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Directeur d'études à l'EHESS, il y a dirigé de 1993 à 2009 le Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS) fondé par Alain Touraine en 1981.
Depuis 2009, il est administrateur de la fondation Maison des sciences de l'homme (FMSH)[8]. Après la publication d'un rapport sévère de la Cour des comptes évoquant « une institution en crise, à la gouvernance défaillante et divisée »[9], Michel Wieviorka annonce sa démission en « en raison des désaccords existants » avec le ministère de la Recherche et le Campus Condorcet, qui regroupe désormais la recherche en sciences humaines et sociales[10]. A la suite d’une tribune de Michel Wieviorka, parue dans Libération dans laquelle il explique les raisons de sa démission de la FMSH, paraît une seconde tribune dans Libération signée par Jean-François Balaudé, président de l’établissement public Campus Condorcet, Christophe Prochasson, président de l’EHESS, Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, Antoine Petit, président-directeur général du CNRS et Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d’université. Ils estiment que « la fondation Maison des sciences de l'homme (FMSH) est une institution en difficulté depuis des années, en raison d'une gestion régulièrement jugée opaque et hasardeuse ainsi que de graves dysfonctionnements et tensions au niveau RH ». Ils déplorent que « Michel Wieviorka passe sous silence sa responsabilité dans la crise que traverse la FMSH alors qu’il en assure la direction depuis plus de dix ans. »[11]
Ancien membre du Conseil scientifique de la Défense, il est, par ailleurs, président à Bruxelles d'un panel du Conseil européen de la recherche (CER ou European Research Council, ERC-7ePCRD).
Il appartient depuis 2019 au conseil scientifique de la DILCRAH[12].
Travaux
Sa sociologie introduit une perspective qui tient compte de la globalisation, de la construction individuelle, et de la subjectivité des acteurs. La sociologie de l'action qu'il construit depuis ses premiers travaux sur les mouvements de consommateurs dans les années 1970 l'a conduit à étudier aussi bien des mouvements sociaux que des phénomènes comme le racisme, la violence, ou l'antisémitisme.
Sa reconnaissance internationale doit beaucoup à ses travaux sur le terrorisme (prix spécial du jury européen d'Amalfi 1989 pour son livre Sociétés et terrorisme[13]) et autres conduites de haine et de violence ainsi que sur la globalisation et le multiculturalisme. Plusieurs de ses ouvrages sont traduits en anglais, en allemand, en espagnol, en portugais et en japonais.
Ses recherches sont volontiers comparatives à l'échelle internationale et il a mené des travaux dans plusieurs pays notamment en Pologne, en Espagne, aux États-Unis, en Amérique latine, en Russie.
Prises de position
À la demande de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, il a rédigé un rapport sur la diversité en France qui a été publié en 2008 chez Robert Laffont, éditeur chez lequel il anime la collection « Le monde comme il va ».
Le , lors d'une interview au journal Libération au sujet de l'identité nationale, il déclare : « L’existence d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale est une catastrophe intellectuelle et politique pour l’image générale de la France[14] ». Il est proche du Parti socialiste[15].
En 2012, il signe une tribune intitulée « Pour une nouvelle république » appelant à voter pour le candidat François Hollande[16]. En il participe à un collectif de personnalités favorable à une primaire des socialistes et des écologistes[17].
D'après l'entourage de Yannick Jadot, il apporte son soutien à ce dernier lors de la primaire de l'écologie de 2016, entre les deux tours[18].
Il signe la préface du livre Antisémite de Pascal Boniface (Max Milo, éditions) paru en [19]. Dans celle-ci, il dénonce les attaques en antisémitisme dont serait victime Pascal Boniface.
En 2020, il fait partie des premières personnalités à répondre à l'appel de Laurent Joffrin ayant l'intention de lancer un mouvement pour la « refondation d’une gauche réaliste, réformiste »[21].
Lors des manifestations contre les mesures vaccinales de 2021, il pointe la visibilité décontractée de l'antisémitisme qui y resurgit comme un archaïsme, dans une absence de réaction alentour, et invite à le combattre sans complaisance[22].
Publications récentes
Le racisme. Une introduction, Éditions La Découverte & Syros, Paris, 1998.
(coll.) Serge Moscovici : un regard sur les mondes communs. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2019.
Pour une démocratie de combat, Robert Laffont, 2020.
Les sciences humaines et sociales françaises à l'échelle de l'Europe et du monde. Michel Wierviorka et Jacques Moret. Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, 2017.
Les Juifs, les musulmans et la République. Michel Wierviorka et Farhad Khosrokhavar. Robert Laffont, 2017.
Racisme, antisémitisme, antiracisme : apologie pour la recherche. Rapport à Madame Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. La Boite à Pandore, Paris, 2021, (ISBN978-2875575098)[23].
↑René Girard, Violences d'aujourd'hui, violence de toujours: textes des conférences et des débats : XXXVIIes Rencontres internationales de Genève, L'AGE D'HOMME, (ISBN978-2-8251-1451-3, lire en ligne)
↑Alexandra Schwartzbrod, « Gilets jaunes : «Les racines de la contestation se trouvent dans l’exercice du pouvoir par le Président» », Libération, (lire en ligne).