De Palma obtient une maîtrise en biologie de l'Université de Turin en 1999 après avoir soutenu une thèse sur les effets cytostatiques des interférons de type I sur les cellules cancéreuses. Il reçoit ensuite un doctorat en 2004 dans le laboratoire de Luigi Naldini, où il étudie l'effet des cellules dérivées de la moelle osseuse sur l'angiogenèse tumorale. En tant que chercheur post-doctoral au San Raffaele Telethon Institute for Gene Therapy de Milan, il analyse le rôle des macrophages dans la tumorigenèse, ainsi que et leur utilisation potentielle comme cible pour la thérapie génique dans le traitement du cancer[2].
De Palma est nommé chef de groupe à l'Institut scientifique de San Raffaele en 2008. En 2012, il est nommé professeur assistant à l' EPFL, où il est promu professeur associé en 2018[3].
Recherche
De Palma dirige le groupe sur l'angiogenèse et le microenvironnement tumoral à l'EPFL. Ses recherches portent sur l'influence du microenvironnement tumoral sur la progression du cancer[4]. De Palma et ses collègues utilisent des modèles génétiques de cancer ainsi que des cellules génétiquement modifiées pour élucider les interactions complexes qui se produisent entre les cellules tumorales, les vaisseaux sanguins, les cellules immunitaires et les exosomes dans le microenvironnement tumoral .
De Palma est connu pour avoir découvert une sous-population de monocytesTie2-positifs dotés de capacités angiogéniques et qui favorisent la progression tumorale[5]. Il montre que l'inhibition d'un ligand du récepteur Tie2, l'angiopoïétine 2, empêche l'angiogenèse, induisant une diminution de la masse tumorale et inhibant le processus métastastatique[6]. Il identifie également l'expression de l'angiopoïétine 2 comme un mécanisme de résistance adaptatif aux traitements anti-angiogéniques par les inhibiteurs du récepteur VEGF dans un modèle murin de cancer du pancréas[7].
Le laboratoire de Michele De Palma explore de nouvelles stratégies thérapeutiques dans l'espoir de surmonter les résistances aux immunothérapies anticancéreuses. De Palma et ses collègues ont notamment montré que la double inhibition de Tie2 et de VEGF-A pouvait favoriser l'immunité anti-tumorale et augmenter l'efficacité des traitements par les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires[8],[9]. Ils ont également identifié les microARN comme des cibles potentielles pour reprogrammer les macrophages associés aux tumeurs et ainsi promouvoir leurs fonctions immunitaires anti-tumorales[10],[11].
De Palma et ses collègues explorent également le rôle des vésicules extracellulaires dans la progression du cancer et la résistance aux traitements anticancéreux. En 2019, ils montrent que certaines chimiothérapies peuvent stimuler la libération d'exosomes aux propriétés pro-métastatiques sécrétés par les cellules tumorales[12],[13],[14]. Le laboratoire de Michele De Palma a également développé une nouvelle génération de vaccin contre le cancer basé sur des cellules dendritiques dotées d'un récepteur chimérique nommé EVIR, capable d'internaliser les exosomes sécrétés par les cellules tumorales ainsi que leurs antigènes tumoraux, permettant ainsi de stimuler l'immunité anti-cancéreuse[15].
Passionné d'entomologie, De Palma a également publié de nombreuses études sur la taxonomie des scarabaeidae, décrivant notamment plusieurs nouvelles espèces[16],[17].
Distinctions
En 2013, De Palma reçoit le prix scientifique Leenaards pour ses recherches sur les thérapies anti-angiogéniques et les immunothérapies anticancéreuses[18]. Il reçoit également le prix Robert Wenner en 2017, décerné par la Ligue suisse contre le cancer[19],[20].
↑(en) « Tie2 identifies a hematopoietic lineage of proangiogenic monocytes required for tumor vessel formation and a mesenchymal population of pericyte progenitors », Cancer Cell, vol. 8, no 3, , p. 211–226 (ISSN1535-6108, DOI10.1016/j.ccr.2005.08.002, lire en ligne)
↑(en) « Targeting the ANG2/TIE2 Axis Inhibits Tumor Growth and Metastasis by Impairing Angiogenesis and Disabling Rebounds of Proangiogenic Myeloid Cells », Cancer Cell, vol. 19, no 4, , p. 512–526 (ISSN1535-6108, DOI10.1016/j.ccr.2011.02.005, lire en ligne)
↑(en) Baer, Squadrito, Laoui et Thompson, « Suppression of microRNA activity amplifies IFN-γ-induced macrophage activation and promotes anti-tumour immunity », Nature Cell Biology, vol. 18, no 7, , p. 790–802 (ISSN1476-4679, DOI10.1038/ncb3371, lire en ligne)
↑(en) Keklikoglou, Cianciaruso, Güç et Squadrito, « Chemotherapy elicits pro-metastatic extracellular vesicles in breast cancer models », Nature Cell Biology, vol. 21, no 2, , p. 190–202 (ISSN1476-4679, DOI10.1038/s41556-018-0256-3, lire en ligne)
↑(en) Mario Leonardo Squadrito, Chiara Cianciaruso, Sarah K. Hansen et Michele De Palma, « EVIR: chimeric receptors that enhance dendritic cell cross-dressing with tumor antigens », Nature Methods, vol. 15, no 3, , p. 183–186 (ISSN1548-7105, DOI10.1038/nmeth.4579, lire en ligne, consulté le )
↑(en) De Palma, Michele, Takano, Hitoshi, Léonard, Philippe et Bouyer, Thierry, « Barcoding analysis and taxonomic revision of Goliathus Lamarck, 1802 (Scarabaeidae, Cetoniinae) », Entomologia Africana, , p. 11-32 (lire en ligne)