Dans le nom hongroisRadnótiMiklós, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français MiklósRadnóti, où le prénom précède le nom.
Sa mère et son frère jumeau meurent à sa naissance, expérience traumatique qu'il retrace dans son récit autobiographique de 1939, Ikrek Hava. Napló a gyerekkorról (Le mois des Gémeaux. Journal de l'enfance). Il perd son père à l’âge de douze ans.
Issu d’une famille d’intellectuels, il entre à la faculté de lettres de Szeged et obtient un diplôme de hongrois et de français. Mais ses origines juives et ses idées progressistes lui interdisent un poste. Lancé sur le chemin de l’exploration des villages, il entretient des liens avec le parti communiste illégal sans jamais y appartenir.
En 1930, il publie son premier recueil Pogány köszöntő (Salut du païen). Son second recueil Újmódi pásztorok éneke (Chanson des nouveaux bergers), de genre lyrique et bucolique[1], lui vaut un procès en 1931 pour obscénité et atteinte à la religion à la suite duquel il est condamné à huit jours de prison, assortis ensuite de sursis en appel[2].
Sa poésie se tourne vers le mouvement ouvrier et la sociologie rurale. Il se rapproche du groupe littéraire des « urbains », et publie des poèmes dans la revue dirigée par Attila József, Szép Szó. C'est un antifasciste convaincu. Il est notamment loué pour son recueil de 1936, Járkálj csak, halálraítélt! (Marche, condamné à mort !) pour lequel il gagne le prix Baumgarten. Son poème Füttyel oszlik a béke (La paix se disperse à coups de sifflet) retrace l’ombre du plumet de la police hongroise. Conscrit au Service du Travail des Juifs, il est fusillé par les SS lors de leur retraite, le 4[3] ou le [4], ses derniers poèmes en poche[5]. On les exhumera avec son cadavre en 1946, et ils seront publiés cette même année sous le titre Tajtékos ég (Ciel nuageux).
Miklós Radnóti s'est tourné dès ses années d'université vers le catholicisme[6], où il a étudié sous la direction du poète catholique Sándor Sík. Sa conversion tardive, en 1943, est motivée par une longue quête du Christ.
↑Zenit - Le monde vu de Rome, 14 septembre 2021, "Juifs de Hongrie : Miklós Radnóti, « un grand poète de ce pays », dit le Pape" [2]
↑Lien pour le poème "Marche forcée", juillet 1944, traduit par Jean-Luc Moreau [3]
Bibliographie
Miklós Radnóti, Marche forcée, traduit du hongrois et présenté par Jean-Luc Moreau. Paris, Éditions Pierre Jean Oswald, 1975. Réédité en 2000 chez Phébus. Contient 58 poèmes et Le Mois des Gémeaux