Mathilde Moreau (épouse Kouassi) est une artiste-peintre émérite ivoirienne[1] née le à Grand-Bassam. Ancienne étudiante de l’école des Beaux-Arts d'Abidjan, elle est l'un des précurseurs du mouvement artistique dénommé « Vohou-vohou ». Professeur certifié en arts plastiques (peinture), elle fut de à octobre 2023, directrice de l'École Nationale des Beaux-Arts (ENBA). Son engagement à l’affirmation des arts plastiques ivoiriens et africains lui permit d’être distinguée comme « le plus grand peintre féminin de Côte d'Ivoire et un des grands noms de la peinture ivoirienne ». En novembre 2017, Mathilde célébra ses trente ans de carrière artistique.
Mathilde fit son entrée sur la scène artistique ivoirienne dès 1985[3]. En 1987, elle rejoint le mouvement artistique Vohou-vohou aux côtés d'anciens étudiants de l'école des Beaux-Arts d'Abidjan dont Youssouf Bath (surnommé « Sorcier Vohou »), Théodore Koudougnon, N'Guessan Kra, Yacouba Touré (dit Yack)[4],[5],[6],[3],[2]. Au cours des années d'essor de ce mouvement qui a pleinement vécu de 1981 à 1991[2], Mathilde, reçoit de ses pairs le surnom de Prêtresse Vohou[5]. Dans sa peinture, la thématique de la « termitière » a longuement été de mise[7]. En écho aux sages du continent, elle manifeste sa foi africaine : « Si la termitière vit, qu’elle ajoute de la terre à la terre ». Son amour pour les ocres, couleur de la terre-mère et des origines, date de cette période[2]. Elle organise des expositions personnelles et participe à de nombreuses expositions de groupes en Côte d'Ivoire, mais aussi en Chili, en Tunisie, en Afrique du Sud (Biennale de Johannesburg en 1995), en Suisse, au Sénégal (Dak'Art en 1996), en Chine (6ème Biennale de BEIJING) et en Italie[8] (Festad Africa Festival)[3]. Notamment, à sa première exposition individuelle en 1987 intitulée « Varig »[4] (du nom d'une compagnie aérienne dont un avion a fait un crash à Alépé), elle se distingua déjà comme une artiste qui a du talent à revendre[9]. En 1996, avec la critique d'art Mimi Errol Auguste[7],[3] et les peintres Yacouba Touré, Ignace Mensah, Tiébena Dagnogo, Issa Kouyaté, elle porte sur la scène artistique ivoirienne le groupeDaro-Daro[5],[6],[2],[3], un atelier de création qui donnera un nouveau souffle à l'art pictural ivoirien. Mathilde effectua, en 1998, dans le cadre d'un programme d'études et de recherches à BEIJING, une formation qui va susciter chez elle une rupture d'avec ses premières démarches. Ainsi, elle présenta au public, dès son retour, les acquis de ce programme à travers « Zhongguo », la porte du soleil en chinois[10]. Par la suite, l'artiste présenta au public, « Les printemps de Mathilde Moreau ». À force de travail, elle est, aujourd'hui, le plus grand peintre féminin de Côte d’Ivoire et un des grands noms de la peinture ivoirienne[11]. En , Mathilde Moreau célébra ses trois décennies de carrière artistique en toute fulgurance[12].
Carrière professionnelle
Mathilde Moreau est une femme de l’art qui s’est intéressée à l’enseignement. Avec son Diplôme National des Beaux-Arts (DNBA), elle débuta en 1983, sa carrière professionnelle en étant professeur d’arts plastiques au lycée moderne HARRIS d’Adjamé[3]. Diplômée en 1986 de l’école des Beaux-Arts d'Abidjan et certifiée en 1990 pour enseigner au niveau secondaire, Mathilde gravit l’échelon. En 1994, elle devint professeur (en peinture) à l’École Nationale des Beaux-Arts (ENBA) de l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC)[13],[2].
Après les différents certificats obtenus (en peinture) à l’université des langues et cultures (de 1998 à 1999) et à l’Académie Centrale des Beaux-Arts (de 1999 à 2005) de BEIJING, Moreau devient professeur certifié des arts plastiques. De à octobre 2023, Mathilde Moreau fut la directrice de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Abidjan. Étant à la tête de cet établissement, elle mit en place un pont de formation et d'échanges entre Abidjan et les écoles d'art en France. Et cette politique permit d'avoir de nombreux étudiants ivoiriens (dans le domaine des Beaux-Arts), poursuivant des études de troisième cycle dans ce pays occidental[6],[3].
La salle d'exposition de la galérie HOUKAMI GUYZAGN (Agence de promotion des jeunes artistes plasticiens ), située à Abidjan et dirigé par Thierry DIA a été baptisée « Salle Mathilde Moreau »[6],[14].
20 septembre – : Résidence African Artists à SHENZHEN (République Populaire de CHINE) dans le cadre de focus suivie, exposition à la galérie de l’Institut des Beaux Arts de SHENZHEN[2]
Thomas Fillitz et Böhlau, Art contemporain d'Afrique: 14 artistes contemporains de Côte d'Ivoire et du Bénin, dimensions du produit: 25 x 17,9 x 3,4 cm, (ISBN978-3-205-99402-2), (en allemand).
Hélène APPELL-Mertiny, Catalogue raisonné de Mathilde Moreau intitulé Fulgurance: 30 ans de peinture Mathilde Moreau, Abidjan, Novembre 2017.