La princesse Marie Caroline Philomena Ignatia Pauline Josepha Michaela Gabriela Raphaela Gonzaga de Saxe-Cobourg-Gotha, née à Pola, Empire d'Autriche-Hongrie, le et morte assassinée au château de Hartheim en Autriche le , est une princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, membre de la branche dite « brésilienne » de sa famille.
Famille
La princesse Marie Caroline est la seconde fille et la troisième des huit enfants du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1867-1922) et de son épouse l'archiduchesse Caroline de Toscane (1869-1945), mariés en 1894[1]. Elle appartient à la branche dite « brésilienne » de sa famille[2].
La princesse Marie Caroline, née en 1899, est atteinte de retard mental, à l'instar de son frère aîné Auguste et de sa sœur Léopoldine. Elle passe sa jeunesse dans les diverses propriétés des Cobourg, avec ses frères et sœurs[6]. L'harmonie familiale est troublée par la mort, le , des suites d'une maladie pulmonaire, de son frère aîné Auguste à l'âge de 13 ans[6]. Son père, Auguste, officier retiré des marines brésilienne et austro-hongroise, gère maintenant ses domaines et s'adonne à la chasse. Sa mère, l'archiduchesse Caroline, douce et dévote est dévouée à l'éducation de ses enfants[6].
Conséquences de la Première Guerre mondiale
En 1918, la chute de la monarchie autrichienne met en péril l'existence de la fortune familiale à la tête de laquelle figure le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha, réputé comme le troisième homme le plus riche de l'empire austro-hongrois[7]. Le prince Auguste ne perçoit plus la rente liée au fidéicommis, le contraignant à mener une vie plus modeste. À partir de 1919, après la vente du château de Gerasdorf, la famille de la jeune fille réside au château de Schladming en Styrie[8].
Lorsque son grand-oncle Philippe de Saxe-Cobourg doit choisir un héritier pour diriger la majorat familial, il désigne son filleul et petit-neveu le prince Philipp Josias, le frère de Marie Caroline[6]. En 1921 après avoir hérité de son grand-oncle, Philipp Josias choisit de résider au palais Cobourg à Vienne, tandis que Marie Caroline qui aurait contracté la poliomyélite, et les siens restent à Schladming, en Styrie, où meurt le prince Auguste le [9].
Les années 1930
Les frères de Marie Caroline, Rainer et Ernst, sont affiliés au parti nazi, à l'instar du prince Charles Edouard, chef de la maison de Saxe-Cobourg. La position de Philipp Josias n'est pas clairement établie : ardent opposant à Hitler et à sa politique, ou soutien au nazisme, les témoignages sont contradictoires[10],[2].
En , Philipp Josias quitte l'Autriche et s'établit au palais Cobourg de Budapest[11]. Marie Caroline et ses proches demeurent à Schladming, mais lorsque la propriété est vendue par son frère puîné le prince Ernst, Marie Caroline, que sa pathologie oblige à garder constamment le lit, est placée, par décision de sa famille, le , dans une institution hospitalière de Salzbourg et confiée aux soins de religieuses[12],[13],[14].
Victime du programme T4
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, en 1939, la princesse Caroline et sa fille Léopoldine viennent s'installer auprès de Philipp Josias à Budapest. Le , la princesse Marie Caroline est soustraite de l'institution religieuse où elle demeurait. Elle est emmenée de force au château de Hartheim, à Alkoven, près de Linz. Le jour même, en raison de son handicap mental, elle est assassinée, victime du programme T4 conçu par les nazis et visant à euthanasier toute personne jugée inadaptée ou antisociale[13],[15],[16].
Les statistiques indiquent que 18 269 personnes ont été exécutées dans les chambres à gaz du château durant une période de 16 mois entre mai 1940 et le [16]. Les cendres de la princesse Marie Caroline sont rendues à sa famille et déposées dans la crypte de l'église Saint-Augustin de Cobourg[13]. En son honneur, un « pavé de mémoire » est placé au château de Schladming, devenu l'hôtel de ville de la cité[14].
Ascendance de Marie Caroline de Saxe-Cobourg-Gotha
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN978-2-908003-04-8)
Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : HESSE-REUSS-SAXE, t. I, Le Perreux-sur-Marne, , 597 p.
(en) Alan R. Rushton, Charles Edward of Saxe-Coburg : The German Red Cross and the Plan to Kill “Unfit” Citizens 1933-1945, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, , 225 p. (ISBN978-1-5275-1340-2).
Articles biographiques
Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Philipp Josias de Saxe-Cobourg et Gotha, un cousin méconnu de nos rois », Museum Dynasticum, vol. XXX, no 1, , p. 5-21 (ISSN0777-0936, lire en ligne, consulté le ).
(en) Olivier Defrance et Joseph van Loon, « The Last Kohary - The life of Philipp Josias of Saxe-Coburg and Gotha », Royalty Digest Quarterly, no 4, , p. 1-12 (ISSN1653-5219).
(de) Felicitas Trotzky, Günter Fuhrmann et Monika Faes, « Schladmings vergessene Prinzessin Marie Karoline von Sachsen-Coburg und Gotha (1899-1941) », Heimatkundliche Blätter von Schladming, no 81, , p. 1-6 (lire en ligne, consulté le ).