Le Meninos Bons de Bola FC est la première équipe de futsal et de football transmasculine du Brésil[1].
Historique et objectifs
Elle a été formée en 2016 à la suite de la mobilisation de 30 hommes trans à travers les réseaux sociaux à l'initiative de Rafael Henrique Martins[2]. L'équipe joue dans le quartier de Sé à São Paulo. Après la pandémie de la COVID, les matchs ont repris en 2021[3]. En août 2022, ils obtiennent leur propre terrain[4]. Il s'agit d'une équipe associative dont la vocation est le loisir et l'activisme[5].
Certains des joueurs du MBB FC y ont trouvé refuge après des expériences de transphobie dans d'autres équipes[6]. Le fondateur lui-même a lancé l'équipe après une tentative de suicide liée à une agression sexuelle qu'il a subi dans un taxi[7]. Ainsi, cette équipe de sport a aussi comme objectif de promouvoir le bien-être et la santé de ses membres[8]. Les joueurs discutent de leur qualité de vie, de l'anxiété et de la transition de genre[9]. Selon Bernardo Gonzales, ex-joueur du MBB Football Club évoquant son expérience lors de la Champions Ligay(pt), tel que rapporté par Wagner Xavier de Camargo, le monde du football gay brésilien est caractérisé par une certaine homonormativité qui ne met en avant que des corps blancs et correspondant aux canons de beauté[10].
Les meninos veulent faire passer des messages politiques à travers leur pratique sportive. Ils occupent l'espace public avec leurs corps, par exemple lors de la marche des fiertés[11]. Ils y ont participé pour la première fois en 2017[12]. Ils font aussi de l'artivisme. Ils ont notamment posté sur Internet des photos où ils posent dans leurs vestiaires, comme partie de leur stratégie pour lutter contre la montée de la droite et du fascisme au Brésil incarnée par le gouvernement Bolsonaro[13]. Ils utilisent ainsi la nudité comme une arme politique[14]. Au sein du milieu du football au Brésil, leur équipe contribue à ouvrir davantage d'espaces accueillants pour les personnes souffrant de discriminations à cause de leurs corps[15]. Le foot des MBB remet en question les limites genrées au sein du sport et cherche à contribuer à des pratiques plus libres, avec d'autres rapports au corps[16].
L'équipe comptait participer aux Gay Games 2018 à Paris, mais les joueurs n'ont pas reçu les financements publics annoncés, et une équipe de foot gay cis a représenté le Brésil cette année-là[17].
D'autres équipes de foot transmasculines ont été créées au Brésil[18].
Références
↑(pt-BR) Maurício Rodrigues Pinto, « MENINOS BONS DE BOLA: GÊNERO, TRANSMASCULINIDADES E DEMARCAÇÃO DE ESPAÇOS NO CAMPO FUTEBOLÍSTICO », dans Diversidade sexual, étnico-racial e de gênero: saberes plurais e resistências, vol. 1, Realize Eventos Científicos E Editora Ltda, (ISBN978-65-86901-34-4, lire en ligne)
↑(pt) Maurício Rodrigues Pinto et Heloisa Buarque de Almeida, « ‘RESISTIR PARA EXISTIR’: MENINOS BONS DE BOLA E UMA ETNOGRAFIA POSSÍVEL SOBRE O SE FAZER TIME DE FUTEBOL », Revista EntreRios do Programa de Pós-Graduação em Antropologia, vol. 5, no 2, , p. 07–35 (ISSN2595-3753, DOI10.26694/rer.v5i2.13482, lire en ligne, consulté le )
↑Wagner Xavier de Camargo, « Gêneros em disputa: a LiGay Nacional de Futebol Society e o espaço de acontecimento », Estudos Feministas, vol. 29, no 2, , p. 1–13 (ISSN0104-026X, lire en ligne, consulté le ) :
« Portanto, é importante ouvir Bernardo Gonzales, um homem trans, ativista de direitos humanos, e ex-jogador dos Meninos Bons de Bola (MBB): tanto na 1ª Champions LiGay, quanto em outros eventos esportivos de promoção inclusiva, não apenas houve uma prevalência de corpos brancos, magros e definidos de homens gays, como prevaleceu a própria cultura futebolística da masculinidade tóxica e do menosprezo ou inferiorização de adversários. »
↑Mariane da Silva Pisani et Maurício Rodrigues Pinto, « Expressões e corporalidades de mulheres cis e homens trans no ambiente futebolístico », Revista Estudos Feministas, vol. 29, , –79331 (ISSN0104-026X, DOI10.1590/1806-9584-2021v29n279331, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Cara Snyder, « Exposing Fascism: The Rise of Bolsonarismo and the Naked Politics of Brazil’s First Trans Men’s Football Team », Latin American Research Review, vol. 58, no 3, , p. 519–538 (ISSN1542-4278, DOI10.1017/lar.2023.24, lire en ligne, consulté le )
↑(pt) Julian Pegoraro Silvestrin et Alexandre Fernandez Vaz, « Meninos Bons de Bola: transmasculinidades em quadra », CSOnline - REVISTA ELETRÔNICA DE CIÊNCIAS SOCIAIS, no 31, (ISSN1981-2140, DOI10.34019/1981-2140.2020.30498, lire en ligne, consulté le )
(pt-BR) Osmar Moreira de Souza Júnior, Ricardo Souza de Carvalho et Denis Prado, Do futebol moderno aos futebóis transmodernos: a utopia da diversidade revolucionária, EdUFSCar, (ISBN978-85-7600-596-4)
(en) Julian Pegoraro Silvestrin et Alexandre Fernández-Vaz, « Trans Masculinities on the Sport Courts of Brazil, “The Country of Football” », dans Lesbian, Gay, and Transgender Athletes in Latin America, Springer International Publishing, , 151–163 p. (ISBN978-3-030-87375-2, DOI10.1007/978-3-030-87375-2_9, lire en ligne)
(pt-BR) Silvana Villodre Goellner, Andre Luiz dos Santos Silva et Angelita Alice Jaeger, « ENTREVISTA COM BERNARDO GONZALES », Diversidade e Educação, vol. 11, no 2, , p. 7–20 (ISSN2358-8853, DOI10.14295/de.v11i2.16588, lire en ligne, consulté le )