Né dans une famille de quatre enfants de Trente (dont il est le troisième), il entre au petit séminaire à l'âge de onze ans pour suivre ses études secondaires. Il est admis chez les oblats de Marie-Immaculée en 1952, congrégation missionnaire fondée en France en 1816. Il est ordonné prêtre le et destiné au Laos avec d'autres confrères italiens dans le district de Paksane au bord du Mékong. Ils embarquent de Naples le [2] et arrivent un mois plus tard. C'est le plus jeune du groupe. Le pays est devenu indépendant en 1953 dans le contexte de la guerre d'Indochine, mais il est déchiré par des factions guerrières, dont certaines sont soutenues par le Viet Minhcommuniste.
Jusqu'en 1958, le jeune missionnaire travaille dans des villages bordant le Mékong, puis dans des villages du nord montagneux, au sein d'ethnies minoritaires. Il rayonne à partir de Kiu Kacham, village Hmong dans la province de Luang Prabang. Il célèbre la liturgie, visite les malades, s'occupe du catéchisme aidé des catéchistes locaux. Pour lui, la mission consiste à « apprendre des pères, des frères, des travailleurs, des jeunes gens, des événements, des situations ; apprendre en silence de tous, surtout à croire, à souffrir et à aimer. »[3]. Conscient du danger de la situation politique, il écrit : « Seul toi ô Jésus sais combien de pas nous ferons encore ensemble dans ce monde. » Il souffre et lutte contre la peur et accède à une foi plus mûre.
Le , il part pour le village de Pha Xoua, situé à trois jours de marche de la maison missionnaire. Il est accompagné de son catéchiste, le bienheureuxPaul Thoj Xyooj[4], âgé de dix-neuf ans et d'ethnie Hmong. Dès lors on perd leurs traces. Le rapport de postulation établi au sein de l’Église catholique pour la béatification des dix-sept martyrs du Laos, cite un témoin qui désire garder l'anonymat et qui aurait retrouvé quarante ans après le soldat rebelle dont la patrouille a interpellé et abattu le père Mario Borzaga et son catéchiste[5]. Les corps ne furent jamais retrouvés.
Le Père Borzaga, mort à vingt-sept ans, a laissé un Journal de ses activités missionnaires, édité en 1985 sous le titre de Diario di un uomo felice (Journal d'un homme heureux), des notes descriptives, des notes spirituelles et des récits, ainsi que des poésies et des articles parus entre 1958 et 1960 dans la revue missionnaire Missioni O.M.I., éditée par les oblats de Marie-Immaculée d'Italie. Sa vocation intime était celle de Jésus crucifié[1].
Œuvres du Père Borzaga
(it) Mario Borzaga O.M.I., Via Crucis, éditions Artigianelli, Trente, 2000
(it) Mario Borzaga O.M.I., Il rosario meditato, éd Associazione Amici di P. Mario, 43 pages
(it) Mario Borzaga O.M.I., Verso la felicità. La mia scelta di sacerdote missionario, Città Nuova Editrice, Rome, 1986, 195 pages
(it) Mario Borzaga O.M.I., Diario di un uomo felice. Un'esperianza missionaria nel Laos, Città Nuova Editrice, Rome, 1985, 299 pages
(it) Mario Borzaga O.M.I., Se il chicco di grano muore porta molto frutto, supplément de la revue Communione e missione, , 24 pages
(it) Gaetano Drago O.M.I., Un eroe nel Laos. Dalle lettere del Padre Mario Borzaga O.M.I [Correspondance du Père Borzaga], Editrice Missioni O.M.I., 1965, 226 pages
(it) F. Ciardi, Il sogno e la realtà. Mario Borzaga, martire, éd. Ancora, Milan, 2000
(it) F. Dorigoni, « realtà del Laos. Ricordo di Padre Mario Borzaga », in Vita Trentina, LXXIV (1999), no 2, p. 9
(it) N. Ferrara, Sorprendenti intuizioni di Padre Mario Borzaga sul suo martirio, Associazione Amici di P. Mario
Jacques Roland O.M.I (postulateur diocésain), Les premiers témoins de l'Église du Laos : Les missionnaires Oblats de Marie-Immaculée et leurs compagnons Laotiens, t. II, Fontenay-sous-Bois, Postulation des martyrs du Laos, , 139 p. (lire en ligne)