La mort maternelle est définie comme le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite. Dans le monde, la plupart de ces morts étaient "évitables" si l'accès à la prévention et/ou à des soins adéquats avaient été disponibles.
Histoire
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Statistiques mondiales
Dans certaines régions du monde (Afrique subsaharienne par exemple où on estime qu'il y a 536 décès pour 100 000 naissances vivantes), les statistiques peinent encore à décrire finement et fiablement la réalité, et elles présentent une grande disparité de qualité selon les régions ou pays, en raison notamment de l'incomplétude des registres d'état civil (en 2024, près de 2/3 tiers des enfants [66,1% ; soit 1,7 million d'enfants] n'ont pas d’acte de naissance)[1] et en 2018, 1/3 des femmes accouchaient à domicile ; et les situations de guerre ou post-conflit (ex : Yémen, Somalie, Soudan du Sud, République arabe syrienne, République démocratique du Congo, République centrafricaine, Tchad, Soudan et Afghanistan en 2022), les migrations (y compris dans le pays d'accueil)[2], les déplacements forcés de population, ainsi que l'isolement géographique privent un grand nombre de femmes enceintes d'un accès aux établissements de santé[3].
En 2002, les Nations unies estimaient que la mortalité maternelle globale atteint 529 000 par an, dont moins de 1 % se produisent dans les pays développés. Cependant, la plupart de ces décès étaient évitables d'un point de vue médical, car les traitements pour les éviter sont connus depuis les années 1950.
En 2015, ce chiffre était encore de 295 000 par l'OMS, l'UNICEF, l'UNFPA, la Banque mondiale et l'ONU à 295 000 décès maternels/an[4]
En 2020, environ 287 000 femmes sont mortes en couche ou des suites de leur accouchement (soit décès par jour, survenus pour 95 % d'entre eux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire).
En 20 ans, dans le monde (2000-2020) la mortalité maternelle a chuté d’environ 34 %.
Décès résultant de complications obstétricales, d’interventions, d’omissions, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’événements résultant de l’un quelconque des facteurs ci-dessus »
Décès par cause obstétricale indirecte
Décès résultant d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse ».
Morts maternelles dans la fiction
Littérature
Dans le récit japonais médiéval Le Dit du Genji (XIe siècle), la première épouse de Genji, Aoi no Ue, meurt en accouchant de leur fils Yūgiri.
Dans le conte Blanche-Neige, dans la version des frères Grimm, la mère de Blanche-Neige meurt en lui donnant le jour.
Le roman de Charles DickensOliver Twist, paru de 1837 à 1839, a pour personnage principal un orphelin dont la mère meurt en lui donnant naissance.
Dans le roman Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, paru en 1847, Catherine Earnshaw meurt en donnant naissance à sa fille Catherine Linton.
Cinéma
Dans le film Le Monde d'Apu, réalisé par Satyajit Ray en 1959, l'épouse d'Apu, Aparna, meurt en accouchant de leur enfant.
↑John Bongaarts, « WHO, UNICEF, UNFPA, World Bank Group, and United Nations Population Division Trends in Maternal Mortality: 1990 to 2015 Geneva: World Health Organization, 2015. », Population and Development Review, vol. 42, no 4, , p. 726–726 (ISSN0098-7921, DOI10.1111/padr.12033, lire en ligne, consulté le )
M. Saucedo, C. Deneux-Tharaux et M.-H. Bouvier-Colle, « Épidémiologie de la mortalité maternelle en France, 2007–2009 », Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, vol. 42, no 7, , p. 613–627 (ISSN0368-2315, DOI10.1016/j.jgyn.2013.06.011, lire en ligne, consulté le )
C. Deneux-tharaux et M. Saucedo, « Épidémiologie de la mortalité maternelle en France, 2010–2012 », Gynécologie Obstétrique Fertilité ; Sénologie, vol. 45, no 12, , S8–S21 (ISSN2468-7189, DOI10.1016/j.gofs.2017.10.025, lire en ligne, consulté le )
F. Hatton, M.H. Bouvier-Colle, B. Blondel et F. Pequignot, « Évolution de la mortalité infantile en France: fréquence et causes de 1950 à 1997 », Archives de Pédiatrie, vol. 7, no 5, , p. 489–500 (ISSN0929-693X, DOI10.1016/s0929-693x(00)89004-1, lire en ligne, consulté le )
Hector Gutierrez et Jacques Houdaille, « La mortalité maternelle en France au XVIIIe siècle », Population (French Edition), vol. 38, no 6, , p. 975 (ISSN0032-4663, DOI10.2307/1532520, lire en ligne, consulté le )