Maurice Grammont est un linguiste (comparatiste, indo-européaniste), phonéticien, dialectologue français, né le à Damprichard (Doubs), mort le à Montpellier.
En 1892, il est nommé à la faculté des lettres de Dijon, où il enseigne la linguistique, le lituanien et le gotique. Il occupe ensuite la chaire de grammaire et philologie de la faculté des Lettres de Montpellier, de 1895 à sa retraite académique, en 1939. Il fonde en 1904-1905 le Laboratoire de phonétique expérimentale de l'université de Montpellier et est nommé directeur de la Revue des langues romanes.
Publications
La Dissimilation consonantique dans les langues indo-européennes et dans les langues romanes, Dijon, 1895.
Le patois de la Franche-Montagne et en particulier de Damprichard (Franche-Comté), Bouillon, 1901 (290 p.; [1].
« Réflexions sur les lois phonétiques » in Mélanges linguistiques offerts à M. Antoine Meillet, Paris, C. Klincksieck, 1902, 115-131.
« La simplification de l'ortografe française », Revue des langues romanes, 1906, p. 537-545lire en ligne sur Gallica
Petit traité de versification française, Armand Colin, 1911.
La prononciation française et comment se prononce le français, 1913.
Le vers français ses moyens d'expression, son harmonie, 1913. 3e édition revue et augmentée, Paris, Édouard Champion, 1923. Prix Saintour de l’Académie française en 1914
La prononciation française, Delagrave, 1926.
Traité pratique de prononciation française, Delagrave, 1914.
Traité de phonétique, Delagrave, 1933 (8e édition de 1965, en ligne, sur le site du CTLF avec autorisation de l'éditeur).
Phonétique du grec ancien, IAC, 1948.
Essai de psychologie linguistique, style et poésie, Delagrave, 1950.
Proposition de simplification de l’orthographe française
Maurice Grammont a proposé de simplifier l’orthographe du français. Sa proposition a été appliquée par un de ses collègues, le linguiste Jules Ronjat, qui résume la réforme ainsi :
« Pour le français je pratique deux simplifications recommandées par M. Grammont (RLR 1906, p 537-545): i au lieu de y ne valant pas deux i (noyer, mais sistème) ; suppression de h en tête de syllabe (omme, caoter, aüri) et après r et t (Rône, arres, téâtre), f au lieu de ph (fonème), ch conservé uniquement pour [š] (arche mais arkéologie). » — Jules RONJAT, 1930-1941, Grammaire istorique des parlers provençaux modernes, Montpellier : Société des langues romanes, tome I, §41, page 75.
Durand J. & Laks B., 2000, « Relire les phonologues du français : Maurice Grammont et la loi des trois consonnes », Langue française, 126, p. 29-38.
Fryba-Reber Anne-Marguerite :
« Maurice Grammont et l'École française de linguistique », Cahiers Ferdinand de Saussure 52, 1999, 139-153.
« Maurice Grammont », dans Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques II, éd. B. Colombat assisté de E. Lazcano, HEL hors série 3, Paris, 2000, 399-401.
« Maurice Grammont, Antoine Meillet et l'institutionnalisation de la linguistique en France », Revue des langues romanes, 105, 2001, 503-517.
Louis Halphen, « Éloge funèbre de M. Maurice Grammont, membre libre non résidant de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1946, vol.90-4, p. 560-565 [lire en ligne]
Vera Kovarsky, L'œuvre scientifique de Maurice Grammont, Membre de l'Institut, Librairie le François, 1949.
Georges Mounin, « Paul Valéry et Maurice Grammont ». In : Mounin, Georges, La Littérature et ses technocraties. Tournai (Belgique) : Casterman, 1978, p. 86-95.
I. Vilkou-Poustovaïa, « Martinet face à Grammont — une rencontre manquée entre Troubetzkoy et Saussure », in P. Martin (dir.), La linguistique, 38:2, 2002, p. 117-131.
E. Wiblé, « Maurice Grammont 1866-1946 », Cahiers Ferdinand de Saussure 7, 1948, 45-46.
Marc Décimo, Sciences et pataphysique, t. 2 : Comment la linguistique vint à Paris ?, De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure, Dijon, Les Presses du réel, coll. Les Hétéroclites, 2014 (ISBN978-2-84066-599-1), p. 234-240.