Michel Bommelaer est un médecin et résistant français, né le dans le 6e arrondissement de Paris où il est mort le [1].
Biographie
Famille et études
Michel Bommelaer est le fils d’Arthur Bommelaer (polytechnicien-ingénieur du génie maritime qui commence sa carrière comme officier dans la marine nationale puis, après la guerre de 1914-1918, intègre la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) dont il devient secrétaire général puis président directeur général). Michel Bommelaer est issu d'une célèbre famille de marins dunkerquois. Un de ses ancêtres est Mathieu Bommelaer, corsaire sous Louis XIII. Michel Bommelaer suit des études secondaires au collège Stanislas à Paris. Après le baccalauréat, il commence des études de Médecine à Paris. Appelé sous les drapeaux le , il est orienté vers les EOR de Tours, puis nommé médecin auxiliaire le . Il est démobilisé le et reprend ses études de médecine à Paris.
La résistance et la déportation
En 1942, Michel Bommelaer est approché[2] par un camarade de la faculté de Médecine, Georges Brulé, qui lui propose d’intégrer la Résistance. Il accepte et rejoint le mouvement[3]Turma Vengeance[4], créé par deux médecins, Nicolas Vic Dupont et François Wetterwald[5]. Il signe son engagement dans la Résistance le . Il effectue alors des missions de renseignement, de transport d’armes et d’organisation d’évasions d’aviateurs alliés. En , il est nommé chef des corps francs de la région parisienne (7 000 hommes). Le , Michel Bommelaer est arrêté par la Gestapo à Paris près de la Place de l’Etoile[6].
Il est emprisonné à la prison de Fresnes, transféré le au camp de Royallieu (Compiègne) puis déporté à Auschwitz dans le convoi du , dit «convoi des tatoués», car dès la descente du train, les 1655 hommes du convoi sont tatoués. Michel Bommelaer est tatoué du numéro 185107. Après avoir passé deux semaines dans ce camp d'extermination, les 1563 rescapés du convoi sont envoyés le en Allemagne au camp de Buchenwald. Dans ce camp, Michel Bommelaer (matricule 185107[7]) retrouve son patron de réseau, le docteur Vic Dupont, qui le fait muter à l'infirmerie comme médecin. Le , Michel est envoyé au camp de concentration de Flossenbürg, en compagnie d’un autre médecin déporté, Alain Legeais où il retrouve une partie de ses camarades[8] du convoi du . Il est affecté comme médecin à l'infirmerie[9], dénommée le "Revier" où il fait la connaissance de Jacques Michelin[10] et prodigue des soins[11] dans la limite des moyens[12] disponibles[13]. Il attrape le typhus et échappe de peu à la mort grâce au dévouement de ses camarades médecins français. Lorsque l’évacuation du camp est décidée par les autorités nazies, Michel Bommelaer et les médecins du camp restent à Flossenbürg avec les malades et les mourants. Ils échappent ainsi aux marches de la mort. Le camp de concentration de Flossenbürg est libéré par la 3e armée américaine de George Patton le [14] et le , Michel Bommelaer est rapatrié à Paris[15].
Après la guerre
À son retour en France, en , Michel Bommelaer reprend ses études. Le , dans la cour des invalides, il est décoré de l'insigne de chevalier de la Légion d'honneur[16]. Il présente sa thèse de médecine en 1948[17] et en 1949, il invente la canule[18] qui porte son nom[19].
En 1951, il est nommé médecin au sein du SDECE[20], aujourd’hui DGSE. Lors de l’affaire Ben Barka, il témoigne en faveur de son ami Leroy Finville qui sera acquitté[21]. En 1967 Michel Bommelaer quitte le SDECE et devient médecin chef de la faculté des sciences de Paris qui se trouve sous l'autorité du doyen et mathématicien Marc Zamansky.
Michel Bommelaer s'est marié à Gisèle Le Francois en . Ils ont eu quatre garçons : Éric (décédé en 1947), Rémy, Frank et Hervé.
Michel Bommelaer est décédé à son domicile du 171 bd Saint-Germain, Paris 6e, le à 66 ans. Une plaque commémorative à été posée en sa mémoire sur la façade de cet immeuble où il est né, a vécu et est décédé.
↑François WETTERWALD, Vengeance, histoire d'un Corps Franc, Paris, éd. Vengeance, , 304 p., p. 13, 15, 17, 42, 47, 48, 51, 52, 72, 76, 77, 78, 79.
↑Turma-Vengeance : un mouvement de résistance apolitique en zone Nord (1940-1946) - Thèse sous la direction du professeur Michel Depeyre et soutenue par Sophie Bertrand-Chaud à l'université de Saint-Étienne – Jean-Monnet le - se référer aux pages 75, 81, 92, 94, 99, 248, 249, 250, 253, 326, 328, 359, 410.
↑Isabella von Treskow, « Les récits mémoriels français du réseau concentrationnaire de Flossenbürg : écritures et évolutions », Romanische Studien, vol. 1, no 2, , p. 43–80 (ISSN2364-4753, lire en ligne, consulté le ).
↑Bernard Fillaire et Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance, Jusqu'au bout de la résistance, Stock (réédition numérique FeniXX), , 528 p. (ISBN978-2-234-10647-5, lire en ligne).
↑André Bessière, D'un enfer à l'autre : Ils étaient d'un convoi pour Auschwitz..., FeniXX réédition numérique, , 428 p. (ISBN978-2-402-05613-7, lire en ligne).
↑Michel-Foch-Paul Bommelaer, Thèse... par Michel, Foch, Paul Bommelaer,... A propos de l'avortement thérapeutique, emploi de l'hystérotomie vaginale et de l'injection intra-amniotique dans la cure de quelques cas récents (lire en ligne).
↑Roger Faligot et Pascal Krop, La piscine – Les services secrets français 1944 – 1984, Paris, Le Seuil, , 431 p. (ISBN978-2-02-008743-8), pages 70, 72, 187.
↑Philippe Bernet, Sdece Service 7 – L’extraordinaire histoire du colonel Leroy Finville et de ses clandestins, Paris, Presses de la cité, , 410 p. (ISBN0-272-42098-0), pages 81 et 397.