« Programmé initialement pour devenir instituteur[3] », Michel Angot fréquente tout d'abord l'École normale où il passe son CAPES pour s'inscrire ensuite en études d’histoire à l’université.
En 1991, il obtient son doctorat en études orientales de l'université de Paris 3 avec une thèse consacrée à la Théorie du Svara et tradition grammaticale pāninéenne : la Svarasiddhāntacandrikā de Srīnivāsa[4].
Découvrant que l’histoire ne lui apporte pas les réponses existentielles qu'il souhaite et ne désirant pas poursuivre une carrière universitaire typique, il découvre le sanskrit,
suit les cours de Pierre-Sylvain Filliozat — directeur d'études de sanskrit à l'École pratique des hautes études à Paris —
qui l'initie au grammairien indien Panini, se lie d'amitié avec Madeleine Biardeau, célèbre indianiste française, et poursuit sa quête en Inde auprès de brahmanes qui lui permettent de pénétrer la manière indienne de penser : « Ma connaissance du sanskrit et le fait que je sache réciter le Veda me permettaient d’accéder à leur spiritualité[3] », dira-t-il plus tard.
Philologue indianiste spécialiste de la littérature et de la philosophie de langue sanskrite ainsi que des anciennes sociétés indiennes[6], Michel Angot a également organisé des voyages culturels pour la société Clio[9], animé divers séminaires sur le Yoga sūtra et la Haṭha Yoga Pradīpikā dans le monde entier[6] et régulièrement donné des cours de sanskrit ainsi que de littérature et de récitation védiques[10].
Cours de récitation védique donné par Michel Angot
Le Yoga-Sῡtra de Patañjali suivi du Yoga-Bhāṣya de Vyāsa, Paris, Les Belles Lettres, 2008, 771 p.
« C'est la première traduction française du Yogasūtra accompagnée de son plus ancien commentaire indien, celui de Vyāsa, personnage mythique, complété par des éléments tirés du commentaire de Vijñānabhikṣu, datant du [XVIe siècle], ce qui permet d’avoir une vue de l’état ancien de la doctrine du Yoga et de sa pratique[11]. » L'introduction fait près de deux cents pages, sur un ton engagé et personnel. L'ouvrage est très érudit, l'intention est néanmoins d’être pédagogique, avec de nombreuses notes et notices. Voir les comptes rendus des indianistes André Padoux[11] et de Francis Olivier Zimmermann[12].
L' Art de conduire la pensée en Inde ancienne: le Nyāya-Sūtra de Gautama Akṣapāda et le Nyāya-Bhāṣya d'Akṣapāda Pakṣilasvāmin, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Indika », 896 p., 2009 (ISBN978-2251720517)
Shankara. La quête de l'être, Points sagesses, 112 p., 2009 (ISBN978-2757812839)
Histoire des Indes, Paris, Les Belles Lettres, 2017[14],[15]
Sanskrit commentarial, tome 1. Les gloses, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Indika », 944 p., 2017 (ISBN978-2251720548)
Mahābhāṣya de Patañjali. Paspaśā, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Indika », 256 p., 2017 (ISBN978-2251720531)
Les Mythes des Indes, Seuil, 2019, 558 p.
Selon le journaliste Nicolas Weill : « Par un passionnant travail de traduction du sanskrit, l’indianiste débarrasse les légendes indiennes de leurs récupérations idéologiques. Un essai précieux[16] ».
Le savoir de la vie: Florilège de l’Ayurveda, illustrations de Djohr, Paris, Les Belles Lettres, 286 p., 2022 (ISBN978-2251453279). Extrait sonore disponible sur Soundcloud[17].
Préface
L'Instruction utile : le Hitopadesha (recueil de fables animalières), trad. d'Édouard Lancereau, illustrations d'Odile Santi, Paris, Les Belles Lettres, 286 p., 2022 (ISBN978-2251453606). Extrait sonore disponible sur Soundcloud[18].
Collectifs
Images du corps dans le monde hindou (dirigé par Véronique Bouillier et Gilles Tarabout), CNRS Éditions, 2003.
« Un manuel de tonalité : La Svarasiddhāntacandrikā de Śrīnivāsadīkṣita », Bulletin d’Études indiennes 6, 1988, p. 11-35
« Le neutre entre surplus et défaut. La notion de napuṃsakam dans les textes médicaux, grammaticaux et rituels », Bulletin d’Études Indiennes 11-12 , 1995, p. 15-38,
« Naissance aquatiques du feu dans les rituels religieux et médicaux védiques », in Gérard Capdeville (Dir.), L’eau et le feu dans les religions antiques, , De Boccard, Paris, 2004, p. 219-233
« Sur quelques convergences de méthode dans les domaines rituel et linguistique. La question de la substitution dans le Veda », in Gérard Colax et Gilles Tarabout (Dir.), Rites hindous. Transferts et transformations, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), coll. Puruṣārtha, 2006, p. 119-165 (lire en ligne)
« L’errance des dieux, l’erreur des Asura et la terre des hommes. Remarques sur l’opposition entre les lieux et l’espace dans la littérature védique », Studia Asiatica, n° 1, 2006, p. 17-64. En anglais : « Land and Location : Errant Gods, Erring Asuras and the land of Men : Place and Space in Vedic Literature », in Territory, Soil and Society in South Asia, Delhi, Manohar, 2009, p. 41-98
« Michel Angot: l'Inde, une civilisation ignorée », propos recueillis par Pauline Lecomte, La Nouvelle Revue d'histoire, n°63, novembre-décembre 2012[3].
↑Théorie du Svara et tradition grammaticale pāninéenne : la Svarasiddhāntacandrikā de Srīnivāsa, thèse doctorat en spécialité Orient et monde arabe, sous la dir. de Marie-Claude Porcher, Université de Paris 3, 1991, 415 f. Notice Sudoc.
↑« Page de Michel Angot », sur Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS)
↑ a et b« Michel Angot, (éd., trad., présent.), Le Yoga-Sūtra de Patañjali. Le Yoga-Bhāṣya de Vyāsa. Avec des extraits du Yoga-Vārttika de Vijñāna-Bhikṣu », Archives de sciences sociales des religions En ligne, 148 | octobre-décembre 2009, document 148-9, mis en ligne le 19 mai 2009, consulté le 03 septembre 2015.
↑« Michel Angot, ed., Pâtanjalayogasûtram vyâsabhâsyasametam. Le Yoga-sûtra de Patanjali, le Yoga-bhāṣya de Vyâsa, Paris, Les Belles Lettres, 2008, 771 p., bibl., index (« Indika ») », L’Homme. Revue française d’anthropologie, no 194, , p. 179–247 (ISSN0439-4216, lire en ligne, consulté le )