Après avoir été nommé colonel en 1861, il prend part comme attaché militaire à la guerre allemande de 1866, est nommé major-général en 1868 et chef de l'état-major à Kiev et ensuite commandant de la 14e Division.
Ses œuvres militaires majeures furent principalement traduites en français, et ses écrits occasionnels, qui s'étendent sur presque un demi-siècle, furent publiés surtout dans le Voienni Sbornik et le Razvedschik ; ses articles plus tardifs dans cette dernière publication furent, comme les ordres généraux qu'il adressa à ses propres troupes, étudiés attentivement dans toute l'armée russe. Sa critique de Guerre et Paix de Léon Tolstoï attira une attention encore plus large.
Dragomirov était, en tactique formelle, à la tête de l'école orthodoxe. Son conservatisme n'était pas, cependant, le fruit de l'habitude et de l'entraînement précoce, mais celui du raisonnement délibéré et d'un choix. Son modèle était, comme il l'admit pendant la guerre de 1866, l'infanterie britannique pendant la guerre d'indépendance espagnole, mais il chercha à atteindre l'idéal, non par les méthodes de répression qui révoltaient les tacticiens avancés, mais au moyen d'une efficacité rigoureuse du soldat individuel et dans les plus petites unités. Il inculqua l'offensive à tout prix, et la combinaison du feu écrasant à courte portée et de la charge à la baïonnette. Il poussa les idées de Souvorov au maximum, et beaucoup pensaient qu'il les poussait à un extrême théorique inatteignable en pratique.
Ses critiques, cependant, ne se rendaient pas toujours compte que Dragomirov dépendait, pour l'efficacité dont son unité avait besoin, de la capacité de son chef, et qu'une partie essentielle de la disciple du sacrifice de soi qu'il exigeait de ses officiers était le pouvoir d'assumer sa responsabilité. Les détails de son brillant accomplissement de Zimnitsa suffisent à donner une idée claire de la personnalité de Dragomirov et de la façon dont ses méthodes d'entraînement conduisaient au succès.