Construit en 1897 au Havre par les Forges et chantiers de la Méditerranée pour un coût de 515,082 francs pour lequel, l'État versa une prime , à la construction de 130,325 francs à ses armateurs. Il est en bois et acier.
Il tire son nom de la fille de Léon Isidore Molinos (1864-1944), et de Marie Hingray, son épouse.
Molinos fut le fondateur en 1871, puis le président du Conseil d'administration de la Compagnie des forges et aciéries de la marine et d'Homécourt, ainsi que président de la Société des Voiliers Français fondée en 1896 et dont le premier bateau fut celui portant le nom de da fille. Cette société sera également propriétaire d'une dizaine de voiliers dont cinq de la même classe que le Marguerite: Marie-Molinos (1899), Geneviève Molinos du nom de ses filles, ainsi que le Marguerite-Dolfus, Jeanne-Cordonnier (1901), Emma-Laurans. Cette compagnie étant appelé aussi compagnie Molinos, parmi les administrateurs figurent : Dolfus-Galline, Fautrel, Dolfus, Roux, Laurans, Molinos ainsi que le comte Charles Walewski (1848-1916) qui donneront leur nom à plusieurs voiliers de la compagnie[1]. Ce dernier a rivalisé avec le cinq-mâts allemand Potosi connu pour sa vitesse.
Le premier grand voyage, de ce voilier, fut la traversée entre l'Angleterre et San Francisco, effectuée en 113 jours, et le retour jusqu'au Cap Lizard avec un chargement de 2,450 tonnes de blé fut réalisé en seulement 90 jours soit une moyenne de 7,44 nœuds sur 16 087 milles. La moyenne à cette époque pour la traversée Europe-San Francisco était de 140 jours et dans le sens inverse de 130 jours. Ce voilier était donc un des meilleurs puisqu'il battit de 11 jours le record précédent du quatre-mâts : Clan Galbraith de 3 500 tonneaux, et de 14 jours l'autre quatre-mâts : Pyrénées .
Il effectua plusieurs voyages sur le même parcours avec des temps légèrement supérieurs :
Le La Pallice à destination de la Pointe des Galets à Saint-Denis-de-la-Réunion y arrive le , et y dépose à l'hôpital le matelot Louis-Marie Le Minoux (1879-1905), qui y est mort le originaire de Pleubian. Désarmé au Havre le
1906 voyage du capitaine et madame Ficheux à San Francisco
1910-1911. XVIe voyage. En date du armé au long-cours à Cardiff, puis désarmé le au Consulat de France à Hambourg. Il appareille de Cardiff le à destination de Pisagua au Chili, via Brest, pour chercher du nitrate. C'est sur la route du retour qu'il démâta de son mât de misaine et de son grand mât, à la suite d'un coup de vent venant de Mejillones au Chili, il dériva pendant huit jours et s'approcha de l'île de Terceira, dont les habitants avec une quarantaine de barques vinrent lui prêter assistance et le remorquèrent au bout de huit heures d'effort pour qu'il relâche à l'abri, le à Angra do Heroismo aux Açores[8] et repartit le avec un équipage de 13 hommes remorqué jusqu'à Hambourg ou il arrive le .
XVIIe voyage, toujours pour du nitrate réarmé le à Hambourg, commandé par Viterbe et désarmé au Havre le .
Du effectue un voyage au Chili chargé de charbon, puis au retour de nitrate, le le matelot Émile Julien Pivaut (1887) qui embarque à Newcastle a été débarqué disciplinairement le au bout de quatorze jours
1917. En , les États-Unis entrent en guerre. André Tardieu (1876-1945), devient commissaire aux affaires de guerre franco-américaines, et négocie l'échange de vapeurs américains contre des voiliers français dévolus alors aux transports de différents produits et seront restitués à la fin du conflit pour reprendre leur activité sous pavillon français. C'est ainsi que le Marguerite-Molinos, attend en en compagnie de neuf autres voiliers qui vont quitter la rade du Verdon remorqué par le Pingouin, car l'entrée de la Gironde est barrée par des filets de la Pointe de Grave à Royan pour empêcher toutes intrusions de navires ennemis. Et le le Marguerite-Molinos, met à la voile à 8 heures du matin[9]
Le à Nantes, puis désarmé le à Bordeaux ou il demeure dans ce port toute l'année 1921, puis descend la Gironde pour rejoindre le canal de la Martinière.
Réarmé au long-cours le à Saint-Nazaire à destination de Port-Castries à Sainte-Lucie, et à la Jamaïque en passant par Lorient le voyage dura 6 mois et 19 jours, l'armateur était du voyage à l'aller ainsi que les trois enfants du capitaine et leur bonne. Désarmé le au Havre.
Georges Aubin, L'empreinte de la voile, Flammarion, 1955
Henri Picard, Marseille et Marine en bois 1860-1925, Éditions M. Schefer, 1983, (ISBN2903856060)
Henri Picard, La fin des cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976.
Louis Lacroix, Les derniers cap-horniers français aux voyages de nickel, de salpêtre et du Pacifique, les premiers voiliers pétroliers, Imprimerie S.Pacteau, 1940.
Archives de la Loire-Atlantique Geneviève-Molinos, 5 P 219; Marguerite-Molinos, 5 P 931; Marie-Molinos, 5 P 223.
Iconographie
Grand Diorama représentant quatre voiliers dont deux trois-mâts sur un fond peint représentant une ville en arrière plan et en relief le Marie-Molinos de la même série que le Marguerite-Molinos, bois et peinture fait par Jean Levêque, marin à bord de ce navire en 1912 dim : 50cm x 73,5cm x 18cm,
Marguerite-Molinos, quittant le port de Nantes devant la Butte Sainte-Anne, gouache de René Goullet (1921)