Le film étant perdu, il est difficile d'en connaître le contenu. Tourné en France, il retracerait l'itinéraire du patriarche Abdouramane Kaba dit Mouramani que le titre qualifie de légende. Venu de Diafounou (près de Nioro, Mali), il s'installe à Diankana (en Haute-Guinée) vers 1690, avec des marchands et soldats sarakholés qui adoptent la culture malinké, pour créer le royaume musulman de Baté dans la région de Kankan et Fodékaria[3].
Selon des sources anglo-saxonnes[4], il s'agirait d’un conte sur un chien et son maître[5] adapté de la légende de Sinimory[6] qui porte différents noms en Afrique de l'Ouest, notamment Mouramani en Guinée[5].
Fiche technique
Titre original : Mouramani, légende noire
Titre français : Mouramani
Réalisateur : Mamadou Touré
Scénario : Mamadou Touré
Production : Mamadou Touré
Distribution
Mamadou Touré
Fatou Martin
José Vanoukia
Léo N'diaye
Réception
Paulin Soumanou Vieyra indique que le film est tourné dans un décor africain reconstitué. Il le qualifie de légende africaine, « un très beau documentaire en 16 mm »[7].
Jean de Baroncelli évoque en 1955 dans Le Monde sa présentation lors d'une séance du cinéma d'essai. Il le qualifie d' « ébauche maladroite et naïve » mais lui accorde un certain charme tout en conseillant à Mamadou Touré « d'apprendre sérieusement son métier (sans devenir pour cela prisonnier des lois de l'école) »[8]. Jean Rouch considère quant à lui que ce « petit conte du folklore guinéen est d'un intérêt un peu mince »[9].
Le cinéaste guinéen Thierno Souleymane Diallo réalise en 2021 un documentaire intitulé Au cimetière de la pellicule[10] où il se campe à la recherche de ce film perdu, occasion d'interroger l'Histoire du cinéma en Afrique et le sens d'être cinéaste si son public ne peut voir ses films[11]. Il est présenté en première mondiale à la Berlinale 2023[12] et en première africaine au FESPACO 2023.
↑Jean Rouch, Situation et tendance du cinéma en Afrique, in Catalogue des films ethnographiques sur l’Afrique noire : appendice p. 374-408, Paris, UNESCO, , 408 p. (lire en ligne), p. 386