Plusieurs théories existent quant à l'origine du nom du mont Iwaki (岩木山, Iwaki-san?, lit. « montagne de pierres et d'arbres[2] ») dont des documents historiques attestent l'usage depuis au moins l'époque d'Edo (1603 - 1868). Toutes reposent sur le fait que bien avant l'arrivée des Japonais, l'île de Hokkaidō et le nord de l'île de Honshū étaient habités par une population aborigène : les Aïnous[3]. Selon l'une d'entre elles, le mont Iwaki était alors désigné par un mot de la langue aïnou, « Kamai Iwaki (カムイ イワキ?) », signifiant « la demeure de Dieu », « Iwaki (イワキ?) » étant aussi le nom de la divinité révérée. Elle s'accorde avec la vénération ancestrale de l'espace montagnard local par le peuple japonais. Selon une deuxième version, le terme « Iwaki » est la transcription approximative en japonais du mot aïnou « iwāke » qui signifie « lieu des rochers ». Une troisième affirme que le nom de la montagne correspond au mot aïnou « Iwaki (イワキ?) » que l'on peut traduire par « château de pierres ». De plus, en aïnou, « Iwa (イワ?) veut dire « montagne rocheuse » et désigne un site où sont pratiqués des rituels en l'honneur des ancêtres[4],[5].
Le mont Iwaki est un stratovolcan majoritairement constitué d'andésite. Son cratère sommital, d’environ 2 km de diamètre, est presque entièrement rempli par un dôme de lave dont le sommet constitue le point le plus élevé de l'édifice volcanique[10]. Il est entouré par trois cônes volcaniques : les monts Akakura[n 1] (1 457 m[1]) et Ganki[n 2] (1 456 m[1]), au nord-est, et le mont Chōkai[n 3] (1 502 m[1]), au sud-ouest[1]. Les pentes de la montagne sont marquées çà et là par des cratères d'explosion, tels que le cratère Tori no Umi[n 4] (1 288 m[1]), et des dômes de lave[11], comme le pic Saihōjimori[n 5] (1 288 m[1]).
Au printemps et en été, de début mai à la mi-août, des colonies d'une sous-espèce de primevèreendémique du mont Iwaki, michinoku kozakura[n 6] ou « petit cerisier de Mutsu » (Primula cuneifolia Ledeb. var. heterodonta Makino), sont en pleine floraison aux environs de la limite des neiges persistantes[12],[13],[14].
Vue aérienne du mont Iwaki (1970).
Carte en relief du mont Iwaki.
Fleurs épanouies de michinoku kozakura.
Histoire
Histoire éruptive
Le mont Iwaki s'est formé sur une roche-mère constituée d'une couche de sédiments marins de 4 km de profondeur et datant du Miocène (23 - 5,3 Ma) et du Pliocène (5,33 - 2,58 Ma)[15]. L'activité volcanique dans l'extrême nord-ouest de l'île de Honshū débute il y a environ 700 000 ans. Des mouvements tectoniques du sous-sol font jaillir de la lithosphère des coulées de magma qui s'empilent à la surface du sol. Il s'ensuit une succession de constructions et de destructions d'édifices volcaniques entraînant l'accumulation de brèches volcaniques[16],[10]. De 200 000 ans à 10 000 BP, des coulées de lave forment la structure de base du volcan, et, à son pied, émergent des volcans parasites[17],[10]. Vers 50 000 BP, le pic Saihōjimori émerge, suivi du mont Chōkai et du cône volcanique qui sélève dans le cratère sommital[17]. Au-delà des 10 000 BP, l'activité volcanique se concentre au sommet du volcan, et se manifeste par des éruptions magmatiques dont une série, vers 2 000 BP, est à l'origine de la formation du cratère d'explosion Tori no Umi[17],[18].
À l'ère commune, seules des éruptions du type phréato-magmatique sont enregistrées[11],[10]. Des lahars, dont la formation est probablement déclenchée par la fonte des neiges, se déversent le long des pentes de la montagne[19],[11]. En outre, la partie nord-est du mont Iwaki repose sur une zone fréquemment ébranlée par des séries de secousses sismiques[11].
L'Agence météorologique du Japon, se conformant à des normes internationales depuis 2003, considère qu'un volcan est actif s'il est entré en éruption au cours de l'Holocène, soit depuis les 10 000 dernières années environ, ou s'il manifeste une activité géothermique importante. Par conséquent, elle classe le mont Iwaki dans sa liste des volcans actifs du Japon[20].
Histoire humaine
Durant la période historique, plusieurs éruptions du mont Iwaki ont été observées, notamment en 1600, de fin 1782 jusqu'au milieu de 1783, en 1863, et 1978[18]. De à , du sable volcanique et des éjectas, produits par le volcan et projetés au loin, détruisent les champs cultivés des alentours. La famine qui résulte de la catastrophe naturelle emporte 80 000 habitants du domaine féodal de Tsugaru, soit près d'un tiers de la population locale[2],[18].
Activités
Randonnée
Le mont Iwaki étant une montagne isolée dans la plaine de Tsugaru, sa cime est accessible par n'importe quel versant[9],[21]. La voie la plus facile est celle de la face sud-ouest. Une route à péage et deux voies, ouverte au trafic routier depuis : la « Tsugaru Iwaki skyline[n 7] », forme pas moins de 69 virages en lacet sur le versant du volcan, et aboutit, au pied du mont Chōkai, à un parking (altitude 1 252 m) qui offre une vue panoramique sur la mer du Japon et la péninsule de Tsugaru[22],[23]. De là, une remontée mécanique facilite l'accès au sommet du mont Chōkai. Un chemin de crête mène jusqu'au faîte du volcan Iwaki, via le cratère Tori no Umi.
Vue aérienne de la « Tsugaru Iwaki skyline ».
Vue du mont Iwaki du pied du mont Chōkai.
Sommet du mont Iwaki.
Protection environnementale
Le mont Iwaki et ses immédiats environs sont protégés depuis dans le parc quasi national de Tsugaru qui s'étend sur 259,66 km2[24].
↑(en) Benjamin van Wyk de Vries et Ray Matela, « Styles of volcano-induced deformation: numerical models of substratum flexure, spreading and extrusion », Journal of Volcanology and Geothermal Research, Tokyo, Elsevier, vol. 81, , p. 14 (ISSN0377-0273, DOI10.1016/S0377-0273(97)00076-0).
↑(ja) Japan Society of Erosion Control Engineering, « 青森県・岩木山の噴火実績 » [« Conséquences des éruptions du mont Iwaki »] [PDF], sur www.jsece.or.jp, Préfecture d'Aomori, (consulté le ), p. 62.
↑(ja) 姫野直行, « 青森)岩木山、26日から噴火警戒レベル運用開始 » [« Mise en place du dispositif « alerte éruption » au mont Iwaki (Aomori) »], sur www.asahi.com, (consulté le ).