Mohammed Daoud Odeh (en arabe : محمد داود عودة), né en 1937 à Silwan et mort à Damas le , plus connu sous le nom de Abou Daoud (أبو داود), a été le leader du commando terroriste de l'Organisation palestinienne Septembre noir responsable du massacre de onze athlètes israéliens lors des Jeux olympiques d'été de 1972.
À Riyad, en 1962, toujours instituteur, il rencontre Ahmed Al-Qudwa qui l'intègre au Fatah. Expulsé d'Arabie saoudite, il part s'installer au Koweït qu'il quitte plus tard pour aller habiter à Amman en Jordanie. Il est une figure importante du Fatah durant les divers conflits opposant l'OLP à l'armée hachémite.
Ayant été arrêté à Paris le alors qu'il se rendait à l'enterrement d'un proche (Mahmoud Saleh, responsable d'une librairie à Paris et assassiné), il était l'objet de deux demandes d'extradition formulées par Israël et l'Allemagne pour sa responsabilité dans le massacre de Munich[2],[3].
La France rejette son extradition et l'expulse vers Alger où il est libéré, les tribunaux se basant sur, d'une part, le fait que les demandeurs allemands n'aient pas communiqué un document important et, d'autre part, le fait que, avant 1975, les juridictions répressives françaises n'avaient aucune juridiction sur des crimes commis à l'étranger par des étrangers contre des citoyens français et que, par non-rétroactivité, il ne pouvait donc pas avoir d'infraction punissable[4].
L'affaire Abou Daoud est durement ressentie par Israël et en Allemagne comme une atteinte à la lutte antiterroriste[5],[6].
Cependant, en Allemagne, des documents diplomatiques montrent qu'on y était peu enclins à organiser un procès, par crainte de nouveaux attentats terroristes palestiniens ; la presse allemande manifestait de la colère, mais des diplomates ressentaient du soulagement[7].
Sous le coup d'un mandat d'arrêt israélien et interdit de séjour en Jordanie, il vit en exil à Damas où il meurt, des suites d'une insuffisance rénale, le .
En 1999, il écrit ses mémoires dans Palestine : de Jérusalem à Munich, et les publie sous le nom de Abou Daoud, en français avec la collaboration de Gilles du Jonchay[8]. Dans ce livre, il revient en détail sur l'opération de Munich, en révélant qu'elle avait été financée par Mahmoud Abbas, et aussi sur ses suites, notamment l'opération israélienne visant à arrêter ou tuer les responsables.
Il y évoque le mois de , lorsque la France avait refusé son extradition à l'Allemagne et à Israël.
↑« " Une action inamicale envers le monde arabe " déclare le doyen du corps diplomatique arabe à Paris », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« De l'assassinat de M. Saleh à l'interpellation du leader palestinien », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑D. V., « Cour d'appel de Paris, arrêts du 11 janvier 1977 », Annuaire Français de Droit International, vol. 22, no 1, , p. 936–946 (DOI10.3406/afdi.1976.2021, lire en ligne, consulté le )
↑« LA LIBÉRATION DE M. ABOU DAOUD suscite une vive réprobation en Israël et dans la presse occidentale », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Nouvelles protestations aux États-Unis », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Akten zur Auswartigen Politik der BRD, 1977-1, éd. Oldenbourg Verlag München, 2008, p. 25-28 (lire en ligne) [SVP préciser le passage où cela est dit] .