Ce village agricole picard est situé à l'intersection des routes départementales D 190 (axe Oisemont - Ault) et D 928 (ex-N 28, axe Bergues - Rouen). La route départementale D 29 (axe Feuquières-en-Vimeu - Liomer) passe par le territoire communal sans passer par le village en lui-même, ainsi que la route départementale D 86 (axe Saint-Maxent - Port-le-Grand), dans le même cas de figure.
Il est desservi par la sortie 4 Le Vimeu (située sur le territoire du village) de l'autoroute gratuite A28 (Abbeville - Tours).
En 2019, la ligne d'autocars no 21 (Vismes - Abbeville) du réseau Trans'80 Hauts-de-France passe par le village les jours du marché d'Abbeville, le mercredi et le samedi[1].
Le village est constitué d'habitations implantées le long de la route D190 et de part et d'autre de la route D928, mise à part la rue Charles-Potier qui appartient au village voisin de Saint-Maxent.
La commune contient deux écarts : Herveloy (situé près de la RD928), constitué d'habitations très semblables et d'entreprises, et la ferme d'Onicourt, située à l'entrée du hameau d'Onicourt, dépendance de Grébault-Mesnil.
La Vimeuse, d'une longueur de 17 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Bresle à Gamaches, après avoir traversé six communes[2].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vallée de la Bresle ». Ce document de planification concerne un territoire de 748 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Bresle. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement, de gestion et de valorisation du bassin de la Bresle[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 849 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Oisemont à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,4 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Martainneville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Abbeville, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (84,1 %), prairies (8,2 %), zones urbanisées (3,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,2 %), zones agricoles hétérogènes (2 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Les cercueils de pierre découverts à Martainneville appartiennent à l'époque gallo-romaine et aux premiers siècles de la monarchie française[15].
Les habitants du village se rendaient en pèlerinage à Blangy-sur-Bresle.
De plus, une chapelle se trouvait à la ferme d'Hervelay (aujourd'hui Herveloy).
En 1873, une râperie est implantée sur le territoire de la commune (à cheval avec Saint-Maxent) par la S. A. de la Sucrerie d'Abbeville. Elle est doublée en 1890 par une verrerie (La Verrerie de Martainneville), lancée par Édouard Bonvallet, verrier à Bouttencourt, placée en 1900 sous l'égide de la société Desjonquères frères. Pendant cette période (de 1893 à 1900), des logements sociaux sont construits à Martainneville. En 1906, la râperie passe sous l'égide de la société Say et la verrerie est reprise par Édouard de Boyer l'année suivante. De nombreux éléments bâtis à cette époque sont encore présents dans le village (notamment les logements).
En 1962, la râperie est citée parallèlement à une coopérative agricole, qui est la CALIRA, toujours en activité à l'heure actuelle.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2021, la commune comptait 433 habitants[Note 14], en évolution de −0,23 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune dispose d'une école primaire répartie sur deux sites séparés par l'ancienne route nationale (D 928). Cette école compte deux classes pour 40 élèves à la rentrée 2017[27].
Économie
Le village comporte, avec le village voisin de Saint-Maxent, la Coopérative Agricole de la Région d'Abbeville (CALIRA), qui permet le rassemblement de toutes les récoltes de lin de la Côte picarde et même de l'Amiénois[réf. nécessaire].
L'entreprise Soufflet, entreprise agricole, est implantée sur la commune à la zone des Butz, près de l'autoroute A28, juste à côté des établissements Bordage, spécialiste de la gestion des déchets.
Un garage Eurorepar et un bar-tabacFDJ se trouvent sur la route nationale. Un vendeur de véhicules automobiles est installé dans le village.
Sport
La commune est le siège du club de football de la Société Sportive d'Éducation Physique (SSEP) de Martainneville, pensionnaire du District de la Somme (Départemental 5), créée en 1923 et disparue en 2008 avant de se reformer depuis 2013. Le club évolue au stade Paul-Caron, du nom de l'ancien maire de Martainneville (jusqu'en 1999), rue d'Herveloy (en direction de Cerisy-Buleux).
