Après avoir connu une certaine gloire au Québec pendant les années 1990, il est rejeté à la suite des révélations de certaines de ses activités criminelles. Il purgea une peine de prison à vie de 2002 jusqu'à sa mort.
En 1973, à 19 ans, il vole 200 $ CAN, mais évite la prison. En 1976, à la suite d'un vol à main armée, il est emprisonné pour 40 mois. En 1984, il se retrouve encore derrière les barreaux, mais cette fois pour assaut sexuel avec arme sur une adolescente de 16 ans.
Faisant partie d'un groupe de motards de Montréal, les SS, il décide de s'engager dans les Hells Angels à la suite de la dissolution du premier groupe. En 1987, il devient membre à part entière du groupe, quelques jours après le meurtre de Martin Huneault, chef d'un autre groupe de motards criminalisés, les Death Riders.
Trois ans plus tard, il est le chef du chapitre montréalais de ce gang redouté au Canada, car impliqué dans le trafic de la cocaïne et faisant régulièrement appel au meurtre pour faire avancer sa cause.
Cependant, cela ne suffit pas à Boucher. Il est gourmand et veut s'emparer du territoire des Rock Machine, autre groupe de motards criminalisés sévissant à Montréal. C'est le début d'une guerre dans les rues de Montréal. En 2005, le décompte des morts est de 165 personnes en plus de 181 tentatives de meurtre.
Les polices du Québec surveillent les activités de Boucher et l'arrêtent en . Pour port d'arme illégal, Boucher est condamné à six mois de prison, mais n'en fait que quatre.
En , Boucher et huit lieutenants forment un nouveau chapitre des Hells Angels appelé les Nomads. Le but de celui-ci est de s'emparer du lucratif marché ontarien. Toujours la même année, à la suite d'une conversation téléphonique sur écoute, il est accusé d'avoir ordonné un meurtre. Boucher se rend de lui-même à la police mais, lors du procès, les avocats de la couronne ne parviennent pas à prouver que Boucher est un danger pour la société. Il est libéré, ce qui lui vaut une certaine popularité au Québec.
En 1997, il est de nouveau arrêté, cette fois pour avoir commandé les meurtres de deux gardiens de prison. Un an plus tard, au terme d'un procès largement médiatisé au Canada, il est acquitté, à la stupeur générale, en partie parce que ses comparses ont intimidé le jury. À titre anecdotique, sa présence lors d'un combat de boxe qu'il assiste un soir pour célébrer son acquittement sera soulignée par les organisateurs et la foule l'applaudira.
En , la Cour d'appel du Québec rejette les conclusions du tribunal qui avait jugé Boucher en 1998. En conséquence, un nouveau procès est mené sur de nouvelles bases. Après l'Opération: Printemps 2001 menée par l'escouade Carcajou, Boucher est accusé de 13 nouveaux meurtres, tout comme de trafic de drogue et de gangstérisme.
Le , après 11 jours de délibérations, le jury trouve Boucher coupable de différents chefs d'accusation, dont les meurtres des deux gardiens de prison. Il est emprisonné à vie, avec une période de sécurité de 25 ans.
En , le cinéaste Danic Champoux présente son film Mom et moi aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal. Il s'agit d'un documentaire principalement composé de dessins animés qui illustrent l'admiration qu'éprouvait, lorsqu'il était enfant, le réalisateur envers l'organisation des Hells Angels et de son leader. Le tout est entrecoupé d'entrevues avec des gens qui ont côtoyé Mom, ainsi qu'avec des spécialistes du monde judiciaire qui relatent les événements marquants de la vie du criminel[2],[3].
Le , l'ancien numéro 1 des Hells Angels, Maurice « Mom » Boucher, est condamné à 10 ans de détention après avoir plaidé coupable à l'accusation de complot, pour avoir tenté de tuer le caïd de la mafia Raynald Desjardins. Sa fille, qui était accusée pour les mêmes raisons, est acquittée. Les deux dossiers ont été traités par le juge Éric Downs, de la Cour supérieure du Québec. La peine imposée à M. Boucher est symbolique, dans la mesure où elle sera concurrente à celles de prison à perpétuité dont il a écopé pour les meurtres de deux gardiens de prison à la fin des années 1990. De plus, le juge Downs a souligné l'absence de facteurs atténuants, qui auraient pu jouer en faveur de Maurice Boucher. Il a également émis de sérieux doutes quant à la possibilité d'une réhabilitation de l'accusé. Enfin, une libération conditionnelle serait peu probable, selon l'avocat-criminaliste Richard Dubé.
Quant à sa fille, Alexandra Mongeau (elle porte le nom de sa mère), qui a été acquittée dans ce dossier, elle a plaidé coupable à un chef de possession d'une somme de plus de 5000 $ provenant des fruits de la criminalité et a été condamnée pour cette affaire à 21 mois de prison à purger dans la collectivité. Elle et son père avaient été arrêtés en novembre 2015 lors d'une vaste opération policière contre le crime organisé[4],[5].
Il a également un fils, Francis Boucher, qui a essayé de suivre les traces de son père mais sans avoir le résultat voulu. Il fait brièvement parti des Hells Angels avant de quitter le club en bon termes.
Il meurt le 10 juillet 2022 à l’âge de 69 ans, en prison, d'un cancer de la gorge[6].