Élevée au milieu du XIXe siècle, la zaouïa est consacrée à la tariqa des Aïssawas et a constitué jadis son plus grand lieu de rassemblement en Tunisie ; elle porte le nom du cheikh de la tariqa (chef de la tariqa) Sidi Ali Chiha[1]. La construction de l'édifice, réalisée entre 1852 et 1857, est le fait du ministre husseiniteMustapha Khaznadar qui vouait une grande dévotion au chef spirituel de la tariqa[2].
Le monument, entièrement restauré en 1995[3], a abrité durant des années le Centre national de la calligraphie[2].
Description
L'entrée du monument se fait par une porte monumentale, ouvrant sur un vestibule, surmonté d'une coupole plate dite « dos de tortue » revêtue de stucs d'influence ottomane[2], qui mène directement au patio. Ce dernier, de forme rectangulaire, est entouré sur les quatre côtés de portiques à arcs outrepassés reposant à l'origine sur des colonnes remplacées par la suite par des piliers[2].
La vaste salle, qui abrite la sépulture de Sidi Ali Chiha ainsi que celles de certains membres de sa famille, se distingue par la richesse de sa décoration : céramiques tapissant les murs et surtout coupoles. La plus importante d'entre elles, soigneusement ornée de stucs à motifs de vases stylisés d'inspiration ottomane, constitue une voûte semblable à celle du mausolée Sidi Mahrez ou à celle du Tourbet El Bey[2]. La coupole principale est bordée sur ses deux côtés gauche et droit par deux coupoles qui sont également ornées d'un riche décor de stucs ; elles reposent sur deux énormes contreforts recouverts de marbre ainsi que sur des demi-colonnes encastrées dans les murs[2].