thilmans, La Grande Batterie de Gorée : recherches archéologiques et historiques, Éditions du Musée historique du Sénégal, 2006, 216 p.