Michel Patrick Boisvert

Michel Patrick Boisvert
Illustration.
Fonctions
Premier ministre d'Haïti
(intérim)
[N 1]
(1 mois et 10 jours)
Président Gouvernement Ariel Henry (intérim)
Conseil présidentiel de transition
Gouvernement Henry
Prédécesseur Ariel Henry
Successeur Garry Conille (transition)
Ministre de l'Économie et des Finances

(4 ans, 3 mois et 8 jours)
Président Jovenel Moïse
Gouvernement Joseph Jouthe (intérim)
Gouvernement Ariel Henry (intérim)
Conseil présidentiel de transition
Premier ministre Joseph Jouthe
Claude Joseph (intérim)
Ariel Henry
Lui-même (intérim)
Gouvernement Jouthe
Henry
Prédécesseur Joseph Jouthe (intérim)
Ronald Décembre
Successeur Ketleen Florestal
Ministre de la Planification et de la Coopération externe
(intérim)

(3 mois et 6 jours)
Président Jovenel Moïse
Gouvernement Joseph Jouthe (intérim)
Premier ministre Claude Joseph (intérim)
Gouvernement Jouthe
Prédécesseur Joseph Jouthe
Successeur Simon Dieuseul Desras
Biographie
Lieu de naissance Petit-Goâve (Haïti)
Nationalité Haïtienne
Diplômé de Université de Port-au-Prince
Université d'État d'Haïti
Université d'Auvergne
Profession Fonctionnaire

Michel Patrick Boisvert
Ministres de l'Économie et des Finances
Premiers ministres d'Haïti

Michel Patrick Boisvert est un fonctionnaire et homme d'État haïtien, qui a occupé le poste de ministre de l'Économie et des Finances depuis 2020, dans les cabinets de Joseph Jouthe, Claude Joseph et Ariel Henry.

Boisvert était auparavant directeur général du ministère de l'Économie et des Finances de 2018 à 2020. Au milieu de l'escalade de la guerre des gangs en Haïti entre février et mars 2024, il exerce les fonctions de Premier ministre par intérim, supervisant les opérations du gouvernement de Henry pendant l'absence du Premier ministre du pays, puis après sa démission le 11 mars.

Biographie

Boisvert est né à Petit-Goâve. Il est titulaire d'un diplôme de comptabilité de l'université de Port-au-Prince, d'un diplôme d'économie de l'université d'État d'Haïti et d'une maîtrise en gestion des politiques économiques de l'université d'Auvergne[1]. Il est employé à la Banque de la république d'Haïti de 1991 à 1995 puis est recruté fonctionnaire régional du ministère de l'Économie et des Finances, basé à Petit-Goâve, de 1995 à 2010. De 2010 à 2018, Boisvert sert au sein du ministère en tant que directeur de l'inspection des impôts[1].

En 2018, Boisvert est nommé directeur général du ministère de l'Économie et des Finances[1].

Le 5 mars 2020, il rejoint le cabinet du Premier ministre Joseph Jouthe en tant que ministre de l'Économie et des Finances et continue d'exercer ces fonctions sous la direction du successeur de Jouthe, Claude Joseph. Boisvert conserve son poste au sein du gouvernement intérimaire formé sous la direction du Premier ministre Ariel Henry à la suite de l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.

Le 25 février 2024, Boisvert assure la direction par intérim du gouvernement Henry[2] tandis que le Premier ministre se rend au Kenya pour négocier le déploiement des forces de police kenyanes en Haïti dans un contexte de crise intérieure exacerbée par l'escalade de la violence des gangs[3]. Pendant l'absence d'Henry, une importante offensive des gangs vise son gouvernement, incitant Boisvert à déclarer l'état d'urgence le 3 mars[4]. Le 7 mars, alors que la crise se poursuit et qu'Henry ne peut pas rentrer en Haïti, Boisvert prolonge l'état d'urgence d'un mois[5].

Alors qu'il a exclu dans un premier temps de quitter le pouvoir, alors que l'opposant Moïse Jean-Charles propose la mise en place d'un Conseil présidentiel après l'appui d'autres partis[6],[7], Ariel Henry démissionne le [8]. La décision a été prise lors d'une réunion de la Communauté caribéenne au cours de laquelle les signataires de l'accord de Montana, En avant, le Collectif des signataires de la déclaration du , ont soumis des propositions en vue d'organiser une transition. Les États-Unis ont proposé le remplacement d'Ariel Henry par un Conseil présidentiel[9].

Il est remplacé par un Conseil présidentiel de sept à neuf membres (dont certains seront des observateurs), avec une gouvernance multicéphale avec un nouveau chef de gouvernement supervisé par le Conseil[10]. Les membres seront choisis par des partis politiques, Montana et le secteur privé[11].

Ariel Henry continue de présider les réunions du conseil des ministres à distance[12].

Un accord politique est signé le 7 avril pour permettre l'entrée en fonction du Conseil présidentiel et prévoit une transition de 22 mois jusqu'au 7 février 2026[13]. Il est publié au journal officiel Le Moniteur le 12 avril[14].

