Issu d'une famille juivepolonaise qui s'est réfugiée à Anvers avant la guerre, Maurice Olender devient apprenti comme « cliveur de diamants ». Il apprend l'hébreu, puis s'initie au grec et au latin. Au terme de ce parcours d'autodidacte, il se définit comme un « enfant analphabète qui a fini érudit »[5].
Archéologue et historien de formation, il est licencié de la faculté de philosophie et lettres de l’université libre de Bruxelles en 1973. Élève à Paris, à l’École pratique des hautes études, Ve section (sciences religieuses), il est membre, à partir de 1974, du Centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes (devenu le Centre Louis-Gernet) et attaché au Centre de recherches sur l'Europe, de l'EHESS.
Maître de conférences à l'EHESS, titularisé en 1990, son enseignement est intitulé « Savoirs religieux et genèse des sciences humaines ».
Il est invité à enseigner dans de nombreuses universités en Europe (Allemagne, Italie, Suisse, Belgique), en Israël, aux États-Unis (Princeton, Harvard, Johns Hopkins, New York, etc.), en Chine à Pékin (Chinese Academy of Social sciences de Bejing).
Il a publié plusieurs articles concernant le concept d'Indo-Européens[7]. Il condamne notamment les usages politiques d’une préhistoire indo-européenne par des auteurs plus ou moins proches de la Nouvelle Droite[8]. Bernard Sergent regrette qu'Olender ne connaisse pas « l'histoire de l'indo-européen "de l'intérieur" »[9]. Alain de Benoist, dans un droit de réponse, affirme que Maurice Olender lui prête « très exactement, et de façon policière, les idées auxquelles [il s]'oppose[10]. »
Prises de position
Avec quarante intellectuels européens, il signe l'« Appel à la vigilance » contre l'extrême droite lancé dans Le Monde du [11].
En 2012, avec plusieurs autres intellectuels, il rédige un article dans Le Monde intitulé « Pourquoi il faut voter François Hollande » dans lequel il développe des « raisons impératives d'élire François Hollande président de la République »[12].
Responsabilités scientifiques
Cofondateur de la Scuola internazionale di alti studi scienze della cultura de Modène (Italie) en 1995. Membre fondateur de son Conseil scientifique (1995-2009)
Professeur associé et membre du conseil d’administration de l'Institut Martin Buber de l'Université libre de Bruxelles
Membre du Steering Committee des Mishkenot Encounters for Religion and Culture, à Jérusalem.
Membre du premier conseil de rédaction, créé en 1988, de la Revue de l'histoire des religions fondée en 1880[13].
Édition
Olender a fondé et dirigé la revue interdisciplinaire Le Genre humain[3] depuis sa création en 1981.
Au milieu des années 80, Olender, qui dirige la collection « Textes du XXe siècle » chez Hachette, rencontre Lydia Flem, qui suit à l'époque une formation clinique à la psychanalyse d’enfants. Pour les cinquante ans de la collection « La vie quotidienne » chez le même éditeur, il lui suggère d'écrire sur « la vie quotidienne de Freud et de ses patients »[14]. Il sera par la suite son éditeur au sein de sa collection La Librairie du XXIe siècle au Seuil.
Il a été l'un des éditeurs de l'écrivain Georges Perec, dont il a publié en 1981 le texte Penser/Classer dans sa revue Le Genre humain (le numéro étant intitulé Penser, classer avec une virgule)[15]. En 1985, le livre de Perec Penser/Classer est publié par Olender chez Hachette Livre dans sa nouvelle collection « Textes du XXe siècle »[16]. Cette collection devient ensuite « La Librairie du XXIe siècle »[17] aux éditions du Seuil.
Prix Roger-Caillois de l'essai en 2007 pour La chasse aux évidences : sur quelques formes de racisme entre mythe et histoire, 1978-2005, Paris, Galaade, 2005
La Chasse aux évidences : sur quelques formes de racisme entre mythe et histoire, 1978-2005, Paris, Galaade, 2005 (ISBN2-35176-008-5)[22]
Les Langues du Paradis : Aryens et Sémites, un couple providentiel[23], préface de Jean-Pierre Vernant, Paris, Gallimard et éditions du Seuil, coll. « Hautes études », 1989 (ISBN2-02-010883-6) ; rééd. Paris, éditions du Seuil, coll. « Points », 1994 (ISBN2-02-021148-3) ; édition revue et augmentée, 2002 (ISBN2-02-021148-3)[24]
La Séduction[25], (dir.) avec J. Sojcher, colloque de Bruxelles (no 1, 1979), Paris, Aubier, coll. « Les Colloques de Bruxelles », 1980 (ISBN2-7007-0178-X)
Le Récit et sa représentation[26], (dir.) avec J. Sojcher, colloque de Saint-Hubert, Paris, Payot, 1978
Matériau du rêve, éd. IMEC, coll. « Le Lieu de l’archive », Condé-sur-Noireau, 2010
Le Genre humain, no 53 : « Jean-Pierre Vernant, dedans dehors »[27], Seuil, avec François Vitrani, 2013
Un fantôme dans la bibliothèque[28],[29], Paris, Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », 2017, 224 p.