Pour la saison 2021-2022, le club martainnevillois atteint le 2e tour de la Coupe de France en recevant le club de Saint-Valery-sur-Somme, qui évolue en Départemental 1, soit 4 divisions au-dessus de Martainneville.
De nos jours la ligne n'existe plus. Cette ligne faisait essentiellement du trafic fret en desservant les coopératives mais transportait aussi quelques voyageurs. L'ancien arrêt se situait au point kilométrique 22,225 depuis la gare de Longpré-Les-Corps-Saints entre Martainneville et Saint-Maxent[28].
Le château de Martainneville : La terre connut de nombreux propriétaires. En 1270, elle appartient à Jean de Martainneville et de 1317 à 1339 à Hugues de Monsures. Elle fut par la suite successivement vendue à Jean Journe en 1490 puis à Jacques de Vaudroy en 1605, avant d'être acquise en 1606 par Adrien de Gaude dont la famille connue à Abbeville dès le XIIe siècle avait donné plusieurs maïeurs à la ville d'Abbeville aux XIVe et XVIe siècles. En 1696, son petit-fils Jean-Francois de Gaude, comte de Martainneville, entreprend la construction du château actuel sur les bases d'un château plus ancien datant du XVIe siècle. Mais c'est surtout à François-Léonor de Gaude, comte de Martainneville, mestre de camps de cavalerie et exempt des Gardes du Corps du Roi, et à son épouse Marie Anne de Malortie de Boudeville, fille de Jacques-Gustave de Malortie de Boudeville, brigadier des Armées du Roi et de Marie-Thérèse de Brisacier, comtesse de Hombourg, tous deux possesseurs de vastes domaines en Pays de Caux et en Lorraine, que l'on doit entre 1740 et 1757 les travaux de modernisation et d'agrandissement du château, réputé être l'un des plus beaux châteaux du Vimeu. En 1749, leur fille Marie-Thérèse, épouse Philippe Charles, comte de Hunolstein, chambellan de Léopold de Lorraine, roi de Pologne, et s'installe au château de Hombourg (en Lorraine) propriété de la famille Brisacier. Au décès de sa mère Marie Anne en 1774, la terre passera donc par alliance dans cette famille, originaire d'Allemagne et liée au duché de Lorraine. En 1790, le départ pour l'émigration du fils de Marie-Thérèse amène la saisie du domaine de Martainneville, déclaré acquis à la Nation. Mis en adjudication, il est racheté en 1797 par un voisin, lui-même tout juste rentré d'émigration, en la personne de Gabriel, marquis d'Hantecourt, ancien mousquetaire de la Garde du Roi et restera dans sa descendance directe jusqu'en 1932. À cette date, le domaine, bien déchu de sa grandeur passée, est acquis par Joseph Andrieu avant d'être racheté en 2016 à la famille Andrieu par John Coury et Florent Maillard.
La 1re construction remonterait à la fin du XVIe siècle ou aux toutes premières années du XVIIe siècle comme en témoignent les deux tours qui subsistent aux angles du corps de logis côté jardin. Les travaux furent poursuivis au XVIIe siècle selon le schéma classique, corps de logis et deux courtes ailes en retour d'équerre côté cour. De grands travaux d'embellissement se déroulèrent au siècle suivant, avec notamment la création du bel avant-corps central en saillie à trois pans coupés orné de deux pilastres à refends supportant un fronton demi circulaire, caractéristique de l'architecture picarde des années 1750. Les ailes en retour d'équerre ont été supprimées vers 1860 et des chaînages rectilignes ont remplacé les chaînages en harpe du siècle précédent. Dans les années 1930, les deux tours de la façade sur jardin ont été diminuées au niveau du rez-de-chaussée.
