Marek Jakub Hłasko[1] né le 13[2] ou à Varsovie et mort le [3] à Wiesbaden est un écrivain et scénaristepolonais et une des grandes figures de la littérature polonaise d'après-guerre. À l'instar de Jack Kerouac, son œuvre est un mélange de vécu, de souvenirs et de fiction. Il est vu par plusieurs critiques comme une incarnation de James Dean, menant une vie brève et aventureuse.
Biographie
Son père est fonctionnaire et issu d'un milieu bourgeois (vieille noblesse Hłoski des armoiries de Leliwa) et sa mère Maria Łucja (née Rosiake). Marek Hłasko a trois ans lorsque ses parents divorcent en 1937. Son père décède le .
Sa carrière littéraire débute en 1951 lorsqu'il écrit Baza Sokołowska, sa première série de nouvelles. Hłasko devient correspondant de Trybuna Ludu, l’organe du Parti communiste polonais. Il est considéré rapidement comme l'un des écrivains les plus talentueux de sa génération, comme l'« étoile montante » de la brève période de déstalinisation que constitue l'Octobre polonais de 1956[4].
Il reçoit alors une bourse d'études et en profite pour fuir le communisme dans son pays en 1956, et est dès lors calomnié par le régime en place. Il devient un auteur de nouvelles traduites dans le monde entier.
Agnieszka Osiecka et Marek Hłasko
Leur amour se développe entre 1956 et 1957. Agnieszka Osiecka est alors une étudiante de vingt et un ans, en revanche Marek Hłasko est connu dans tout le pays grâce au succès de son premier conte Premier pas dans les nuages. Leur relation est assez houleuse, principalement du fait que Hłasko, privé par son pays de Visa, ne peut revenir en Pologne après l'avoir quittée. Agnieszka Osiecka fait tout pour qu'il reçoive l'accord de la part des autorités communistes pour son retour. En vain. Elle rencontre Hłasko pour la dernière fois en à Los Angeles. Elle effectue le voyage aux États-Unis grâce à une bourse. Tout ce que lui reste après la mort de son grand amour, c'est la correspondance privée qu'il entretient avec elle, ainsi qu'une machine à écrire. Elle la garde sur son bureau jusqu'à la mort.
Au cours de ses voyages, une fois hors du bloc de l'Est, il habite en France, à Paris (1958)[5], où il collabore à la revue Kultura ; voyage en Allemagne, en Israël, à Tel Aviv, pratiquant plusieurs métiers avant d'entamer une carrière dans l'écriture : chauffeur routier, son visa pour Israël est temporaire parce qu'il n'est pas juif, proxénète apprenti reporter en entreprise (qui le fait considérer, passer pour un délateur - notamment auprès du régime communiste). Par ses nouvelles et ses romans, il tente entre autres d'expliquer sa vie aux gens restés en Pologne et de décrire la vie teintée de communisme. Il travaille pour la télévision et le cinéma, aux États-Unis. Marié à l'actrice allemande Sonja Ziemann depuis 1961, qu'il a rencontrée en 1957 les du tournage de l'adaptation de sa nouvelle L'Impossible Dimanche (Le Huitième Jour de la Semaine) à l'écran[1], il meurt prématurément à l'âge de 35 ans, après l'absorption d'alcool et de barbituriques ; rien ne corrobore la thèse du suicide[6]. Il est enterré Cimetière du Sud (Wiesbaden) ; sa mère obtiendra l'autorisation de rapatrier ses cendres en Pologne en 1975[7].
Le Dos tourné [« Wszyscy byli odwróceni »] (trad. du polonais par Joanna Ritt et Jacqueline Trabuc), Éditions du Seuil, coll. « Cadre vert », , 253 p. (ISBN978-2-02-001528-8).
L'Impossible Dimanche (Le Huitième Jour de la Semaine) et autres nouvelles [« Śliczna dziewczyna (Ósmy dzień tygodnia)/Pierwszy krok w chmurach »] (trad. du polonais par T.G. Domanski & P. Berthelin), Grenoble, Éditions Cynara, (1re éd. 1956), 178 p. (ISBN2-87722-000-1), « Quatrième de couverture ».
L'Impossible Dimanche (Le Huitième Jour de la Semaine)/Le Premier Pas dans les Nuages [« Śliczna dziewczyna (Ósmy dzień tygodnia)/Pierwszy krok w chmurach »] (trad. du polonais par Agnès Wisniewski), Grenoble, Éditions Cynara, (1re éd. 1956), 121 p. (ISBN2-87722-001-X).
La Belle Jeunesse [« Piękni dwudziestoletni »] (trad. du polonais par Agnès Wisniewski), Lausanne/Paris, Éd. Noir sur Blanc, , 241 p. (ISBN978-2-88250-267-4).
La Mort du deuxième chien [« Drugie zabicie psa »] (trad. du polonais par Charles Zaremba, préf. Charles Zaremba), Bordeaux, Mirobole, coll. « Horizons blancs », , 192 p. (ISBN978-2-37561-037-4).
Converti à Jaffa [« Nawrócony w Jaffie »] (trad. du polonais par Charles Zaremba, préf. Charles Zaremba), Bordeaux, Mirobole, coll. « Horizons blancs », , 176 p. (ISBN978-2-37561-097-8).
Œuvres adaptées au cinéma
Koniec nocy (1956, réalisation : Julian Dziedzina, Paweł Komorowski, Walentyna Uszycka)