Cette commune toute proche de Genève se trouve répartie en trois villages entre le Salève et le petit Salève (village de Monnetier), sur les flancs sud-est du Salève (village d'Esserts-Salève) et sur le mont Gosse (village de Mornex). Le village de Mornex se prolonge jusqu'en bas du mont Gosse, au bord de l'Arve et à la jonction de son affluent, le Viaison.
Au , Monnetier-Mornex est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[4].
Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française)[Note 2], une agglomération internationale regroupant 34 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[5],[6]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[6]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (67,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (61,5 %), zones agricoles hétérogènes (18,3 %), zones urbanisées (14,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,8 %), prairies (2,3 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Pour le village de Monnetier, la première forme apparue dans la documentation est ecclesia de Moneste, en 1153[10]. On trouve ensuite les formes Monestier (1250), Cura de Munitier (vers 1344), puis Monnety (1696)[10].
Le village de Mornex est mentionné pour la première fois au cours du XIIe siècle avec les formes Mornaco, en 1137, et Maorna, en 1153[11]. On trouve, en 1398, Mornay[11].
Le toponyme provient d'un nom de domaine d'origine gallo-romaine Modernacum, ayant dérivé avec le suffixe -acum, du cognomenModernus signifiant « moderne »[11].
Le -ex de Mornex se prononce Morné en français[Note 1]. Le x final signifie l'accentuation sur la dernière syllabe [Note 1].
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Histoire
Préhistoire et époque gallo-romaine
Le site de Monnetier-Mornex a été peuplé par les Allobroges vers 300 av. J.-C., dont on retrouve les traces sur le site archéologique nommé « Camp des Allobroges » sur le Petit Salève.
Époque contemporaine
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 5], dont 195 pour la commune[15],[16]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[17].
Le 14 décembre 1973, par arrêté préfectoral, le village d'Esserts-Salève est rattaché administrativement à la commune de Monnetier-Mornex[18].
Docteur en biologie et entrepreneur, ancien 1er adjoint
Les données manquantes sont à compléter.
Population et société
Ses habitants sont appelés les Monnerantes et les Monnerants[24].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].
En 2022, la commune comptait 2 333 habitants[Note 6], en évolution de +0,95 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Chapelle dédiée à saint Georges, sur le village de Mornex, datant du XIIe siècle. L'église n'obtient jamais le statut de paroisse est resta une filiale de Monnetier.
Situé à flanc de falaise, il domine la plaine du Genevois. Initialement édifié comme forteresse au début du XVIe siècle par François-Prosper de Genève-Lullin, qualifié de « un chasteau aussi appelé son hermitage ». Le , il est pris, incendié et démoli par la troupe genevoise du capitaine Guinet. Laissé en ruines pendant trois siècles, il est utilisé par les villageois de Monnetier comme réserve de pierre à construire. À partir de 1855, à l'emplacement des ruines et du donjon, est construit un manoir utilisé comme hôtel-pension, demeurant dans la même famille jusque dans les années 1990. Racheté, il a été récemment luxueusement rénové[33],[34].
Le sentier du Pas de l'Échelle
C'est un sentier historique, d'une longueur de 15 km, existant depuis au moins le XIVe siècle (cité en 1320), nommé alors "scalam de Munetier". Il monte au Salève (la montagne aux Genevois) depuis 430 mètres à Étrembières jusqu'à 1 244 mètres en passant par Monnetier-Mornex à 750 mètres. Dans ses parties les plus raides, les marches sont directement taillées dans la roche. C'est par ce sentier que les paysans du Salève allaient vendre leurs produits sur les marchés de Genève. De nombreux écrivains et scientifiques l'ont emprunté. Alphonse Lamartine y est passé vers 1820 et le cite dans ses souvenirs[35].
Personnalités liées à la commune
Le pharmacien Henri-Albert Gosse (1753-1816), fondateur de la Société de Physique et d’Histoire Naturelle de Genève (SPHN) en 1790 et collaborateur de Johann Jacob Schweppe avec qui il a inventé le premier système artificiel à gazéifier l'eau, avant que ce dernier ne fonde la « Cadbury and Schweppes Ltd », société qui produit encore aujourd’hui la célèbre boisson pétillante, et qui a permis la naissance de tous les sodas et autres soft drinks, vivait à Mornex et a donné son nom au Mont Gosse.
John-Étienne Chaponnière, sculpteur genevois actif à Paris, a séjourné à Mornex du mois de mai au mois de juillet 1833 pour recouvrer sa santé. De nouveau à Mornex en avril 1834, il achève deux statuettes : Giotto et sa chèvre et Jeune pêcheur napolitain. Sa maladie s'aggravant, il revient, une nouvelle fois Mornex, en mai 1835 et, y meurt le 19 juin 1835[37].
En 1854, le professeur et philosophe genevois Ernest Naville (1816-1909) fait construire la ferme et résidence de Grange Gaby, où il recevra des visiteurs prestigieux.
Le compositeur allemand Richard Wagner a séjourné en 1856 à Mornex où il aurait composé une partie de son célèbre opéra La Walkyrie.
L'écrivain anglais John Ruskin a séjourné en 1863 en tant que curiste à Mornex.
Le peintre impressionniste Jean-Baptiste Camille Corot a séjourné à Mornex où il a peint un tableau « Vue de Mornex ».
Le jeune chanteur décalé Toufo est originaire de ce petit village.
Le groupe Fluxious de Jazz/Metal est basé Mornex.
Héraldique
Blason
Tranché d'or à un soleil au naturel, et de sinople à trois sapins au naturel rangés en bande, celui du milieu plus grand que les autres ; à la rivière d'azur ondée d'argent posée en bande et brochant sur la partition, chargée de trois cristaux de neige du même ; au franc-canton de Savoie[38].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
Tranché d'or à un soleil au naturel, et de sinople à trois sapins d'argent rangés en bande, celui du milieu plus grand que les autres ; une rivière d'argent ondée d'azur posée en bande et brochant sur la partition, chargée de trois cristaux de neige du même ; au franc-canton de Savoie. (Variante)[38].
Au XVIIe siècle, les armes du mandement de Mornex se blasonnaient ainsi : croix de saint André d’or en champ d’azur ou d'azur au sautoir d'or[39].
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN2-7171-0159-4), p. 329-334 « Monnetier-Mornex », 321 « Esserts-Salève ».
↑ ab et cLe -ex final ne se prononce pas, mais indique que l'accentuation du mot va sur la première syllabe[1],[2],[3].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) comprend une ville-centre et 33 communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ a et bHenry Suter, « Monestier, Monnetier », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
↑ ab et cHenry Suter, « Monestier, Monnetier », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 16
↑Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
↑Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p. 163.
↑Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 73-75.
↑[PDF] « Réfection de l’église de Monnetier », Sallèves. Bulletin municipal de la commune de Monnetier-Mornex-Esserts, no 43, , p. 10 (lire en ligne).
↑Luba Rhodes, La vie et l'œuvre de John-Étienne Chaponnière (1801-1835). Annexes, [Genève] : Université de Genève, Faculté des Lettres, [2005], p. 4-5.
↑J.-F. Gonthier, « Funérailles de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours (1659) », Revue savoisienne, vol. XI, no série II, , p. 249 (lire en ligne).