La mondialisation financière désigne la constitution d'un marché régional intégrant des financements extérieurs. C'est une tendance qui s'est développée durant la seconde moitié du XXe siècle et plus encore à partir du début des années 1970 dans le cadre du phénomène dit de mondialisation[1].
Le volet financier de la mondialisation comporte au moins trois dimensions :
géographique (mobilité des capitaux d'un pays à un autre) ;
décloisonnement, c’est-à-dire éclatement des compartiments qui existaient que ce soit du point de vue géographique, fonctionnel ou temporel.
Aujourd'hui une sphère financière mondialisée existe au cœur de l'économie mondiale.
Conséquences
Développement des marchés
La mondialisation financière a favorisé le financement de certaines entreprises et celui des balances des paiements. En supprimant les obstacles à la circulation des capitaux, elle a donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers.
Les investisseurs financiers de portefeuille à but dit spéculatif ont supplanté les investissements directs à but industriel et commercial dans les mouvements internationaux de capitaux.
Certains voient une relation entre la mondialisation et l'instabilité financière (risque systémique). Certaines des innovations financières ont pour objectif de protéger les agents économiques contre l'instabilité des taux d'intérêt et des taux de change. En effet, après la fin du système de Bretton Woods en 1973, on est passé d'un système de change fixe, qui produisait ses propres distorsions, à celui de change flottant entrainant comme dit précédemment une instabilité des taux d'intérêt et des taux de change.
Mais ces nouveaux instruments financiers pourraient être eux-mêmes facteurs d'instabilité. Les marchés à terme atteignent une ampleur et une complexité telles qu'ils apparaissent incontrôlables et opaques en passant en dehors de marchés organisés (bourses). Des excès dans leur utilisation ont joué un rôle dans certaines faillites récentes et crises financières.
Ce constat s'applique surtout aux produits dérivés (contrats à terme, options, swaps) où, pour se couvrir des risques de fluctuation, les grandes entreprises, les compagnies d'assurance, les caisses de retraite, etc. échangent des contrats sur les taux d'intérêt et les devises. Ils constituent un instrument efficace de gestion des risques de change et des taux d'intérêt. Ces contrats dérivés facilitent toutefois la spéculation financière en raison de leurs effets de levier qui décuplent le potentiel de prise de risque. Les contrats à terme d'instruments financiers permettent de prendre des positions en n'immobilisant qu'une faible partie des liquidités sous forme de dépôts de garantie (3 % sur le MATIF). Il en est de même pour les options pour lesquelles la prime payée est faible par rapport au montant de l'actif sous-jacent.
Tout en étant à la base des outils de couverture de risques, ils sont aussi les instruments favoris des spéculateurs, qui peuvent les utiliser plus facilement dans les marchés de gré à gré. Ces marchés sont en effet beaucoup moins transparents que les marchés organisés. Un facteur qui joue en sens inverse est l'essor du capital non coté, qui fait que le sort des entreprises devient moins lié aux fluctuations boursières et permet une gestion à plus long terme.
Manque de transparence
Certains magistrats ont lancé des appels pour dénoncer "l'existence de comptes non publiés de clients occultes", dans les chambres de compensation internationales telles que Clearstream, ce qu'ils ont appelé les « boîtes noires » de la mondialisation financière[2].
D'où l'enchérissement du ratio McDonough issu du comité de Bâle II qui définit dans l'un de ses piliers l'exigence de la transparence de l'information des banques à l'agent qui désire savoir (communication financière...).
Bibliographie
La Mondialisation au-delà des mythes, sous la direction de Serge Cordelier, La Découverte poche, 1997/2000
Histoire de la globalisation financière, Cécile Bastidon, Jacques Brasseul, Philippe Gilles, Armand Colin, 2010
La mondialisation des marchés financiers: déréglementation et crises financières: La mondialisation, Girón, A., & Correa, E. (1999). Revue internationale des sciences sociales, (160).
Notes et références
↑Girón A & Correa E (1999) La mondialisation des marchés financiers: déréglementation et crises financières: La mondialisation. Revue internationale des sciences sociales, (160), (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=2014796 Fiche Inist-CNRS])
↑« Les "boîtes noires" de la mondialisation financière », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )