Bénéficiant de la riche bibliothèque familiale, Maria Antònia Oliver est très jeune attirée par la littérature, d'abord comme lectrice avant qu'elle ne se prête timidement à l'écriture de poèmes et de brefs récits. Pendant ses études au lycée, elle s'intéresse à la politique, commence à fumer et devint une jeune fille rebelle. Elle découvre sa véritable vocation quand elle suit un cours de catalan. Elle travaille un temps comme hôtesse de l'air à l'aéroport de Palma, puis dans une agence de détectives.
À 23 ans, elle se lance dans l'écriture de fiction en catalan avec l'écrivain Lorenzo Villalonga (1898-1980). Elle rencontre l'écrivain Jaume Fuster (1945-1998) qu'elle épouse en 1969, année où elle quitte son île natale pour s'installer à Barcelone. Elle publie l'année suivante son premier roman Cròniques d'un mig estiu (Chroniques du mitan de l'été). « Féministe redoutée »[2], elle est présente au sein des mouvements littéraires les plus avant-gardistes de son époque et appartient à la génération littéraire des années 1970. Bien qu'elle ne cessera jamais de maintenir le contact avec sa Majorque natale, elle publie la plupart de ses ouvrages à Barcelone.
Elle se consacre bientôt à la traduction et donne une traduction de Moby Dick de l'écrivain américain Herman Melville, qui remporte le Prix de littérature Generalitat de Catalogne 1985 et assoit sa réputation en ce domaine. En parallèle, elle rédige des scénarios de séries télévisées et pour le cinéma.
En 1983, elle écrit publie sous le pseudonyme collectif Ofelia Dracs un recueil de nouvelles pour lequel elle rédige la nouvelle Negra i consentida où apparaît pour la première fois (Apo)Lonia Guiu, la première femme détective privée de la littérature policière catalane. L'héroïne revient, avec son associé Quim, dans une trilogie qui remporte un grand succès en Espagne et est traduite en France dans la collection Série noire. Étude en violet (Estudi en lila, 1985) raconte une enquête dans le milieu du trafic d'objets d'art doublée de l'active recherche d'une jeune fugueuse de 15 ans qui met en lumière le machisme de la société espagnole. Dans Antipodes (Antípodes, 1988), Lonia Guiu, bien qu'en vacances en Australie, tente d'arracher une étudiante d'un réseau de prostitution. Enfin, dans Un, deux, trois sol... (El sol que fa l'ànec, 1994), la détective est aux prises avec une délicate affaire de pédophilie.
Après la mort de son mari, Maria Antònia Oliver s'impose un long silence brisé en 2000 par la publication du roman Tallats de lluna.