Emma Margarete Dessoff ( – ) est une cheffe de chœur et enseignante de chant allemande.
Biographie
Margarete Dessoff naît le à Vienne[1], où son père, Felix Otto Dessoff, est maître de chapelle à l'opéra de la cour depuis 1860[1]. À l'âge de six ans, elle quitte Vienne pour Francfort, après que son père y a été nommé maître de chapelle à l'opéra de la ville[2]. Elle y étudie le chant d'abord avec Jenny Hahn, une élève de Jules Stockhausen, puis, au Conservatoire Hoch, avec Marie Hanfstängl(en) et Gustav Gunz(de)[3]. Selon Sabine Fröhlich, sa voix est gâchée par les cours de chant, ce qui la pousse à s'orienter vers la direction de chorale[4]. Elle fonde une chorale féminine de 35 chanteuses, qui donne son premier concert à Francfort le . Cette chorale interprète des œuvres spécialement écrites pour des chœurs féminins, telles celles de Johannes Brahms, qui n'étaient jusque-là pas données en concert[5],[6]. Margarete Dessoff forme à compter de 1912 la Frankfurter Bachgemeinde et le Frankfurter Madrigal-Vereinigung, une formation de seize chanteuses[7], tout en donnant des cours au conservatoire de Francfort[8],[2]. Elle dirige dans les concerts les chœurs et l'orchestre avec une technique et un sentiment salués par le critique Willy Werner Göttig[9].
En 1922, elle s'installe à New York, où elle enseigne à partie de 1923 à l'Institute of Musical Art[8],[2]. En 1924, elle forme avec Angela Diller une chorale féminine, l'Adesdi Chorus of Women's Voices[10],[11], qui interprète des œuvres composées pour des voix féminines[12], puis en 1928 une chorale mixte, A Cappella Singers of New York et les Vecchi Singers, une chorale consacrée à la musique de chambre[13]. Elle est en 1926 la première femme à diriger un grand concert à New York, celui donné par la Schola Cantorum en décembre de cette année-là[14],[15]. Les trois formations créées par Margarette Dessoff sont réunies à compter de 1930 sous le nom de Chœurs Dessoff(en)[16],[8]. Sous ce nom, la chorale interprète un répertoire allant de compositions médiévales[12] à Friede auf Erden d'Arnold Schönberg[17], Golgotha de Frank Martin ou Songs of Praise and Lamentations de George Perle[13].
Elle se retire en Suisse en 1936[8], où elle décède à Locarno en [8],[2].
Références
↑ a et bPeter Clive, Brahms and His World: A Biographical Dictionary, Scarecrow Press, (lire en ligne), p. 102-104.
↑ abc et d(de) Ilse Korotin, BiografiA: Lexikon österreichischer Frauen, vol. 1, Böhlau Verlag, (lire en ligne), p. 580.
↑(de) Joachim Draheim et Gerhard Albert Jahn, Otto Dessoff (1835 - 1892): ein Dirigent, Komponist und Weggefährte von Johannes Brahms ; anlässlich der Otto-Dessoff-Ausstellung in Karlsruhe, Wien, Baden-Baden, Chemnitz, Dresden, Frankfurt am Main, Kassel, Leipzig u. Zwickau, Verein der Freunde der Wiener Philharmoniker Katzbichler, , p. 33.
↑(en) Sophie Drinker, Brahms and his women's choruses, Merion, (lire en ligne), p. 68.
↑(en) Sophie Drinker, Music and Women: The Story of Women in Their Relation to Music, Feminist Press at CUNY, (lire en ligne), p. 258-259.
↑(en) Richard Poate Stebbins, Frank Damrosch Let The People Sing, Duke University Press, (lire en ligne), p. 228.
↑ abcd et e(en) Don Randel, The Harvard Biographical Dictionary of Music, Harvard University Press, (lire en ligne), p. 211.
↑(de) « Konzert », Neue Zeitschrift für Musik, , p. 170 (lire en ligne).
↑(en) Andrea Olmstead, Juilliard: A History, University of Illinois Press, (lire en ligne), p. 80-81.
↑(en) Barbara Sicherman et Carol Hurd Green, Notable American Women: The Modern Period : a Biographical Dictionary, Harvard University Press, (lire en ligne), p. 195.
↑ a et b(en) Judy Chicago, The Dinner Party: Restoring Women to History, Monacelli Press, (lire en ligne), p. 478.
↑(en) « Margarette Dessoff and her work as choral interpreter: Woman Conductor to Appear With Schola Cantorum as First Guest Leader », New York Times, (lire en ligne).
↑(en) Kristine Helen Burns, Women and music in America since 1900: an encyclopedia, vol. 1, Greenwood Press, , p. 117.