Le décret, qui prend initialement acte de la non-expédition des affaires courantes par Ariel Henry, est modifié par le Conseil des ministres sur ce point et sur les conditions d'éligibilité des membres[15],[16]. Par ailleurs, le décret ne cite pas les noms du Conseil présidentiel de transition, alors que le ministère de la Communication appelle les membres désignés à envoyer les pièces demandées en vue de leur entrée en fonction s'ils répondent aux conditions d'éligibilité. Devant la possibilité pour le Conseil des ministres de modifier la composition du Conseil présidentiel de transition, celui-ci l'appelle le 14 avril à publier l'accord politique, le décret initial ainsi que les noms de ses membres[17],[18].

Le 15 avril, l'arrêté portant nomination des membres du Conseil présidentiel de transition et daté du 12 avril est rendu public par le directeur des Presses nationales[19]. Cependant, le gouvernement, tout en confirmant son authenticité, affirme que sa publication n'a pas été autorisée[20]. Un nouvel arrêté rectificatif est publié le 16 avril[21],[22].

Le 24 avril, Ariel Henry démissionne. Michel Patrick Boisvert assure l'intérim. Le 25 avril, le Conseil présidentiel de transition est officiellement installé et ses membres prêtent tous serment au Palais national[23]. Le 30 avril, Edgard Leblanc Fils est élu président du Conseil présidentiel et Fritz Bélizaire est désigné Premier ministre de transition[24],[25] mais sa nomination est annulée le 1er mai suivant.

Notes et références

Notes

  1. Le mandat d'Ariel Henry expire le 7 février 2024. En visite d'État au Kenya le 25 février, celui-ci nomme Michel Patrick Boisvert pour assurer l'intérim. Empêché de rentrer au pays du fait de la guerre des gangs, sous la pression populaire et internationale, il annonce sa démission depuis Porto Rico le 11 mars. Ne revenant pas au pays dans l'intervalle, il dirige les réunions gouvernementales à distance jusqu'à son départ effectif du pouvoir le 24 avril, date à laquelle Boisvert est nommé Premier ministre intérimaire de plein exercice.

Notes et références

  1. a b et c « Profile of the Minister », Ministry of Economy and Finance, Government of Haiti
  2. Samuel JosephSecrétaire de rédaction chez Le P’tit journal HaïtiCommunicateur et Juriste, « Haïti : En absence d’Ariel HENRY, le Ministre Michel Patrick BOISVERT assure l’intérimat à la tête de la Primature », sur Le P'tit Journal Haiti, (consulté le )
  3. (en) « Haiti - FLASH : The PM will go to Nairobi to sign the agreement for the Support Mission to the PNH », Haiti Libre,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « Haiti declares state of emergency after armed gangs storm two of the country’s largest prisons », CNBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Armed gangs attack seaport facility; Haiti extends state of emergency, curfew for a month », Miami Herald,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Haïti : Ariel Henry écarté, les élections semblent toujours difficiles à organiser dans le pays », sur Martinique la 1ère (consulté le ).
  7. « Le Conseil présidentiel de Moïse Jean-Charles dans l'attente . Le Nouvelliste », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  8. « Haïti : le premier ministre, Ariel Henry, a accepté de démissionner après une semaine d’état d’urgence dans l’île », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. RFI, « Haïti: la Communauté des Caraïbes se réunit en urgence sur la crise sécuritaire qui secoue le pays », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  10. (en) « Du roi Henry au conseil présidentiel de transition . Le Nouvelliste », sur lenouvelliste.com (consulté le )
  11. « Haïti : espoir d'un apaisement après la démission du Premier ministre », sur Outre-mer la 1ère (consulté le ).
  12. « Haïti-Crise : A un mois de la démission d’Ariel Henry, seul le chaos avance », sur www.alterpresse.org (consulté le ).
  13. France 24, « Haïti : accord politique pour former un conseil de transition de 22 mois », sur France 24, France 24, (consulté le ).
  14. « Crise en Haïti : le conseil présidentiel de transition a été officiellement créé », sur France Info, (consulté le ).
  15. « Le gouvernement continue de liquider les affaires courantes un mois après la démission d'Ariel Henry . Le Nouvelliste », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  16. « Le Dr Ariel Henry serait finalement toujours capable de gérer les affaires courantes », sur La loi de ma bouche, WordPresscom, (consulté le ).
  17. « Haïti : Les parties prenantes rejettent le décret du gouvernement Henry portant création du Conseil Présidentiel de Transition », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  18. « Haïti », sur La Presse, LaPresseFB, (consulté le ).
  19. « Confusion autour de l'arrêté nommant les membres du Conseil présidentiel de transition, le directeur des Presses nationales explique . Le Nouvelliste », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  20. « Nomination du Conseil présidentiel de transition, le gouvernement se mêle les pinceaux...  », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  21. « Nomination des membres du Conseil présidentiel de transition et marche à suivre pour leur installation  », sur lenouvelliste.com (consulté le ).
  22. « Haïti-Le gouvernement nomme les membres du conseil de transition », sur Boursorama, (consulté le ).
  23. « En Haïti, le Conseil présidentiel de transition a prêté serment, le Premier ministre Ariel Henry a officiellement démissionné », sur Guadeloupe la 1ère, (consulté le )
  24. RFI, « Haïti: le Conseil de transition choisit Edgard Leblanc Fils comme président », sur RFI, RFI, (consulté le ).
  25. (en) Dánica Coto, « Haiti’s transitional council names a new prime minister in the hopes of quelling stifling violence » [archive du ],