La monarchie aux Îles Cook n'est donc pas une institution distinctement cookienne. Les Îles Cook sont un État autonome mais en libre association avec la Nouvelle-Zélande, et la monarchie néo-zélandaise est unitaire dans toutes les juridictions du royaume de Nouvelle-Zélande.
L'article 2 de la Constitution du énonce que « Sa Majesté la Reine du chef de Nouvelle-Zélande est le chef d'État des Îles Cook »[2]. L'expression « du chef de Nouvelle-Zélande » fait directement référence au concept constitutionnel du royaume de Nouvelle-Zélande tel que décrit par les lettres patentes de 1983 établissant la fonction de gouverneur général de Nouvelle-Zélande, approuvées par les Îles Cook après consultation de la Nouvelle-Zélande[3]. Dans l'article 1 de ces lettres patentes, le royaume de Nouvelle-Zélande est défini comme comprenant la Nouvelle-Zélande, l'État autonome des Îles Cook, l'État autonome de Niue, les Tokelau et la dépendance de Ross en Antarctique[3],[4].
Aussi, la reine Élisabeth II, en sa qualité de chef d'État de l'ensemble du royaume de Nouvelle-Zélande, est également chef d'État de la partie du royaume désignée dans les lettres patentes comme « l'État autonome des Îles Cook »[3]. Le titre officiel de la reine est : « Élisabeth Deux, par la grâce de Dieu, reine de Nouvelle-Zélande et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi » (la Nouvelle-Zélande devant s'entendre comme étant le royaume de Nouvelle-Zélande)[5].
La déclaration conjointe du centenaire de la Nouvelle-Zélande et des Îles Cook stipule que « Sa Majesté la reine, en tant que chef d'État des Îles Cook, est conseillée exclusivement par ses ministres des Îles Cook pour les questions relatives aux Îles Cook […] Pour toutes les questions touchant le royaume de Nouvelle-Zélande, dont les Îles Cook et la Nouvelle-Zélande font partie, les signataires se consulteront étroitement »[6].
Les pouvoirs constitutionnels du monarque aux Îles Cook sont presque entièrement délégués au représentant du roi (précédemment appelé « représentant de la reine », appellation figurant dans les textes officiels portant création de cette fonction).
Dans le royaume de Nouvelle-Zélande, les lettres patentes établissant la fonction de gouverneur général de Nouvelle-Zélande prévoient que ce dernier est « le représentant de la reine dans le royaume de Nouvelle-Zélande »[3]. Cependant, les dispositions relatives à l'État autonome des Îles Cook au sein du royaume de Nouvelle-Zélande permettent au souverain d'être représenté en tant que chef d'État dans les Îles Cook par un représentant direct[2]. À l'origine, le représentant de la reine était un haut-commissaire, nommé par le gouverneur général de Nouvelle-Zélande sur recommandation du ministre néo-zélandais chargé des questions relatives aux Îles Cook après consultation du Premier ministre des Îles Cook. Mais en 1981, la Constitution est modifiée de manière que les mots « représentant de la reine » soient substitués au terme de « haut-commissaire » et que les mots « Premier ministre » remplacent le terme « Premier »[9]. En outre, l'amendement constitutionnel prévoit que le représentant du monarque soit nommé directement par lui, et non plus par le gouverneur général de Nouvelle-Zélande[2].
L'article 5 de la Constitution précise ainsi que le représentant du monarque doit agir sur les conseils des ministres des Îles Cook : « Le représentant de la reine […] agit sur l'avis du Cabinet, du Premier ministre ou du ministre compétent, selon le cas »[2]. Tous les pouvoirs et responsabilités du monarque dans les Îles Cook sont dévolus à ce représentant, ce qui ne laisse au gouverneur général de Nouvelle-Zélande aucun rôle substantiel en ce qui concerne le territoire[10].
Le portrait d'Élisabeth II continue de figurer sur l'avers de toutes les pièces de monnaie en dollar des Îles Cook. Les Îles Cook utilisent aussi le dollar néo-zélandais, dont tous les billets de banque comportent le portrait de la reine en filigrane[12]. Cependant, seul le billet de 20 dollars porte son effigie comme élément principal[13],[N 2]. En outre, plusieurs membres de la famille royale ont été représentés sur des timbres émis par les Îles Cook[14].
Durant son règne, la reine Élisabeth II a effectué une seule visite aux Îles Cook, les et [15].