La balustrade qui couronne l'avant-corps pourrait dater, quant à elle, du XIXe siècle[29].
À l'est du château, un portail jouxte les anciennes écuries dont la superbe architecture, alliant élégance et monumentalité, rivalise avec celle des écuries du château de Long.
Isolé en avant de l'ancienne cour des dépendances, le pigeonnier octogonal renferme 400 boulins faits de terre cuite soigneusement vernissée.
Chapelle funéraire, près de l'église. Elle a résisté au déplacement du cimetière. Ce fut la sépulture de Vincent d'Hantecourt. Maire, conseiller général, il avait perdu ses trois épouses successives[31].
Église.
Vue du clocher.
Chevet de l'église.
Contreforts en brique pour rigidifier les murs.
Chapelle près de l'église, souvenir de l'ancien cimetière.
D'azur au chevron d'argent, chargé de trois trèfles de sable, accompagné de trois molettes d'or.
La commune relève les armes de la famille Du Bus, qui tirait son nom d'un ancien hameau constitué autour de deux manoirs aujourd'hui disparus. Jusqu'au XIXe siècle, Martainneville portait encore le nom de Martainneville-lès-Butz, pour se différencier de Martaigneville, hameau de Bourseville (80). Le hameau des Butz (qui comprenait le Grand et le Petit-Butz) n'existe plus[32].
Personnalités liées à la commune
Émile Warré, spécialiste de l'apiculture, curé en 1904.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑François-César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789, vol. reprise de 1883, t. 1, 67, rue Saint-Jacques - 75005 Paris, Lorisse éditeur-diffuseur, , 14e éd., 439 p. (ISBN2-84435-013-5), p. 13..
↑Sources pour les années 1800-1960 : Archives départementales de la Somme, registres d'état civil et cotes 3 M 72, 140, 262, 373, 449 et 1408 ; Annuaires administratifs du département de la Somme.
↑Dictionnaire du personnel politique de la Somme (1800-1945) p. 53.
↑Blandine Thoreux, « Municipales 2014 : “Ensemble, pour les intérêts communaux” avec Jean-Jacques Nantois : Élu maire en juillet 1999, Jean-Jacques Nantois brigue un nouveau mandat à Martainneville. », L'Informateur - L'Éclaireur, (lire en ligne).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : Blandine Thoreux, « Jean-Jacques Nantois reste maire : Dernièrement, le conseil de Martainneville a été convoqué pour procéder à l'élection du maire et des adjoints. Sans surprise, Jean-Jacques Nantois conserve son poste de maire. », L'Informateur - L'Éclaireur, (lire en ligne).
↑« Jean-Jacques Nantois se représente à la mairie de Martaineville : Après un temps de réflexion, le maire Jean-Jacques Nantois, a décidé de se représenter aux élections municipales », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Je termine mon cinquième mandat. J'ai été élu en mars 1989. Je suis devenu 1er adjoint en septembre 1990, et maire en juillet 1999 jusqu'à aujourd'hui, soit cinq mandats avec une vice-présidence depuis 2014 à la communauté de communes Aumale-Blangy ».
↑Blandine Thoreux, « Le maire sortant Jean-Jacques Nantois conserve son siège dans la Somme : Jean-Jacques Nantois, maire de Martainneville depuis juillet 1999, a été reconduit dans ses fonctions à la suite de l'installation du conseil lundi 25 mai 2020 », L'Éclaireur du Vimeu, (lire en ligne, consulté le )« Jean-Jacques Nantois, 66 ans, est réélu au poste de maire. Une fonction qu'il occupe depuis juillet 1999 ».
↑« Verriers de la Vallée de la Bresle - un Lock-out - le 7/9/1908 », Le Figaro, , p. 3 (lire en ligne).
↑André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, éditeur :Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 67 (ASINB000WR15W8).
↑« L'Armorial », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).