Les momies animales ont leur origine dans l'Égypte antique. Il s'agissait d'un élément primordial de la culture égyptienne, notamment pour des raisons religieuses. Les animaux étaient momifiés pour quatre raisons principales : permettre aux animaux aimés d'aller dans la vie d'après, emmener de la nourriture dans la vie d'après, servir d'offrandes à un dieu particulier, et parce que certains étaient perçus comme des dieux spécifiques que les Égyptiens vénéraient.
Momies de mammifère
Momies de chat
Bastet, la déesse représentée par un chat, était l'une de ces déités[1]. En 1888, un fermier égyptien creusant dans le sable près d'Istabl Antar découvrit une sépulture de masse comprenant des momies de félins qui avaient été momifiés en grand nombre et placés dans un fossé[réf. nécessaire].
Ce dieu guerrier était essentiellement vénéré dans l'antique ville de Léontopolis (Tell el Muqdam). Selon les auteurs classiques, un spécimen vivant résidait dans le temple[3]. Toutefois, aucune momie de lion n'a été découverte dans cette localité.
Les rares momies de lion découverte en Égypte ont été trouvées à Saqqarah, à proximité du Boubasteion. Les restes momifiés d'un lion âgé ont été exhumés en 2004 dans la tombe de Maïa[4],[5], nourrice du roi Toutânkhamon. En outre, les équipes de fouilles du site ont découvert une momie de lionceau en 2019[6],[7].
Momies de reptile
Momies de crocodile
Les crocodiles du Nil étaient associés au dieu saurien Sobek, mais également à la déesse Neith.
Les momies de varan du Nil sont extrêmement rares. Les rares spécimens momifiés découverts Egypte ont été exhumés à Licht en 1908, au nord de la pyramide d'Amenemhat Ier[8]. Ils ont été trouvés dans des silos à grains, simplement momifiés et placés dans des jarres en céramiques, au milieu de lézards[8]. Le seul autre exemplaire connu de varan momifié est conservée au musée Granet (Inv. 840.1.34)[9],[10],[11]. Il s'agit de la seule momie de cette espèce conservée en occident[9]. Malheureusement, ce spécimen est de provenance inconnue[9],[10]. En tout cas, l'animal a subi un processus de momification différent de celles découvertes à Licht[9],[10], beaucoup plus élaboré.
↑Fr. Dunand, R. Lichtenberg et A. Charron, Des animaux et des hommes. Une symbiose égyptienne, , p. 164
↑M. Mouguin, « Le culte du lion en égypte d’après Elien », Anthropozoologica, vol. 46.2, , p. 41-50 (lire en ligne)
↑C. Callou, R. Lichtenberg, Ph. Hennet, A. Samzan et A. Zivie, « Le lion du Bubasteion à Saqqara (Égypte). Une momie remarquable parmi des momies de chats », Anthropozoologica, no 46.2, , p. 63-84 (lire en ligne)
↑ a et bA. C. M., « The Egyptian Expedition: III. The Pyramid of Amenemhat », The Metropolitan Museum of Art Bulletin, vol. 3, no 10, , p. 185. (lire en ligne)
↑ abc et dA. Charron, « Les momies animales du Musée Granet », Egypte, Afrique & Orient (EAO), no 98, , p. 53-56. (lire en ligne)
↑ ab et cA. Charron, « 97. Momie de varan du Nil », dans A. Charron (éd.), La mort n’est pas une fin : pratiques funéraires en Égypte d’Alexandre à Cléopâtre (catalogue d'exposition), , p. 212.
↑J. Passalacqua, Catalogue raisonné et historique des antiquités découvertes en Égypte par M. Jp-Passalacqua, (lire en ligne), p. 21
↑E. de Cadalvène et J. de Breuvery, Égypte et la Nubie, (lire en ligne), p. 267.
↑Fr. Dunand, R. Lichtenberg et A. Charron, Des animaux et des hommes. Une symbiose égyptienne, , p. 142.
Sources
Bibliographie générale
Christian Jackowski, « Common and Unexpected Findings in Mummies from Ancient Egypt and South America revealed by CT », CMIV Seminar. Center for Medical Image Science and Visualization, Linköping (Suède), .
Fr. Dunand, R. Lichtenberg et A. Charron, Des animaux et des hommes. Une symbiose égyptienne, .
D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, coll. « Ägypten und Altes Testament (ÄAT) » (no 16), .
Bibliographie sur les momies de lézard et de varan du Nil
A. C. M., « The Egyptian Expedition: III. The Pyramid of Amenemhat », dans The Metropolitan Museum of Art Bulletin (MMAB), t. 3 : 10, (lire en ligne), p. 185.
Bibliographie sur les momies de crocodiles
M. Nicolotti et L. Robert, « Les crocodiles momifiés du muséum de Lyon », dans Publications du musée des Confluences, t. 32, (lire en ligne), p. 4-62.