Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique est le département ministériel du gouvernement béninois chargé de l'administration territoriale et de la sécurité intérieure.
L'actuel ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique est Alassane Seidou, en fonction depuis le .
Historique
Considéré comme un ministère-clé et sensible, dû fait du périmètre d'action qu'il confère allant de la gestion de l'administration territoriale à la sécurité nationale, dans l'histoire du pays, les chefs du gouvernement se sont souvent octroyés le portefeuille de l'Intérieur, à l'instar de Christophe Soglo, de Justin Ahomadegbé, de Tahirou Congacou, d'Émile Derlin Zinsou ou bien encore d'Hubert Maga.
Dès les débuts de la jeune république du Dahomey, le ministère de l'Intérieur est chargé de la Sûreté nationale[1][n 1], nom alors donné à la Police républicaine[2].
Changements successifs de dénomination
Depuis l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, l’actuel MISP connait des mutations dans tous les domaines. En effet, ces mutations se remarquent aussi bien dans l’organisation, le fonctionnement que dans les appellations. Ces changements étaient fonction des idéaux politiques et réformes soutenus par les acteurs de l’animation de la vie politique et administrative du Bénin. Le ministère de l’intérieur est donc crée par le décret n°304/PC du 20/11 /1960 qui en fixe le fonctionnement et l’organisation qui devient dans la même année le Ministère des Affaires Intérieures et de la Sécurité (MAIS). Au regard des nouvelles missions qui viennent d’être ajoutées à celles dont il était chargé, il suivi et dirigé par les Présidents de la République qui sont les chefs de l’État et chefs du gouvernement jusqu’en 1970. Sous le régime révolutionnaire, le département ministériel n’a pas connu une grande modification car ses missions et attributions n’ont pas changé. Mais sa dénomination change et est devenue Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité (MIS) par le décret n° 72-273/PCM du 26 octobre 1972. Le ministère conserve ses grandes fonctions jusqu’en 1990 où le Bénin est entré dans une nouvelle ère politique avec de nouvelles missions et de nouvelles fonctions pour le ministère. C’est le fruit de la démocratie chèrement acquise qui conditionne la création par le décret n°90-45 du 02 Mars 1990 du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration Territoriale (MISPAT).
Depuis 1990, le ministère évolue sous différents noms tels que Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Administration Territoriale (MISAT) ;
Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation (MISD); Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et des Collectivités Locales (MISPCL). Le gouvernement du président thomas Boni Yayi, un réaménagement de tous les ministères. d'où la naissance après la scission du MISPCL en deux ministères de missions différentes. Cette scission a donné par décret n°07-465 du 16-10-2007 le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) devenu le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et des cultes (MISPC) puis le Ministère de la
Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l’Administration et de l’Aménagement du Territoire (MDGLAAT). Cette scission a permis à chaque ministère de s’occuper véritablement de ses domaines d’intervention définis par les textes réglementaires. Le MISP garde sa mission première qui est la garantie de la sécurité et de l’ordre public en faisant respecter la libre circulation des personnes et des biens en république du Bénin
Missions et attributions
Selon le décret no 2020-389 du [3], le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique est responsable, sur l'ensemble du territoire national, de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation de la politique de l’État en matière :
de sécurité intérieure ;
de lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme ;
de protection civile ;
d'état civil ;
de préservation des libertés publiques et de participation des citoyens ;
de la production de la sécurité des biens et des personnes ;
de gestion intégrée des espaces frontaliers.
Organisation
Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique est constitué d'une administration centrale, située à Cotonou, et d'une administration territoriale, avec des directions départementales des affaires intérieures et de la sécurité publique implantées dans le pays.
D'après le décret no 2020-389, la structure du ministère est fixée comme suit :
Cabinet du ministre
Le ministre est assisté, dans les différentes missions qui lui incombent, de conseillers techniques dont il fixe les attributions[4].
Entités rattachées au ministre
Plusieurs structures sont également directement rattachées au ministre[5] :
la direction générale de la Police républicaine ;
le secrétariat permanent de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme ;
le secrétariat permanent de la Commission interministérielle de lutte contre l'abus des stupéfiants et des substances psychotropes ;
le centre de documentation de sécurité publique ;
le détachement de sécurité du ministère.
Directions techniques et départementales
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a autorité sur les directions techniques suivantes, qui sont coordonnées par le secrétaire général du ministère[6] :
la direction générale de la sécurité publique ;
la direction des affaires intérieures et des cultes ;
la direction de l'état civil ;
la direction de la coordination de l'information et de la documentation ;
la direction de la coopération technique de sécurité ;
la direction des partis politiques et des affaires électorales .
Direction général de la sécurité publique
La direction générale de la sécurité publique coordonne les activités de sécurité publique des structures décentralisées relevant du ministère, en accompagnant, par exemple, les communes dans l'élaboration et le suivi de leurs plans et stratégies en matière de sécurité ou assurant une formation en matière de « renseignements généraux » auprès des conseils de quartiers, d'arrondissements, de communes, de villages et de villes[7].
Direction des affaires intérieures et des cultes
La direction des affaires intérieures et des cultes a pour mission la gestion des affaires à caractère national touchant à la vie des populations, aux cultes et aux régimes de police particuliers à savoir les établissements hôteliers, les salles de jeu, la presse, les débits de boisson et établissements assimilés[8].
Direction de l'état civil
La direction de l'état civil est notamment chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de l'état civil, de suivre la modernisation et la sécurisation du système d'état civil et de participer au contrôle administratif des services d'état civil sur le territoire national[9].
Direction de la coordination de l'information et de la documentation
Cette direction a pour mission de centraliser et d'analyser les renseignements d'ordre politique, social et économique utiles à l'information et aux actions du gouvernement, de coordonner et de centraliser les renseignements relatifs à la criminalité[10].
Direction de la coopération technique de sécurité
La direction de la coopération technique de sécurité assure, en collaboration avec le ministère chargé des Affaires étrangères, les relations de coopération technique en matière de sécurité avec les autres pays, les partenaires techniques étrangers et les ambassades accréditées au Bénin[11].
Direction des partis politiques et des affaires électorales
La direction des partis politiques et des affaires électorales étudie toute constitution ou modification de partis politiques, suit leur implantation géographique, leur participation aux différentes élections ainsi que leur bonne conformité à la charte de partis politiques. Elle contrôle également la mise en place des mesures de sécurité lors des périodes électorales[12].
Directions départementales
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique dispose de directions départementales des affaires intérieures et de la sécurité publique sur l'ensemble du Bénin, qui permettent la décentralisation des pouvoirs[13].
Organismes sous tutelle
Les organismes sous tutelle du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique sont[14] :
↑Journal officiel de la république du Dahomey, décret n° 103/PR/SSG du 1er décembre 1965 portant formation du gouvernement, République du Dahomey, , p. 1-6.
PRPB, Formation patriotique, idéologique et prémilitaire généralisée, Bénin, Office national d'édition de presse et d'imprimerie, , 232 p.
(en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN978-0810871717)
Nicaise Médé, Bénin : constitutions et documents politiques, Dakar, L'Harmattan Sénégal, , 360 p. (ISBN978-2-343-20171-9)