Matabaro, également appelé Mata-Baro au début de la série, est un nom qui signifie « le brave », « le hardi », « celui qui est en tête »[1]. C'est un jeune garçon, qui aime sa nombreuse famille[2].
L'objectif de ses aventures est l'amusement et l'éducation des jeunes lecteurs[2].
Historique
La série est d'abord publiée dans le journal Kinyamateka sous l'impulsion des missionnaires catholiques, à partir de janvier 1954, puis elle paraît dans le supplément jeunesse ce cette revue. Elle paraît aussi dans la revue pour jeunes Hobes dès son premier numéro en 1955. Elle est alors publiée simultanément dans les deux revues, puis dans Hobes uniquement[3],[4].
La parution continue au moins jusque dans les années 1970[3] et aurait même duré plus de quarante ans, longévité exceptionnelle en Afrique francophone[5].
Elle comporte à l'origine dix cases par planche, sans bulles, avec le texte en-dessous des cases[6],[3]. Les textes sont en kinyarwanda[7].
Selon l'historien Faustin Nyangezi Rwamfizi, Matabaro, le personnage principal, est un personnage mythique de la littérature d'enfance et de jeunesse du Rwanda[8].
Il est à noter que dans le même journal Kinyamateka, le prêtre catholique rwandais Alexis Kagame avait déjà publié Matabaro ajya Iburayi (« Le voyage de Matabaro en Europe ») entre et [9].
Auteurs
Peu de planches de cette série sont signées[5]. Les premières planches sont dues au dessinateur Pivet, probablement un européen[7], qui est l'auteur des dessins jusqu'à l'indépendance du Rwanda en 1962[3]. Faustin Nyangezi Rwamfizi souligne la qualité des dessins de Pivet et son trait clair[10]. Florent Couao-Zotti juge que Pivet adopte la ligne claire, « sans ombre ni surcharge, avec des contours précis qui confèrent à l'image une netteté éclatante, proche du naïf »[11].
Le scénario des premières planches est signé par un Congolais, Bonaventure Mbula, qui est alors séminariste[7]. Il quitte ensuite le Rwanda pour retourner au Congo, où il est rédacteur en chef de l'hebdomadaire La Presse africaine[12]. Il est surnommé Bwanaceko ce qui signifie l'homme qui fait rire ou qui aime rire[12].
↑« Alexis Kagame, l'homme et son œuvre », Éducation Science et Culture (Uburezi, ubuhanga n'umuco), Kigali, Rwanda, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, no Hors série, .
« Matabaro (les aventures de) », dans Christophe Cassiau-Haurie, Dictionnaire de la bande dessinée d'Afrique francophone, Paris, L'Harmattan, (ISBN978-2-336-29898-6), p. 221.
Faustin Nyangezi Rwamfizi, « Étude descriptive de deux planches de bande dessinée de Matabaro parues dans le journal "Kinyamateka" (1954) et dans le magazine "Hobe" (1955) », Francofonia, no 18, , p. 172-192 (lire en ligne [PDF], consulté le ).