Après des études d’art, il envisage de monter une galerie d’art contemporain. Il poursuit en parallèle l’apprentissage du japonais[1]. Sa rencontre en 1992 avec l’historien de l’art Tan.o Yasunori l’amène à choisir la voie académique. En 1999, il soutient sous la direction de Jean-Jacques Origas une thèse sur la politique artistique japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale et sur l’implication des artistes (Tsugouharu Foujita, Shunsuke Matsumoto) dans l’effort de guerre.
Après avoir publié l’Art du Japon au vingtième siècle, ouvrage que Kikuhata Mokuma décrit comme un « véritable aiguillon dans l’histoire de l’art moderne japonais[2] », il s’intéresse aux monuments commémoratifs, ainsi qu’aux photographies prises à Hiroshima et Nagasaki en 1945. En 2013, il publie les Japonais et la Guerre, 1937-1952 (Prix Thiers 2014).
Entre 2010 et 2014, Michael Lucken est membre de l’Institut universitaire de France. Il développe au cours de cette période une réflexion sur l’imitation. S’appuyant sur la pensée du philosophe Masakazu Nakai, il défend l’idée que le rejet de l’imitation est toujours un outil de domination. Il réalise aussi plusieurs études d’œuvres majeures de l’art japonais moderne et contemporain (Voyage sentimental de Nobuyoshi Araki ; Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki[3]).
Ses travaux récents portent sur la réception de l’Antiquité gréco-romaine au Japon et sur le concept de possession[4],[5],[6]. Selon lui, c’est en se rêvant Grecs plutôt que Chinois que les Japonais se sont d’une certaine manière occidentalisés[4].
↑Peter Stockinger, Dimitri Galitzine, Chiara Vuillaume et Pauline Massol, « Études japonaises. Entretien scientifique avec Michael Lucken (INALCO, Paris) », CCSD, (lire en ligne, consulté le )
↑(ja) Kikuhata Mokuma, « Nijusseiki no Nihon bijutsu », Nishi-Nihon shinbun, , p. 21
↑Michael Lucken, Les Fleurs artificielles : Création, imitation et logique de domination, Presses de l’Inalco, coll. « AsieS », , 278 p. (ISBN978-2-85831-269-6, lire en ligne)